Evect
·20 de febrero de 2025
Le jour où l'ASSE a commencé d'écrire sa légende, c'était face au SCO

Evect
·20 de febrero de 2025
Roger Rocher, qui a succédé en début de saison au poste de président à Pierre Guichard trop occupé par ailleurs, n’a pas digéré, et il n’était pas le seul, l’humiliation subie, peu avant, chez les futurs banlieusards du Rhône. Di Nallo, Combin et autre Rambert s’en étaient donné à cœur joie (4-0). Henri Guérin, le coach arrivé de Rennes, ne terminera pas la saison. Il avait été appelé par le nouveau boss, pour succéder à François Wicart. Ce dernier avait pourtant assuré consciencieusement l’après René Vernier, ancien joueur vert, qui avait lui-même succédé à Jean Snella démissionnaire. Vernier avait ensuite été remercié pour incompatibilité d’humeur avec certains joueurs dit-on.
Henri Guérin arrive donc du Stade Rennais, où il avait d’abord été entraineur-joueur, avant de se consacrer pleinement au rôle d’entraineur. Il remettait quand même de temps à temps les crampons qu’il n’abandonnera définitivement qu’à l’âge de trente-neuf ans. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son passage dans le Forez ne laissera pas un très bon souvenir. Au moment où Roger Rocher décide de s’en séparer, l’ASSE pointe à la seizième place, en position de relégable car la D1 ne comptera plus que dix-huit clubs la saison suivante et que par conséquent quatre relégations sont programmées. La déroute du Derby est la cerise sur le gâteau.
Seul le parcours en Coupe de France est à mettre au crédit d’Henri Guérin. Le Mans (3-1), Toulouse (1-0), Lens (3-0), Béziers (3-0) ont été écartés grâce, entre autres, à un petit ailer gauche surprenant, Jean-Claude Baulu, qui a claqué cinq des dix buts marqués jusque-là dans la compétition. Ironie du sort, Guérin qui avait succédé à Wicart est finalement licencié par Rocher qui rappelle Wicart. En demi-finale c’est le SCO d’Angers, futur adversaire de la bande à Horneland qui se dresse sur la route des Verts. C’est un club de la deuxième moitié du classement qui, sans être dans une position aussi délicate que l’ASSE, n’est pas encore tiré d’affaire. Il dispute sa sixième saison seulement, au plus haut niveau, mais a déjà disputé, en 1957, une finale perdue face à Toulouse. Cette finale, que beaucoup considère comme étant la plus belle, est restée historique à cause de son score (6-3).
Pour François Wicart, retrouver le banc stéphanois pour une demi-finale de Coupe de France n’est pas banal. Curiosité, celui d’en face, est occupé par un ancien de la maison Karel Michlowski, un international tchèque qui, au début des années cinquante, avait disputé une soixantaine de matchs en vert. La rencontre se déroule au Parc des Princes, mais n’attire pas la grande foule. Ils sont environ 18 000 pour assister à cette affiche, entre deux clubs qui se trainent en championnat.C’est Jean Oleksiak, le père de Thierry, qui inscrira le seul but de la rencontre, servi sur un plateau par...Jean-Claude Baulu.
Les Angevins contesteront une décision arbitrale, estimant que le gardien stéphanois Claude Abbes avait effectué un arrêt alors que le ballon était à l’intérieur de son but. La « goal line technology » était bien-sûr, très loin d’exister, mais les images « semblent » prouver que le ballon n’avait pas franchi entièrement la ligne.
La suite est bien connue. L’ASSE remportera sa première Coupe de France contre le FC Nancy, grace un but de...Baulu. Ce sera une petite mais belle consolation, car François Wicart ne pourra pas redresser la barre et pour la première fois de son histoire, l’équipe de Saint-Étienne sera reléguée en D2.
Elle n’y restera qu’une saison, avec toujours Wicart aux manettes. Elle retrouvera une Coupe d’Europe, sera sacrée championne de D2 et dans la foulée remportera, en étant promu, le championnat de France de D1, sous la houlette de Jean Snella revenu au bercail. Avant cela, Pierre Guichard avait dit-on, refusé la démission présentée par Roger Rocher après la relégation. Sage décision, l’histoire était en marche.
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