Kylian Mbappé, de déceptions en déceptions… Jusqu’à la désespérance ? | OneFootball

Dès que l’adversité augmente, Kylian Mbappé disparaît. C’est une constante. Cependant, ce mercredi 27 novembre au soir, le Real Madrid avait plus que jamais besoin de lui. En l’absence de Vinicius Jr, il devait être le patron de l’équipe, à la fois dans le jeu et l’attitude. Le résultat est un zéro pointé.

Un joueur de différence qui n’en fait plus

À Madrid, tout semble venir de Vinicius Jr. Le Brésilien demeure un sensationnel joueur de rupture. Rodrygo est aussi capable de prendre le meilleur sur ses défenseurs. Endrick, par sa vitesse et sa folie, et en dépit de son manque de temps de jeu, a montré qu’il avait le talent pour le faire. Même Arda Güler a épaté sur les derniers matchs avec sa conduite de balle et son agilité, faisant de lui une ombre insaisissable qui navigue dans les défenses. Et à côté d’eux, il y a Kylian Mbappé.

Sa capacité d’accélération est un réel mystère biologique. En quelques foulées, il peut mettre n’importe qui dans le vent, mais c’est un peu tout. Une fois le ballon dans les pieds, la magie disparaît. Il est maladroit et n’arrive souvent pas à dribbler son joueur s’il repasse devant lui. Contre Liverpool, c’était le cas. Il a tenté et a réussi quand il avait de l’espace, mais une fois arrivé autour de la surface de réparation, sa vitesse n’a plus suffi. Connor Bradley et Virgil Van Dijk n’ont pas flanché face au Français en immense difficulté.

Cette saison, c’est la norme pour lui. Face à des défenseurs du niveau européen, il n’arrive qu’à passer grâce à sa célérité. Quand l’espace se réduit, ses qualités techniques ne sont pas suffisantes. Il peut faire illusion lors de certaines rencontres de Liga, mais ce n’est pas pour battre Osasuna et Leganés qu’il a été recruté, d’autant que son dernier but vient d’une offrande de Vinicius Jr. Il faut dire, en plus, que le Brésilien fait tout pour aider son coéquipier et le rendre à l’aise. En son absence, le Français semble encore plus vulnérable.

Un blocage mental qui coûte cher

L’inefficacité de Kylian Mbappé est une véritable zone d’ombre pour le Real Madrid. Elle affecte grandement les résultats de l’équipe et rien ne semble pouvoir y mettre un terme. Plusieurs adaptations ont été essayées. Les responsabilités sur le front de l’attaque entre Vinicius Jr et lui ont été clairement délimitées. Il est même repassé à gauche depuis la mi-novembre pour retrouver sa zone préférentielle. Mais rien n’y fait. L’attaquant ne semble pas complètement lucide.

Ce mal-être s’accroche à lui. Un cercle vicieux qui l’empêche complètement de reprendre confiance. Le pénalty contre Liverpool en est le symptôme. Contrairement à celui de Mohamed Salah, Mbappé l’a bien tiré. Ce n’était pas parfait et inarrêtable, mais dans une zone dangereuse avec assez de puissance. Kelleher a quand même fait le bon choix, sans la moindre hésitation, et l’a repoussé. Coup de chance ou pari travaillé en amont, il n’empêche que cela pèse à nouveau sur le Français qui n’arrive pas à concrétiser la moindre occasion de se remettre sur de bons rails. C’était son quatrième pénalty de la saison, le plus important, celui qui pouvait relancer un match essentiel, et c’est le seul qui a été arrêté. Les trois autres, qui ont été tirés en septembre, avaient fini au fond des filets.

Les priorités à Madrid sont multiples. Il faut s’atteler à traiter et panser les plaies, ainsi qu’à trouver la bonne formule pour l’équipe. Réparer Kylian Mbappé en est aussi une. Son manque de confiance agit comme une blessure profonde. Elle ne l’empêche pas de jouer, mais bien de performer au niveau qui devrait être le sien. Ce qui pèse forcément sur l’ensemble du club. Une version de Kylian Mbappé plus clinique devant les buts, comme à son habitude au Paris Saint-Germain, aurait déjà réglé de nombreux problèmes du Real Madrid. Mais pour le moment, l’efficacité est loin d’être au rendez-vous et il n’est qu’à 9 buts inscrits en 18 matchs, pour un total attendu de 12.4. Tant qu’il n’aura pas apaisé ses maux intérieurs, la flamboyance de son jeu continuera d’appartenir à un passé qui, irrémédiablement, devient de plus en plus lointain.

François Simonin.