Le Journal du Real
·23 December 2024
Le Journal du Real
·23 December 2024
Un retour de trêve difficile à juger, des coups d’éclat tels qu’à Girona venant se mélanger aux lourdes défaites comme à Bilbao. Le bon et le mauvais, l’encourageant et le décevant : des oxymores symboles d’un Real Madrid à deux visages.
Un chemin parfois étriqué, souvent à contretemps, se concluant finalement sur une bonne note. Face à un FC Séville pourtant en forme, les hommes d’Ancelotti n’ont laissé aucune place aux doutes en débutant cette rencontre sur les chapeaux de roue. Les prises d’initiatives amènent de la nouveauté, et cela se traduit par un 3-0 en 35 minutes. Le football peut être simple, parfois.
Un bloc défensif médian voire bas, chassant régulièrement le porteur de balle sans pour autant trop s’exposer : voici l’approche type des adversaires que le Real Madrid a rencontrés en championnat cette saison, à l’exception de gros poissons comme le FC Barcelone.
Mais alors que l’arbitre venait de siffler l’entame de cette partie, la première possession madrilène s’est confrontée à une défense andalouse plus ambitieuse. En effet, ce 4-4-2, pouvant se bonifier en 5-3-2, s’identifiait comme un bloc haut jouant le hors-jeu à fond. Ajoutez à cela un jeu de dépossession visant à piéger les Merengue en contre, et les hommes de García Pimienta semblaient, en terre inconnue, entreprendre un choix risqué.
Vous l’aurez compris, cette initiative ne s’est pas avérée payante. La raison ? Si, sur le papier, cette disposition tactique aurait pu mettre à mal le Real Madrid, son exécution n’a pas été à la hauteur des ambitions sevillanes. On parle ici d’une défense trop scolaire, aux lignes bien distinctes, composée de joueurs constamment en retard au marquage.
De nombreuses brèches dans lesquelles les madrilènes se sont promptement engouffrés : des appels sans ballon entre les lignes, accompagnés de projections constantes en profondeur à la limite du hors-jeu, saupoudrées de longs ballons verticaux généralement distillés dans le demi-espace. En résumé, des Hispalenses pris de vitesse qui n’ont cessé de courir après la fougue blanche.
De surcroît, à la suite des rares vagues de possessions sévillanes, les contres éclairs madrilènes ont profité d’un repli défensif lent. Je vous laisse deviner laquelle des deux équipes s’est retrouvée en difficulté dans ce secteur de jeu.
Et enfin, face à une telle équipe aussi à l’aise dans l’exercice des frappes lointaines, un marquage axial laxiste se paie cash. Une observation transformée en punition infligée par Mbappé et Valverde.
Exploiter les failles adverses, c’est bien, mais bonifier son jeu, c’est encore mieux ! Si Séville a déçu, le Real Madrid a, de son côté, surpris par une qualité dans les trois principales phases de jeu rarement atteinte depuis le mois d’août.
Tout d’abord, sans ballon, ce 4-4-2 madrilène n’a cessé de défendre en avançant plutôt qu’en reculant, grâce à un pressing couplé à une contre-pression clinique. Une phase de jeu en constante amélioration, ayant approché hier après-midi son meilleur niveau de la saison.
Face au double pivot Agoumé-Lokonga, les lignes avancées des Merengue sont parvenues à monter sur les porteurs de balle reculés tout en bloquant les tentatives de passes vers l’axe. Privés de leurs plaques tournantes, les visiteurs ne disposaient que d’une seule solution : dégager le ballon loin devant.
De plus, les locaux ont également excellé dans un secteur jusqu’ici considéré comme « défaillant », à savoir les relances. Après l’ouverture du score dès la dixième minute, les Andalous se sont montrés plus entreprenants, à l’instar d’un pressing plus poussé.
Néanmoins, ce changement de rythme n’a pas déstabilisé les coéquipiers de Valverde, bien au contraire. Habituellement poussives, les sorties madrilènes se sont cette fois avérées rapides, ponctuées notamment de triangles côté-axe dévastateurs. D’ailleurs, ce formidable but de Kylian Mbappé trouve son origine dans une relance tout autant sublime réalisée par le trio Camavinga-Bellingham-Brahim.
Mais c’est offensivement que les hommes d’Ancelotti ont innové. Au-delà des multiples dédoublements parfaitement exécutés dans un demi-espace délaissé par Séville, les ailiers vêtus de blanc ont surpris par un nombre conséquent de centres.
Qu’il s’agisse de ballons aériens ou à ras de terre, au premier poteau ou en retrait, la qualité de ces transmissions, associée à des appels tranchants du numéro neuf du Real Madrid, s’est révélée dévastatrice. Un véritable travail de sape récompensé par le golazo de Rodrygo.