Toni Kroos, quand l'expression "le football est un art" prend tout son sens | OneFootball

Le fantôme de Toni Kroos hante toujours le Real Madrid. Dans les travées du Santiago Bernabéu, son nom reste ancré dans les mémoires comme un souffle de légende.

Chaque passe orpheline, chaque relance imprécise semble rappeler l’absence du maestro allemand. Unique en son genre, l’ancien milieu de terrain du club merengue faisait du football une douce poésie, où les mots étaient remplacés par des touches de balle, toutes plus belles les unes que les autres.

Stade de Wembley à Londres. Le premier jour du mois de juin de l’année 2024. Et la dernière page de l’histoire de Toni Kroos avec le Real Madrid. 21 heures. Coup d’envoi d’une énième finale de Ligue des champions pour les Merengues, la 18ème précisément. Le maestro à la chevelure dorée, numéro 8 sur le dos, affronte une équipe allemande, le Borussia Dortmund, dans l’optique de glaner une cinquième Coupe aux grandes oreilles avec la Maison Blanche. Une fois n’est pas coutume. Le Real Madrid souffre, plie, mais ne rompt pas face aux noirs et jaunes. La guêpe pique pourtant la Casa Blanca à maintes reprises, en vain.

74ème minute de jeu. Toni Kroos pose le ballon sur l’arc du corner gauche. Le stade retient son souffle. Il décoche alors une flèche millimétrée sur la tête de Dani Carvajal, qui envoie le ballon au fond des filets. Le Real Madrid exulte. Wembley tremble sous les chants des supporters madrilènes. Vinicius Junior met fin aux débats à la 83ème minute de jeu. Un génie du football peut en cacher un autre. Toni Kroos laisse sa place à la 86ème minute à Luka Modric, sous les acclamations des Madridistas. Le cœur plein d'émotion, il adresse un dernier regard à la pelouse, à ce rectangle vert, qui fut son moyen d'expression durant une décennie sous la tunique blanche.

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108 ballons touchés, 97% de passes réussies (91/94), 5 transversales dont il a le secret et une passe décisive. Le milieu central allemand a rendu une dernière copie à l’image de sa carrière au Real Madrid : l’exemple même de la constance à haut niveau. Retour dans le passé. Nous sommes le 17 juillet 2014. Un jeune milieu de terrain de 24 ans, évoluant au Bayern Munich et répondant au nom de Toni Kroos, pose ses valises au Real Madrid pour la modique somme de 25 millions d’euros (+ 4 millions d’euros de bonus). La suite appartient à l’histoire.

Dix ans plus tard, à l’âge de 34 ans, Toni Kroos met un terme à son immense carrière à la Casa Blanca au sein de laquelle il aura marqué 28 buts et délivré 92 passes décisives en 465 matchs avec le Real Madrid. Mais, bien au-delà de ses statistiques, Toni Kroos laissera une trace indélébile dans l’histoire du club madrilène. Il dictait le tempo d’un match de football de la même manière qu’un chef d’orchestre dirige une symphonie avec précision. Le pied droit de Toni Kroos était un pinceau, le ballon sa peinture, et le terrain son tableau, qu'il sublimait par l’art de la passe. Il faisait le lien entre la défense et l'attaque, comme l'encre qui relie les mots sur une page, donnant sens à chaque phrase.

Avec le Real Madrid, il aura glané 22 titres : 4 championnats d’Espagne, 5 Ligues des champions, 5 Coupes du monde des clubs, 3 Supercoupes d’Europe, 4 Supercoupes d’Espagne et une Coupe du Roi. Assurément, tous les Madrilènes à travers le monde se souviendront à jamais de tous ces moments suspendus dans le temps qu'il leur a offerts durant ces 10 belles années dans le meilleur club du monde.

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