Bruno Genesio (LOSC) : « J’essaie autant que faire se peut d’être le plus juste et le plus sincère » | OneFootball

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·1. Februar 2025

Bruno Genesio (LOSC) : « J’essaie autant que faire se peut d’être le plus juste et le plus sincère »

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Modèle de gestion de groupe avec un relationnel réputé comme profondément humain, Bruno Genesio a détaillé ce vendredi, au cours d’une conférence de presse très centrée sur le sujet, les contours de son management inspiré par Carlo Ancelotti et si fructueux depuis son arrivée au LOSC. Focus.

Bruno, mercredi soir, Jonathan David s’est tourné vers vous dès qu’il avait marqué. Quelle importance cela revêt à vos yeux ?

« La plus belle des considérations pour un entraîneur est celle de ses joueurs, actuels ou anciens. Les joueurs sont des spécialistes de leur sport, c’est toujours flatteur et valorisant d’avoir leur reconnaissance. C’est aussi pour cela que j’ai vraiment apprécié les moments d’après-match. Cela m’arrive rarement de rester longtemps sur le terrain. Ce sont des moments rares. Gérard Houiller disait que le métier d’entraîneur, c’était 95% d’emmerdes pour 5% de satisfaction, mais des moments rares. Et il avait raison. Ce sont des moments précieux que peu de personnes peuvent vivre, si ce n’est nous grâce au football.


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Cela prouve-t-il qu’il y a une connexion particulière entre vous et votre groupe ? Peut-être encore davantage que ce que vous avez pu connaître par le passé ?

Sans paraître prétentieux, je pense que j’ai souvent réussi à créer ce genre de relation dans les différents groupes que j’ai coachés. Ça a été le cas à Lyon, aussi à Rennes et je pense que c’est également le cas ici. Il peut parfois y avoir des tensions, mais c’est normal car j’ai un rôle où je fais beaucoup de choix dont certains peuvent être difficiles. Je ressens beaucoup d’adhésion de la part du groupe. Pas seulement autour de moi, mais autour de tous les gens qui travaillent, ce qui est très important à mes yeux.

J’ai envie d’avoir une relation saine et sincère avec mes joueurs.

Comment décririez-vous votre approche relationnelle avec vos joueurs ? Êtes-vous très proche au point d’être “amis” comme le disait Alexsandro il y a peu ? Ou gardez-vous une certaine distance pour conserver une forme d’autorité ?

Je pense que l’autorité ne s’impose pas, elle doit être naturelle. “Amis”, c’est peut-être aller un peu trop loin, mais j’ai envie d’avoir une relation saine et sincère avec eux. J’essaie autant que faire se peut d’être le plus juste et le plus sincère dans ce que je fais et ce que je dis. La célébration dans les vestiaires avec Alexsandro après la victoire face au Feyenoord est aussi très importante parce que Alexsandro est un garçon assez timide, assez réservé. Je pense que sa progression récente est évidemment beaucoup due à son travail et à son investissement, mais aussi parce qu’il se sent en confiance et qu’on lui dit les choses lorsqu’il y a des choses à lui dire. Il les accepte plus facilement, je pense, parce qu’il sent cette confiance.

Comment concernez-vous les joueurs qui jouent moins ? À travers des discussions et des tête-à-têtes ?

Oui, ça peut l’être. En fait, ce n’est pas tout le temps la même chose. Lorsque je sens le besoin d’en parler en tête-à-tête, je le fais. Parfois, ça peut être un geste, un petit mot, une attitude. Et puis il y a aussi – et c’est pour ça que je parle beaucoup de relations entre nous, le staff et les joueurs – des joueurs qui amènent cette fluidité. Les cadres qui sont très souvent titulaires sont capables d’avoir une attitude ou un mot pour les joueurs qui jouent moins, pour les garder concernés. Je les cite régulièrement dans mes causeries. Je suis vraiment persuadé que les résultats dépendent de plusieurs facteurs : la qualité, des règles dans le groupe, un état d’esprit et une relation qui s’installe entre tout le monde pour que cela fonctionne bien. Sans cette dernière condition, vous pouvez avoir les meilleurs joueurs du monde, vous n’aurez pas forcément les meilleurs résultats.

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À titre d’exemple, quand vous titularisez Ousmane Touré à l’Atletico de Madrid, comment vous y prenez-vous pour le préparer à l’évènement ?

On fait très souvent des mises en place en veille de match. Là, je l’avais prévenu qu’il débuterait parce que j’ai confiance en lui. Même s’il n’est plus chez nous et qu’on l’a prêté à Valenciennes pour qu’il se développe en jouant à un niveau supérieur (à celui de la réserve, ndlr), je suis persuadé que c’est un garçon qui a le potentiel. C’est avant tout pour ça que je l’avais titularisé. Aussi pour ménager certains de mes joueurs cadres, bien sûr. Il se trouve qu’il a fait cette erreur (une passe manquée vers Chevalier débouchant sur un but dès la 8e minute, ndlr).

Je l’ai sorti à la mi-temps, mais qui a été très important, c’est ce que je lui ai dit à la mi-temps du match pour ne pas qu’il se sente coupable de quoi que ce soit. Ce discours-là a été, je pense, très important pour lui en lui montrant que ma confiance restait intacte en ses qualités. Je pense aussi qu’une mi-temps à l’Atlético de Madrid équivaut à 30 matches de Ligue 1 ou de Ligue 2. C’est une expérience qui doit lui servir pour la suite, pour grandir, pour progresser. Je crois que c’est valable pour tous les jeunes joueurs, quelles que soient les circonstances et leurs performances. »

Propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport

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