Ce nouvel actionnaire de la Juventus dévoile ses grandes ambitions | OneFootball

Paolo Ardoino a été défini par La Repubblica comme l'Italien le plus influent dans le monde des crypto-monnaies. Fondateur et PDG de Tether, il est un nouvel actionnaire de la Juventus et a acquis 8.2% des actions. Lors d'une interview pour Mirko Di Natale, il a dévoilé ses ambitions.

Comment la Juventus peut-elle redevenir grande ?

« La Juve, pour redevenir grande, aura besoin, en fait, d'un entraîneur psychologue, d'une forte personnalité qui soit en ligne avec l'ADN du club, comme je crois qu'Igor Tudor l'est, un professionnel auquel va tout mon soutien en tant que fan et en tant qu'actionnaire. Et sur ce type d'entraîneur, je pense que nous sommes tous d'accord, car la Juventus a besoin d'un guide gagnant, qui incarne le 'style Juve', mais surtout qui a les épaules très larges, celles qui sont nécessaires pour supporter tout le poids d'une histoire glorieuse comme la nôtre. »

En quoi la communication entre la Juventus et ses supporters devrait être différente ? Un personnage comme John Elkann devrait s'impliquer davantage dans cette activité ?

« Je parle d'une manière directe de s'exposer, comme le font les PDG des grandes entreprises multinationales, qui parlent aux clients et aux supporters, les écoutent, les informent de ce qui se passe et les rassurent dans les moments les plus difficiles. Prenons, par exemple, Mark Zuckerberg, Sam Altman, Jensen Huang et, pourquoi pas, Elon Musk ou, dans le sport, les anciens propriétaires de la NBA comme Mark Cuban, jusqu'au récent changement de communication de Sir Jim Ratcliffe à Manchester United, dans une conjoncture plus que complexe pour le club, avec de récentes déclarations directes à la première personne au podcast de Gary Neville. Prenons comme exemple ce que j'essaie de faire à la Juve dans un rôle non opérationnel, il s'agit simplement de contourner, quand c'est possible, des niveaux et des niveaux d'avocats, de juristes et de bureaux de presse, pour établir une ligne directe avec les supporters, qui sont l'âme de l'équipe et du club, et qui méritent la transparence en toutes circonstances, surtout quand on ne gagne pas, même s'ils réagissent « avec les tripes », comme cela m'est arrivé. »

Un délai a été fixé pour mettre en pratique la devise « Make Juventus Great Again » ?

« Il est clair que nous sommes convaincus que la Juve peut revenir dès l'année prochaine pour disputer le Scudetto en tant que favori et retrouver un rôle de premier plan dans l'Europe qui compte. Mais être actionnaire, c'est un engagement « jusqu'au bout », un engagement à long, très long terme : à la base de ce choix, il y a la volonté de rester disponible pour atteindre cet objectif sans date d'expiration. A cela s'ajoute l'affirmation « nous pourrions soutenir la Juve pendant encore 1000 ans », renforcée, évidemment, par la solidité de nos moyens (144 milliards de dollars de capitalisation, 168 de réserves, au jour d'aujourd'hui) ».

Comment aider la direction et collaborer avec ?

« La question est bien posée, car il s'agit précisément de vouloir aider le management et l'actionnariat en ayant voix au chapitre, et non pas de les remplacer. Ensuite, et pour nous c'est normal d'en parler , nous sommes toujours prêts à évaluer n'importe quelle alternative, comme dans n'importe quel investissement que nous faisons. Même le parallèle que j'ai fait avec le Milan AC de Berlusconi doit être interprété dans ce sens : l'historicité, la « sacralité » du binôme Juve-Agnelli est claire comme de l'eau de roche, et notre intention n'est pas de la remettre en question ou de faire des comparaisons, mais de laisser entendre que, pour la forma mentis et les habitudes d'affaires, nous sommes toujours prêts à envisager toutes les possibilités, même les plus éloignées. Une collaboration, cependant, pour être concrète, doit être basée sur un dialogue, et c'est ce que nous voulons commencer, maintenant ou peut-être quand l'équipe vivra un moment moins délicat sur le terrain. Sur cette base, même si, en tant que supporters, nous aimons rêver, et nous aimerions contribuer à l'arrivée de grands noms et au retour de figures comme Del Piero, Chiellini, Buffon, Zidane... mais nous ne voulons pas être des « entraîneurs du canapé », suggérant ici et là des footballeurs, des directeurs sportifs et des techniciens. Pour vous donner une idée, nous pourrions certainement rapprocher notre base d'utilisateurs internationaux de celle de la Juventus, en ayant un impact significatif dans la sphère du marketing et du merchandising, et développer des projets d'innovation en utilisant les technologies les plus pointues à notre disposition : systèmes de transactions numériques, blockchain, médias, intelligence artificielle, énergies renouvelables et bien plus encore. Nous finirons par parler des détails avec la direction et la propriété actuelles mais, en résumé, tout cela pourrait apporter de nouveaux revenus au club, à la fois directement et à travers la croissance de la marque de l'équipe et ce que, progressivement, cette croissance peut générer. »

Souhaite t-il qu'Igor Tudor reste à la Juventus la saison prochaine ?

« Je le répète : absolument oui. Aussi parce que cela signifierait deux choses, à savoir : 1) qu'il conduise la Juve en Ligue des Champions, en confirmant le talent et le caractère dans les 9 matchs qu'il nous reste à jouer ; 2) que l'équipe puisse repartir, lors de la saison 25/26, sur les ailes de l'enthousiasme et d'un projet 100% Juventus, avec un entraîneur qui a fait de nos couleurs sa seconde peau. »

Tether pourrait être un sponsor de maillot ?

« Comme je l'ai dit, nous n'excluons rien, mais nous devons d'abord parler aux propriétaires et à la direction, afin d'évaluer concrètement toute option. Quoi qu'il en soit, nous considérons qu'il est plus sage pour l'équipe et le club de construire une valeur à long terme grâce à notre expertise, à des collaborations et à des investissements qui génèrent des rendements tels que ceux décrits ci-dessus. »