Le Journal du Real
·27. April 2025
Barcelone n’a pas gagné ce Clásico, c’est le Real Madrid qui l’a perdu

Le Journal du Real
·27. April 2025
D’un côté, une équipe rouge et bleue solidaire, avec une identité de jeu claire. De l’autre, un assemblage d’individualités en blanc, sans véritable schéma tactique. Tel était le constat au stade de La Cartuja pour ce Clásico entre le Real Madrid et le FC Barcelone que beaucoup annonçaient historique… mais aussi déséquilibré. Et pourtant, cet écart de niveau ne s’est jamais véritablement reflété au tableau d’affichage. Pire, le Barça n’était pas dans un grand soir.
Tous les éléments semblaient pourtant alignés pour que le Real Madrid puisse enfin rivaliser avec sa bête noire de la saison. Mais au lieu de saisir cette chance, les Merengues ont sombré, à tous les niveaux : tactique, comportement, prise de décisions, intensité… Le FC Barcelone n’a pas gagné cette finale, c’est bel et bien le Real Madrid qui l’a perdue.
4-0 en octobre, 5-2 en janvier : plus que des défaites, les précédents Clásicos avaient été de véritables humiliations pour les hommes d’Ancelotti. Cette comparaison incessante entre le « beau Barça » et le « mauvais Real » a fini par créer un complexe d’infériorité dans la capitale, qui s’est traduit hier soir par une première mi-temps catastrophique.
Dès le coup d’envoi, l’intention était mauvaise. Un 4-1-4-1 sans ballon, encore jamais testé, révélateur d’une immense fébrilité. Mais cela ne suffisait pas : il fallait aussi aligner un onze incohérent. Lucas Vázquez, véritable passoire défensive, Ceballos, inutile dès lors que Madrid n’avait pas le ballon, et Rodrygo, inexistant… Oui, Don Carlo a fait ce choix et le résultat est désastreux.
Au-delà des choix d’hommes, c’est tout un plan de jeu qui a trahi les qualités intrinsèques de l’effectif. Les Merengues ont abandonné toute velléité offensive, laissant volontairement la possession aux Barcelonais. Aucune tentative de prise d’initiative, toujours dans la réaction, toujours à contretemps… Un régal pour les hommes de Hansi Flick. Ajoutez à cela une défense dense, mais incapable de fermer ni l’axe ni les côtés — autrement dit, les principales forces du Barça — et le naufrage semblait inévitable.
Mais le pire restait l’attitude. Car même avec un mauvais plan, il est possible de compenser par l’envie et l’agressivité. Barcelone courait intelligemment, Madrid multipliait les fautes inutiles. Barcelone se repliait ensemble, Madrid trottinait de manière brouillonne. Résultat : deux buts offerts aux Catalans, qui n’en demandaient pas tant.
À la pause, malgré leur apathie, le Real Madrid n’était mené que 1-0. Un moindre mal. D’autant que le Barça, malgré sa domination territoriale, peinait à convertir ses occasions. Et tout le monde le sait : il ne faut jamais laisser le Real Madrid en vie.
Ceux qui ont fait la différence sont ceux qui auraient dû être titulaires. Exit Rodrygo, Ceballos, et Vázquez. Bienvenue à Mbappé, Modric et Güler. Enfin, les meilleurs éléments blancs étaient sur le terrain, prêts à impulser un sursaut collectif.
Le Real Madrid est alors devenu méconnaissable. Bloc haut, pressing, contre-pressing… Les Catalans ont parfois réussi à s’en sortir, mais bien souvent, ils se noyaient dans la vague blanche. Ce Barça, si sûr de lui depuis des mois, montrait ses failles. L’équipe de Carlo Ancelotti y a cru, et a continué à pousser.
Les enchaînements Bellingham–Vinícius–Mbappé faisaient des ravages. Les individualités prenaient le dessus, comme ce coup franc exceptionnel de Mbappé. Puis c’est tout un collectif qui s’est transcendé. La supériorité physique madrilène a balayé la finesse barcelonaise. Tchouaméni, en patron, a crucifié les Catalans d’un coup de tête rageur. Le Real Madrid menait, le Real Madrid avait créé l’exploit. Mais tout a basculé.
Comme tétanisés par la perspective du triomphe, les Madrilènes ont cessé de jouer. Ils ont reculé, tenté de temporiser, comme s’ils espéraient atteindre les tirs au but sans risque. Une erreur fatale. Koundé en a profité pour asséner le coup de grâce. Pourquoi ce Real, capable de rivaliser à la loyale, a-t-il subitement décidé d’arrêter de jouer ? Pourquoi ce renoncement si proche du but ? Pourquoi cette indignité ?
Et pour couronner cette débâcle, le comportement honteux de certains joueurs, comme Rüdiger, Bellingham ou encore Vázquez, est venu ternir un peu plus l’image du club. Dénoncer l’arbitrage, c’est une chose. Mais se comporter dignement sur le terrain, c’est la véritable marque des rois.