Peuple-Vert.fr
·15 April 2025
Droits TV : Alerte générale à la LFP !

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·15 April 2025
Le bras de fer entre DAZN et la LFP pourrait bouleverser l’avenir des droits TV du football français. Une issue est attendue ce mardi, avec des conséquences lourdes pour les clubs.
Depuis le début de l’année 2025, la Ligue de Football Professionnel (LFP) et DAZN, le diffuseur principal de la Ligue 1, sont engagés dans un conflit judiciaire aux enjeux colossaux. En cause : une assignation déposée par DAZN réclamant 573 millions d’euros à la LFP. Le motif ? Des « manquements observés » et une « tromperie sur la marchandise », selon les termes de la plateforme.
Pour tenter de désamorcer la crise, un médiateur, Frank Gentin, a été désigné. Mais après deux prolongations infructueuses, le couperet tombe. Ce mardi 15 avril marque la date limite des négociations. À défaut d’un accord entre les parties, l’avenir de la diffusion de la Ligue 1 pourrait basculer.
Le Conseil d’administration de la LFP et un collège regroupant clubs de Ligue 1 et Ligue 2 sont convoqués ce même jour, comme le rapporte L'Equipe. Objectif : définir une stratégie pour la suite, dans un contexte d’ultraconfidentialité. Car derrière les portes closes, plusieurs scénarios sont en jeu… avec des millions à la clé.
Parmi les hypothèses les plus probables figure un divorce anticipé : une fin de contrat dès cet été. C'est un an avant la date prévue de la clause de sortie initiale. DAZN, qui accuse entre 200 et 250 millions d’euros de pertes cette saison, n’y serait pas opposé. En contrepartie, la plateforme se dit prête à honorer uniquement les 140 millions d’euros dus pour les échéances d’avril et de juin. Pas un centime de plus.
Problème pour la LFP : la clause de sortie, négociée en 2024 par les présidents de Ligue 1, réduit considérablement le levier de négociation. Prévue pour s’activer en juin 2026 si DAZN compte moins de 1,5 million d’abonnés – ils ne seraient aujourd’hui que 550 000 – elle abaisse la compensation à percevoir à moins de 400 M€, loin du contrat initial estimé à 1,5 milliard d’euros.
Une autre option consisterait à repousser la clause de sortie à 2027. Condition : une baisse du montant versé par DAZN sur les deux prochaines saisons. Cela permettrait de stabiliser la situation à court terme, mais ne réglerait pas le manque de visibilité à long terme.
Enfin, le scénario le plus ambitieux, mais aussi le plus improbable : DAZN resterait jusqu’en 2029, en récupérant la totalité des droits – y compris ceux de beIN Sports – et en insérant une part variable dans le contrat. Une idée qui pourrait séduire sur le papier. Toutefois, elle est jugée irréaliste par plusieurs dirigeants de clubs. Ces derniers sont méfiants depuis la réception d’un volumineux dossier critique de DAZN en décembre dernier.
La conclusion des négociations prévue aujourd’hui s’annonce donc décisive. Et pour les clubs, suspendus à l’issue de ce bras de fer, l’heure est grave : sans solution rapide et pérenne, l’économie du football professionnel français pourrait vaciller.