Walfoot.be
·17 novembre 2022
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Avant de s'envoler pour le Qatar, les Diables s'entraînent actuellement au Koweït, où il joueront en amical contre l'Egypte, ce vendredi. Pour les curieux ou ceux qui veulent briller en société, voici 5 faits et anecdotes sur le football dans cet émirat du Golfe persique, à moins de 1000 km du Qatar
Et si on vous disait qu'un petit pays, d'à peu près la moitié de la superficie de la Belgique et de seulement 2 millions d'habitants a régné fut un temps sur le football asiatique ? En effet, le Koweït a bien connu une période dorée, dans les années 70 et 80. Alors que son premier match officiel n'a été joué qu'il y a peine une quinzaine d'années, l'équipe nationale du Koweït rallie la finale de la Coupe d'Asie des nations en 1976. Elle sera finalement battue par l'Iran, sur le score d'1-0. Mais, quatre ans plus tard, les Koweïtiens organisent la compétition et ne manquent pas l'occasion de faire rentrer cette édition définitivement dans leur histoire. Ils remportent leur premier (et seul, à l'heure actuelle) trophée majeur en écrasant notamment le Qatar, en prenant leur revanche sur l'Iran et en battant la Corée du Sud en finale sur le score de 3-0.
Tout va aller alors très vite pour le Koweït, qui participe à sa première (et aussi, sa seule à l'heure actuelle) Coupe du monde. Oui, oui, si certains se rappellent de cette édition espagnole pour ce but mythique de Vandenbergh contre l'Argentine, 1982 est aussi l'année de la participation du Koweït à un Mondial.
Les hommes de Carlos Alberto Parreira (passé par le Brésil, le Ghana, l'Arabie Saoudite ou les Emirats Arabes Unis durant sa carrière longue de 47 ans) partagent même en ouverture face à la Tchéqoslovaquie (1-1), troisièmes du dernier Euro. C'est lors du deuxième match, contre la France, que cela devient risible, voire totalement surréaliste. Alors que la France mène tranquillement 3 buts à 1, Alain Giresse réalise un une-deux avec Platini et marque. Mais les joueurs du Koweït protestent. La cause ? Un coup de sifflet a été entendu dans les travées du stade, ce qui les a incités à s'arrêter de jouer. Alors que l'arbitre, Myroslav Stupar, semble vouloir valider le but, l'impensable se produit : le cheikh Fahad al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, le frère cadet de l’émir du Koweït, descend furieux des tribunes et déboule sur le terrain. Il harangue ses joueurs et les incite à rentrer aux vestiaires. Strupar prendra alors la décision d'annuler le but. Comme l'écrira Le Monde, l'arbitre russe aura inventé "l'arbitrage diplomatique".
Cet épisode diplomatique va laisser place à un autre, au moins tout aussi loufoque. Alors retraité et sélectionneur de l'Equipe de France, Michel Platini se rend à l'hiver 1988 dans la région, pour assister au match d'ouverture de la Coupe d'Asie des nations qui se déroule au Qatar, ainsi que pour faire la promotion de plusieurs campagnes de publicité pour des équipements sportifs (parce que les affaires sont les affaires). Platini joue dans un premier temps lors d'un amical entre la Jordanie et Oman, une mi-temps sous le maillot de chaque équipe. Ensuite, et c'est là que ça devient croustillant, "Platoche" est convié par l'émir du Koweït pour assister au match contre l'URSS. On imagine alors la sidération chez les Soviétiques de voir le triple Ballon d'Or revêtir le temps d'une vingtaine de minutes le maillot du Koweït et sortir de sa retraite sportive...
Si le flou subsiste quant aux raisons de Platini de devenir le temps d'un match international koweïtien (car oui, le match a été reconnu officiel par la FIFA), il faut savoir que l'ancien joueur de la Juventus avait lancé un stupéfiant "Vous devriez faire arbitre bon sang ! Vous êtes capable de faire annuler des buts" au frère de l'émir à propos de l'épisode de 82. "C’est à partir de ce moment que les Koweïtiens sont devenus mes amis. Des gens qui vous laissent gagner 4-1 sont forcément des amis", avait déclaré à So Foot un Platini tout heureux d'afficher ses relations (magouilles ?) avec l'émirat. Déjà à l'époque, il flairait les bons coups le Platoche...
Progressivement, le Koweït va sombrer sportivement, ne parvenant plus à jouer un rôle dans le paysage foot asiatique. Il y aura tout de même deux belles perfs en Coupe d'Asie des nations, avec une demi-finale en 1996 et un quart en 2000. Ces dernières années, la situation s'était même compliquée. L'émirat a en effet été suspendu de 2015 à 2017 par la FIFA suite à l'ingérence de son gouvernement dans le football et le sport en général. Des lois permettant même de telles ingérences avaient été promulguées par le pouvoir en place. Pour cette raison, l'émirat n'avait pas pu participer notamment aux qualifications pour la Coupe du monde 2018.
Ce n'est un secret pour personne : le Moyen-Orient attire, surtout pour les opportunités de contrats juteux qu'il représente. Les exemples de joueurs ayant décidé de privilégier le financier au sportif (de toute manière, vu l'état du foot actuel, à quoi cela sert-il d'encore s'en offusquer ?) choisissant une destination exotique font légion. Et parmi eux, un nom très bien connu de notre championnat : Dieumerci Mbokani. L'attaquant congolais avait en effet rejoint le Kuwait SC à l'été 2021, à la fin de son contrat avec l'Antwerp et alors que, selon ses dires, il discutait avec les trois plus grands clubs de Belgique. Une saison plus tard, le temps de rafler un beau petit chèque, "Dieu" est déjà de retour sur les pelouses du Royaume et s'éclate avec un Beveren co-leader de Challenger Pro League.
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