Bixente Lizarazu : « J’ai fait mon petit chemin, où je suis légitime dans ce métier-là, et je suis heureux de faire ce métier-là. Je me sens utile, j’ai du plaisir à le faire » | OneFootball

« La perte d’identité, je l’ai connue quand j’étais blessé. Je l’ai ressentie tellement fort… Je me disais ‘putain, tu n’es plus qu’une merde’. C’est ça un sportif de haut niveau, tu passes de Terminator, Superman, où tu te sens indestructible, à un joueur de blessé, qui ne vaut rien. Et quand tu arrêtes ta carrière, il y a quelque chose comme ça aussi. Tu perds ton statut, ton identité. Tu es adulé et du jour au lendemain ta carrière est terminée. Dans le foot en particulier, c’est assez violent. Le monde du foot passe à autre chose, le public aussi, donc tu te retrouves vraiment seul avec cette perte d’identité, donc il faut que tu te reconstruises tout seul. Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est continuer à me sentir athlète. J’ai continué à faire du sport à bloc. J’ai une culture sportive assez vaste, assez riche, donc très vite j’ai eu envie d’aller surfer un peu partout dans le monde, aller skier, de la plongée… Faire des choses que je ne pouvais pas en tant que football, bouffer la vie à travers du sport et du voyage. Et ça, c’était la liberté, j’étais capitaine de mon bateau. En fait, certes, j’étais triste que ça s’arrête, mais j’étais heureux d’avoir une nouvelle vie où je pouvais faire plein de trucs que je ne pouvais pas faire footballeur ».

« La reconversion, c’est aussi trouver un nouveau chemin. Pour moi, ça a été le métier de commentateur, de consultant. J’ai fait mon petit chemin, où je suis légitime dans ce métier-là, et je suis heureux de faire ce métier-là. Je me sens utile, j’ai du plaisir à le faire, commenter la Coupe du Monde… Je commente le top, j’ai cette chance-là. Commenter l’Equipe de France, voilà, c’est mon équipe, c’est mon histoire, donc… Je ne suis pas du tout dans la nostalgie quand ils gagnent une Coupe du Monde ou un match important. Je suis content de vivre ça comme commentateur, je suis content d’être commentateur de la finale de la Coupe du Monde. On a commenté avec Grégoire (Margotton) la finale de 2018, et on a commenté la finale 2022… J’ai connu ça en tant que joueur, et je suis très content d’avoir connu ça aussi en tant que commentateur, même si évidemment ce n’est pas aussi puissant qu’en tant que joueur. Mais tu fais partie et l’aventure et de l’histoire ».

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