WebGirondins
·17. April 2025
ENTRETIEN. Guillaume Allanou (Stade Briochin) : "Une défaite face aux Girondins n’est pas dramatique"

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·17. April 2025
Avant le choc contre les Girondins de Bordeaux en National 2, Guillaume Allanou, l’entraîneur-président du Stade Briochin, leader du groupe B, dévoile sa méthode pour dédramatiser l’enjeu. Dans une interview pour WebGirondins, il explique comment il prépare son équipe et gère la pression avant ce match capital. Découvrez ses propos.
Le podcast de entretien est disponible en bas de cet article.
WebGirondins le Talk : Comment allez-vous dans cette saison folle, la fatigue se fait-elle ressentir ?
Guillaume Allanou : Tout se passe bien, les moments positifs nous redonnent de l'énergie malgré la fatigue. C'est passionnant, c'est mon discours aux joueurs. Une fois ce parcours exceptionnel en Coupe de France, il fallait ce rechallenger. On partait de loin, et l'objectif était de s'offrir des matchs supplémentaires de Coupe de France. Les joueurs ont répondu au-delà de mes espérances. On a la chance de s'en offrir de nouveaux à Fred Aubert, le premier en recevant les Girondins. C'est génial à vivre.
Vous êtes leader aujourd'hui
Même si on bat les Girondins, on ne sera pas en National 1. Il reste 4 matchs derrière. L'idée est de s'offrir des matchs à enjeu. On a grappillé les places petit à petit pour se retrouver leader presque par surprise. Ça nous surprend nous-mêmes. On a travaillé pour et on ne s'enflamme pas par rapport à cette position de leader. Cela reste fragile. Les trois autres adversaires, dont les Herbiers (Bordeaux et Saint-Malo), sont de très bonnes équipes, et il faudra batailler jusqu'au bout.
Souvent, lorsqu'une équipe "amateur" réalise un gros parcours en Coupe de France, son championnat est plus difficile. Comment vous avez géré cette situation ?
Trois jours après le match contre le PSG, on a joué à domicile face à Blois dans l'anonymat. La redescente a été compliquée pour les joueurs et le staff. Nous étions montés très haut en sollicitation. La charge mentale était importante. On a eu une entame de match laborieuse. J’ai la chance d'avoir un groupe de joueurs surprenants dans le bon sens du terme. Terminer 10e en faisant un quart de finale de Coupe de France n'avait pas de sens pour nous. Donc, on s'est appuyé là-dessus. On a essayé d'être performant pour accrocher un top 5 et plus si affinité. On s'est pris au jeu naturellement.
Vous êtes sur une série de 8 victoires consécutives. Comment faites-vous pour que cela reste de l'émulation et non de la pression ?
Tout simplement, je leur dis que cette série va s'arrêter et qu'on ne va pas gagner les 5 derniers matchs. Même si j'espère le contraire. On évite de se focaliser sur cette série. On a le droit à l'erreur. On a la chance de pouvoir se permettre l'erreur, sinon c'est trop dur à supporter. Ce que n'ont pas les Herbiers et les Girondins qui doivent impérativement gagner leurs 5 derniers matchs pour espérer quelque chose. Si on perd contre les Girondins, ce n’est pas grave. On essaiera de reprendre la dynamique le week-end suivant.
À Bordeaux, la pression écrase parfois le jeu de l'équipe
Il faut plus s'attacher au contenu, et aucun match n'est plus implorant qu'un autre. Il faut enlever cette forme de pression aux joueurs, car cela peut les inhiber.
Comment va Christophe Kerbrat (38 ans) ?
Il est malheureux parce qu'il a une hernie discale qui le fait souffrir. Il lui faut du temps et du repos. J'espère pour lui et pour nous qu'il pourra rejouer avant la fin de la saison. Aujourd'hui, il ne peut pas s'entrainer.
Votre banc de touche fait régulièrement la différence, comment faites-vous pour concerner tout le monde ?
C'est le plus dur pour un entraineur. Les 11 que vous faites démarrer son content, les 12 à 16 trouve que vous n'êtes pas très bon dans vos choix et ceux qui sont hors du groupe trouvent que vous êtes un mauvais coach. C'est le lot de tout entraineur. Ce sont les joueurs du banc qui font la différence depuis plusieurs matchs. Ça prouve un état d'esprit. Notre aventure collective va au-delà des cas individuels. Nous sommes déjà à 34 matchs avec la Coupe de France. Tout le monde a eu des temps de jeu de titulaires. J'essai de leur faire comprendre et cela n'est pas simple. Il faut qu'ils soient au service de l'équipe et au maximum de leurs capacités, c'est un équilibre fragile.
Est-ce que cela change quelque chose de recevoir les Girondins en étant leader ?
Non. Ce sera un match de gala devant un stade plein. On reçoit le grand "Girondins de Bordeaux", c'est la première fois dans l'histoire du club. C'est un match hors du commun. On va jouer un gros adversaire qui a des qualités et qui n'est pas ici par hasard. Tout le monde veut taper les Girondins de Bordeaux chaque week-end. C'est difficile de surperformer pendant 30 matchs, mais les Girondins sont encore en course. Les deux de devant, ce sont des murs.
Une montée en National 1 pour Saint-Brieuc est-ce envisageable ?
Ce serait le début des emmerdes pour le président que je suis. Nous sortons de ce championnat de N1, je sais ce que cela implique et induit. On va tenter de rester premier et, quoi qu'il en soit, notre saison est déjà réussie. Si cela arrive, nous saurons nous adapter, et on se mettra au travail. Mais nous en sommes encore loi. Nous avons seulement deux points d'avance sur Saint-Malo. On ne s'enflamme pas. Si on bat les Girondins, on sait que c'est fini pour eux et pour les Herbiers.
Vous avez eu un déclic sur le plan offensif, comment l'expliquez-vous ?
C'est l'effet Coupe parce que cela a généré de la confiance sur le groupe, mais aussi sur nos offensifs. J'ai tous mes joueurs offensifs disponibles. Il y a de l’émulation entre eux. Travailler des connexions offensives, compréhensibles par tous, cela prend du temps. C'est rodé et fluide aujourd'hui et ils savent ce que j'attends d'eux. On est meilleurs qu'en début de saison. Chaque joueur m'amène une valeur ajoutée. Je voulais une équipe compétitive avec le danger qui puisse venir de partout. Il faut rappeler que nous n'avons que 1,2M€ de budget loin de nos concurrents.
Nicolas Pietrelli et l’équipe du Talk : Jonathan d'Agostino et Samuel Vaslin.
Le podcast à écouter ici :
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