Grosse contre-performance à domicile face au Havre | OneFootball

Samedi dernier à Grammont avait lieu la première manche d’une double-confrontation entre les féminines du MHSC et leurs homologues du Havre Athletic Club. Vouées à s’affronter une semaine plus tard en 8es de Coupe, les deux formations croisaient d’abord le fer dans le cadre de la 13ème journée de Première Ligue. Et si l’historique des rencontres entre elles favorisait clairement Montpellier, invaincu contre les Normandes depuis l’arrivée de ces dernières en D1, c’est bien le HAC qui a réussi à tirer son épingle du jeu avec une victoire nette (1-3), aux dépens d’une équipe héraultaise trop empruntée…

On va se dispenser de l’habituel résumé en longueur pour rentrer le plus tôt possible dans le vif du sujet. Il faut dire que ce genre de matchs, on en a vécu beaucoup ces dernières années avec le MHSC féminin, donc pas trop envie de s’enfoncer dans les détails. Possession stérile, transitions assassines de l’adversaire, difficulté à rebondir après avoir encaissé le premier but… La prestation face au Havre conjure les moments les plus agaçants des saisons précédentes du côté de Grammont.

Souvent intéressante au moment d’affronter le MHSC, la native de l’Aveyron Laurie Cance (ex-Rodez AF) fut la première à marquer, sur un service de Chancelle Effa Effa (0-1, 16′), avant d’inverser les rôles un peu moins de dix minutes plus tard pour doubler la mise (0-2, 25′). Cance, toujours, mettait définitivement fin au suspense dans les ultimes minutes d’une frappe magistrale ponctuée d’une barre rentrante (0-3, 90’+2′), alors que la remplaçante Kethna Louis venait elle sauver l’honneur pour Montpellier au bout du temps additionnel (1-3, 90’+7′).

Les Héraultaises ont pourtant tenté des choses, notamment en deuxième mi-temps, tirant globalement davantage que leurs adversaires (13 à 9). Malheureusement, leur ratio de tentatives cadrées reste toujours assez bas de match en match (seulement 4 ici). Le plus inquiétant dans tout ça, c’est que Yannick Chandioux avait à sa disposition un groupe complet, sans absence majeure pouvant en partie justifier cette contre-performance. Malgré la présence de l’ensemble de ses cadres et d’un banc bien fourni, son MHSC reste une équipe qui peine à se montrer efficace dans la zone de vérité.

Mais les maux à la finition de Montpellier ne sont, finalement, pas nouveaux. Déjà sur la phase aller, le club languedocien ne brillait pas par son nombre de buts marqués, avec un total boosté par le match hors-norme contre Guingamp (7-0). Ça n’est d’ailleurs pas illogique lorsqu’on constate que l’effectif actuel ne compte dans ses rangs qu’une seule attaquante de métier vraiment expérimentée (Ify Onumonu), entourée d’un contingent très jeune. Si des cadres comme Sonia Ouchene et Léa Khelifi sont bien des joueuses à vocation offensive, elles restent avant tout des milieux de terrain et cela s’en ressent dans la surface. Ce faisant, ce n’est pas surprenant que le MHSC ait parfois du mal à conclure ses actions : le groupe est construit de telle manière que ça ne risquait pas vraiment d’être son point fort.

Ce qui dénote actuellement par rapport à la phase aller, ce sont en revanche les accrocs défensifs qui commencent à s’accumuler. Si le MHSC était bien placé dans la lutte pour la 4ème place en décembre, c’était en grande partie grâce à la rigueur de son arrière-garde face aux équipes de seconde partie de tableau : en tout, les Oranges-et-Bleues avaient alors réalisé pas moins de 6 clean-sheets au fil de l’automne. Mais cette solidité a volé en éclats contre les concurrents directs, avec 5 buts encaissés face à Dijon (4-2) et Fleury (0-1). Et la tendance en championnat ne s’améliore guère en janvier (malgré un calendrier clément), avec le but concédé dans la victoire poussive chez Strasbourg (1-2) et maintenant, cette large déconvenue contre le HAC.

Les errements actuels furent bien visibles sur les deux réalisations initiales des Normandes. On a d’abord une intervention ratée de Celeste Boureille à la réception d’une balle en hauteur plutôt anodine, un mauvais alignement de ses coéquipières, une Jade Rastocle prise de vitesse par Laurie Cance et une Marie Levasseur aux abonnés absents, car placée haute dans son couloir. Puis, sur le second but signé Effa Effa, le ballon file sous le nez de trois montpelliéraines avant d’arriver dans les pieds de l’attaquante havraise. Alors qu’avant le MHSC savait limiter avec sérénité la dangerosité des actions adverses dans son camp, sa défense se révèle aujourd’hui beaucoup plus friable, bouleversant les bases de ce qui assurait jusqu’ici l’équilibre de l’équipe.

L’une des principales missions de Chandioux avant le second match contre Le Havre consistera donc à élaborer la meilleure formule possible pour retrouver de l’assurance derrière. Mais avec un nombre limité de défenseuses de métier à se disposition, ses options seront limitées. Un retour à trois centrales peut-être envisagé. On devrait également revoir Kethna Louis dans le 11 titulaire, sa rentrée pleine d’envie sur le côté gauche ayant permis au MHSC de se montrer beaucoup plus dangereux durant le second acte. Après plusieurs absences liées à des cartons rouges plus qu’évitables, l’Haïtienne a vraiment tout donné pour retrouver le fil de sa saison. Son come-back pourrait aussi permettre de faire repasser Océane Deslandes en charnière.

Le huitième de finale qui se profile sera en tout cas un sacré tournant pour l’exercice 2024/25. La défaite du week-end dernier a fait perdre du terrain sur les concurrents Dijon et Fleury, et le calendrier compliqué en championnat pour le mois de février (réception de Lyon, déplacement chez le Paris Saint-Germain) n’aidera pas à les rattraper de si tôt. Dans ce contexte, une sortie dès le deuxième match en Coupe serait une grosse déception et l’assurance d’une fin de saison relativement morne. Ce serait dommage après les promesses d’une phase aller plutôt agréable. Rendez-vous dimanche à Grammont (14h30) pour tenter de prendre une revanche cruciale sur les Havraises.

LA COMPO

Lerond – Levasseur, Rastocle, Boureille (Blanc, 74′), Deslandes – Ouchene (Rouquet, 55′), Coquet, Torrent, Gstalter (Louis, 55′) – Onumonu (Ngueleu, 84′), Khelifi (Kadzere, 75′).

Crédits photo : mhscfoot.com