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·20 de marzo de 2025

Barthélémy démonte les arguments sur la mobilisation policière

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Invité de l’After Foot sur RMC, Pierre Barthélémy avocat spécialisé dans le milieu du supportérisme est revenu sur les menaces de dissolutions des groupes ultras. Il a longuement évoqué l’argument numéro un avancé par le ministère de l’intérieur pour justifier de ces dissolutions : la mobilisation policière.

Pierre Barthélémy : "Je veux revenir sur les chiffres policiers car c’est l’argument politique matraqué par le ministre et pour moi il est fallacieux pour trois motifs. Le premier c’est que l’explosion des forces de police sur les rencontres n’est pas évidente, on en mobilise moins que dans les années 2000. Qu’est-ce qui a entrainé une nouvelle hausse ? C’est à partir du Bataclan et c'est la question de la lutte contre le terrorisme pendant les matchs et notamment en 2015 où on se souvient de l’attaque contre le Stade de France. C’est depuis cet épisode qu’il y a à nouveau une hausse.


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Deuxièmement, dans le rapport national de la lutte contre le hooliganisme, il y a deux choses d’écrites : en premier lieu on a changé le mode de comptabilisation des forces de l’ordres mobilisées donc en fait il peut y en avoir autant qu’avant mais on compte différemment et notamment on compte désormais ceux qu'on ne comptait pas comme les forces mobilisées pour gérer les flux routiers à deux kilomètres du stade, etc. Les chiffres sont pas fiables car on ne peut pas comparer avec les autres années, la façon de compter est différente.

Et le dernier point qui est fondamental, c’est écrit noir sur blanc dans le rapport de la lutte contre le hooliganisme, on mobilise plus de forces de l’ordre en interdisant les déplacements de supporters qu’en les encadrant. Quand on encadre, on connait les horaires, les modalités, on reçoit, on dialogue, on connait les interlocuteurs. On met une petite escorte avec gendarmes devant et derrière et on ressort alors que lors d'une interdiction, on déploie plusieurs unités de forces mobiles pour la faire respecter.

Le match qui est incroyable pour cet exemple c’est le match Lille contre Feyenoord, il n'y avait que 10 km à faire entre la frontière belge et le stade, escorte que proposait de faire le club de Feyenoord et la police de Feyenoord. Il n’y avait aucun travail pour aller jusqu’au parking du stade de Lille pour les supporters de Feyenoord contrôlés par la police avant de monter dans les bus, avec interdiction de s’arrêter entre Rotterdam et Lille. Au lieu d’encadrer 40 autocars sur dix kilomètres en France, ce qui n’aurait rien coûté en matière de forces de l’ordre, on a pendant trois jours bloqué tous les accès terrestres, portuaires, routiers, aéroportuaires et ferroviaires d’accès à Lille. On a fait plusieurs centaines de contrôles d’identités et d’interpellations et on a déployé plusieurs centaines de policiers pendant trois jours avec une communication toutes les 3h de la préfecture en mettant des photos de gobelets en plastiques et de stickers de Feyenoord en expliquant fièrement ce qui avait été intercepté. Ils ont déployé pendant trois jours en cumulé peut-être 3000 ou 4000 policiers alors qu’ils en avaient besoin de dix pour encadrer les autocars. Feyenoord s’est déplacé sept fois en coupe d’Europe cette saison, il n’y a eu aucun incidents dans les six autres pays."

Confronté dans ses arguments par Daniel Riolo sur la réalité des incidents en tribunes qui tranchent avec la défense des supporters par l’avocat, Pierre Barthélémy a comme il le fait régulièrement, une nouvelle fois appuyé sur le bouton des sanctions individuelles, regrettant les sanctions collectives : "Aujourd’hui on ne prend que des mesures collectives car on a la paresse de prendre des mesures individuelles."

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