Olympique-et-Lyonnais
·8 May 2025
Réconciliation avec Nasser, stade hypothéqué… Textor n’arrange pas son cas

Olympique-et-Lyonnais
·8 May 2025
C’est un mal récurrent depuis plusieurs mois et l’environnement lyonnais aimerait qu’il prenne fin assez rapidement. Depuis maintenant deux ans et demi, il est avant tout question de financier plus que de sportif au moment de parler de l’OL. Sous Jean-Michel Aulas, le club lyonnais avait déjà des airs de machines à sous plus que d’un club de football, mais ce sentiment s’est renforcé depuis la prise de contrôle de John Textor. Il ne se passe pas un mois sans qu’une affaire d’impayés, de problèmes de trésorerie ne viennent entacher le quotidien entre Rhône et Saône.
L’incroyable remontée sous Pierre Sage la saison dernière et cet exercice 2024-2025 qui laissait penser à de beaux présages avaient permis de remettre le sportif au centre du projet. Depuis dimanche dernier et la défaite contre Lens, tout est revenu en plein visage aux amoureux de l’OL. Avec ce revers à la maison, la formation lyonnaise a certainement dit adieu à la Ligue des champions. Un coup dur sportif pour la cinquième saison de suite, mais surtout financier. Car c’est une partie du plan de Textor pour rassurer la DNCG et ses prêteurs dans Eagle Football Group qui s’est évaporée en 90 minutes.
En l’espace de quelques heures, la panique a repris le dessus et il est difficile de ne pas penser autrement avec cette rétrogradation à titre conservatoire qui avait été prononcée en novembre dernier. Depuis quatre jours, John Textor est donc de nouveau dans l’œil du cyclone et l’étau semble se resserrer autour de l’Américain. Les tours de passe-passe commencent de plus en plus à mettre la puce à l’oreille, et pas qu’entre Rhône et Saône. Le coup de pression mis en Angleterre mercredi suite à des retards de publications de résultats financiers pousse désormais le patron d’Eagle Football Holdings à montrer patte blanche d’ici à deux mois, au risque de voir l’entreprise être radiée et par conséquence liquidée.
Ce ne serait pas pour déplaire à certains qui souhaitent voir Textor loin de l’OL. Le fond d’investissement Ares est presque vu comme un sauveur même si la réalité reste bien plus complexe. Néanmoins, ce n’est pas la mise en lumière d’une hypothèque sur le Parc OL qui va forcément faire gagner plus de points à John Textor dans le cœur des Lyonnais. Après avoir vendu l’OL Reign, l’OL féminin ou encore l’Arena, le Grand Stade reste le dernier bijou de famille du club lyonnais.
Il est finalement depuis plusieurs mois un gage dans la stratégie financière de Textor auprès de ses créanciers, comme ce fut le cas de Jean-Michel Aulas. L’hypothèque empêche à ce jour de voir John Textor vendre le stade, ce qui est quasiment une bonne nouvelle, mais en cas de reprise par Ares et de sa volonté de récupérer ses sous, rien ne peut l’exclure même si le volet sportif sera avant tout recherché par le prêteur, comme l’a confié Vincent Chaudel, fondateur de l’Observatoire du sport business dans "Tant qu’il y aura des Gones".
En pleine attente du dénouement de la saison, mais surtout du passage devant la DNCG qui aura lieu à la fin du mois de mai, les supporters de l’OL risquent de mettre les formes. Quand la venue d’Angers le samedi 17 mai devait être une fête avec les 75 ans du club et l’espoir d’une qualification en Ligue des champions, cela devrait certainement être le match de la gronde avec la présence de John Textor à Décines. Depuis deux ans, il y a bien eu quelques banderoles acerbes envers l’Américain, mais rien de bien méchant. Cela pourrait bien être différent dans les semaines à venir. D’autant plus que le président lyonnais n’a pas forcément arrangé son cas ces dernières heures.
Ayant réussi à gagner une certaine estime auprès de l’environnement lyonnais en tenant tête à Nasser Al-Khelaïfi ces derniers mois, John Textor n’a pas hésité à exposer sa présence au Parc des Princes mercredi pour la demi-finale contre Arsenal. Une invitation de la part du club parisien et de son président afin "de travailler en ce moment critique sur les défis et les opportunités du football français". Un retournement de veste dont le timing interpelle forcément après plusieurs jours à voir la société de John Textor envoyée dans les cordes. Comme il y a deux ans avec Bradley Barcola, le PSG va-t-il finalement sauver sur le marché des transferts Textor d’une chute presque annoncée ?