Olympique-et-Lyonnais
·4 décembre 2024
Olympique-et-Lyonnais
·4 décembre 2024
La saison passée, alors qu'il devait sauver le club puis obtenir une place inespérée en coupe d'Europe, Pierre Sage a beaucoup misé sur la continuité. Ne faisant que peu de changements dans son 11 d'une partie à l'autre, il s'appuyait aussi sur les entrants qui apportaient énormément dans les dernières minutes. Pour cet exercice 2024-2025. La donne est différente, et la concurrence pour une place de titulaire est bien plus forte.
L'entraîneur rhodanien doit en effet jongler avec un effectif étoffé, ainsi qu'avec les semaines de Ligue Europa où les affiches s'enchaînent. Le roulement est donc logiquement plus important, et il semble porter ses fruits lors des dernières sorties.
En alignant très rarement la même équipe, et surtout jamais deux fois de suite, Pierre Sage a concerné un maximum d'éléments. Ils sont onze à avoir joué au moins la moitié des minutes en Ligue 1 et en C3 (soit 810). Quatre ont dépassé les 700 minutes en 18 rencontres depuis le début de la saison.
Un point qui favorise l'émulation, même si cela a mis du temps avant de mieux fonctionner. On peut ainsi mettre en avant les piètres performances contre Toulouse (1-2), Auxerre (2-2) et Hoffenheim (2-2). "On m'a critiqué à un moment donné, car ça nous a empêchés d'enchaîner des performances collectives d'un bon niveau, mais aussi parce que le rythme de ceux qui rentraient et n'enchaînaient pas n'était pas à la hauteur de nos besoins. Avec le temps, ça fait son chemin, s'est réjoui le coach de 45 ans. On est satisfaits de ça et ça se retrouve aussi dans l'épidémiologie : on n'a aucun blessé."
Il est vrai que hormis quelques pépins par-ci, par là, dont Saïd Benrahma actuellement, l'Olympique lyonnais n'a pas à se plaindre du remplissage de l'infirmerie. Le résultat d'un management visiblement intelligent de la part du staff, même si cela a pu coûter des points à un moment.
On note aussi que les changements dans le 11 sont un peu plus dilués récemment. Nous sommes loin de la caricature du déplacement au TFC avec huit nouveaux joueurs. On remarque également que les solutions qualitatives sont nombreuses à plusieurs postes, chez les latéraux, sur les ailes, et même dans l'entrejeu, bien que Tanner Tessman et Maxence Caqueret n'aient pas présentement le rendement des titulaires.
Même chez les numéros 9, les dernières rotations semblent avoir libéré Alexandre Lacazette et Georges Mikautadze. La semaine passée, l'un a signé un triplé, répondant au doublé de l'autre. "On l'avait dit en début d'année. Si l'un marque, il pousse l'autre à faire de meilleures performances. Aujourd'hui, c'est le cas. En revanche, ce qu'il ne faut pas faire selon moi, c'est de les aligner tous les deux. Un équilibre a été trouvé dans le système tactique, a insisté notre consultant Enzo Reale dans Tant qu'il y aura des Gones. Ça marche bien pour le moment, il faut continuer comme cela avec de vrais choix en fonction des profils de match. Peut-être qu'à l'avenir, il sera possible de les titulariser ensemble, mais pas pour l'instant."
Une gestion qui a parfois pu piquer certains garçons, mais qui témoigne de l'exigence que souhaite instaurer Pierre Sage. "Ce n’est pas toujours facile de rester sur le banc. Certains ont plus de temps de jeu que d’autres. C’est à nous de répondre présents à chaque fois que le coach fait appel à nous", a expliqué le capitaine Lacazette. Une méthode qui porte a priori ses fruits, l'OL n'ayant perdu qu'une seule de ses treize dernières parties, pour huit victoires et quatre nuls toutes compétitions confondues. "La concurrence fait du bien à chacun, peu importe le poste : gardien, milieu, avant-centre. Elle pousse tout le monde vers le haut", a souligné Nicolas Puydebois, ancien gardien lyonnais.
Si les interrogations existent encore à ce sujet, notamment en charnière centrale, la formation rhodanienne est sur la bonne voie. Les apparitions rassurantes de Warmed Omari, malgré un faible temps de jeu (187 minutes, trois matchs), pourraient d'ailleurs résoudre ce questionnement autour des défenseurs centraux. En attendant, c'est bien un groupe, et pas seulement un 11, qui s'apprête à disputer les dernières rencontres cruciales de 2024.