le11
·20 février 2025
Alexis Sauvage : « L’avenir de l’Amiens SC dépend de nous »
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·20 février 2025
Alors qu’Antoine Leautey devait initialement venir en conférence de presse avant le déplacement à Rodez, c’est finalement Alexis Sauvage qui a pris la parole. Et le deuxième gardien de l’Amiens SC a tenu à rassurer sur l’état d’esprit du groupe, en plus de tenir un discours trop volontariste. Entretien.
Si on le prend directement après le match (de Grenoble, NDLR), tout le monde était très déçu, un peu la tête basse, dans les chaussettes, ce qui est normal. Parce qu’au-delà du résultat, il y a aussi la performance, comme on dit. Depuis, on est passé à autre chose, mais on garde ça quand même en tête. Dès lundi, il fallait se remettre au travail, parce que quand on prend un résultat comme ça, c’est qu’il y a pas mal de choses à corriger. Il faut aussi savoir passer à autre chose.
On a un match qui arrive contre un adversaire qui devient un concurrent direct.
Chaque vendredi, chaque samedi, on a quand même une chance, c’est de pouvoir se rattraper, contrairement à certains sports, certains métiers. Donc, il faut se servir de ça. Il faut réussir à très vite recréer des ondes positives et à relever la tête. On a un match qui arrive contre un adversaire qui devient un concurrent direct, qui peut se rapprocher de nous, qui a fait une très bonne performance à Pau. Il va falloir y aller avec le très bon état d’esprit, celui de vouloir ramener des points, de les laisser à distance aussi.
Vous venez de le dire, à quoi on se raccroche, c’est ça. C’est quand on fait ce genre de début de match, il faut se raccrocher à ça. Le début de match qu’on fait à Lorient, il est bon aussi. Le début de match qu’on fait au Paris FC, il est bon aussi. Et là, je vous parle de match à l’extérieur. C’est à ça qu’il faut se raccrocher. Par contre, il faut retrouver cette efficacité. On peut parler d’efficacité offensive, mais c’est surtout une efficacité défensive. Là, ça fait beaucoup trop de buts en peu de matchs.
Il faut retrouver une certaine rigueur, solidarité, il n’y a que par là que ça passera.
On a déjà su le faire, on a aussi déjà montré nos lacunes, mais il ne faut pas non plus tout remettre en question. Je suis très à l’écoute, je peux entendre pas mal de choses. Quand on est supporter, quand on est fidèle depuis des années, ça ne doit pas être facile de voir son club dans cet état. Je l’entends et je suis plutôt d’accord. Pour autant, on se rapproche à ce qu’on fait de bien. Si on ne voit que le moins bien, à un moment donné, on flanche. On va continuer à bosser. Il faut retrouver une certaine rigueur, solidarité, il n’y a que par là que ça passera.
Hugo Pfeiffer/Icon Sport
Ce n’est pas si simple, mais on peut quand même l’évoquer. Si on parle de Mamadou (Fofana) et d’Osaze (Urhoghide), cela faisait un an et demi qu’on travaillait avec eux et on les perd coup sur coup. La nouvelle charnière qui est mise en place, apprend à se connaître. Elle est jeune mais elle est aussi jeune dans sa constitution. C’est-à-dire qu’il y a des codes, il y a des connexions qui ne sont peut-être pas encore vraiment créées. C’est un tout. Maintenant, on ne peut pas dire que ce n’est que ça. Si on prend le match contre Grenoble, on doit faire la faute un peu plus haut et on ne l’a pas faite (sur le premier but, NDLR). Ce n’est pas une question d’âge là, c’est une question d’état d’esprit. Maintenant, la charnière va devoir apprendre très vite de ses erreurs, parce qu’on est déjà dans le dernier tiers. Ce n’est pas qu’un souci d’âge, c’est aussi de la malice, du vice.
Très honnêtement, je ne le sens pas comme ça.. Je ne vois pas un groupe touché, émotionnellement, un groupe qui se dit, voilà, on n’a plus rien pour nous. Vous le savez, je suis très honnête. Ce ne sont pas du tout les discours que j’entends. Pour moi, ce serait un peu trop facile de se cacher derrière ça. C’est simplement que là, en ce moment, on paye tout cash. Notre manque d’efficacité offensive qu’on peut avoir en début de match, qu’on doit retrouver, cela nous ferait beaucoup de bien. Le Paris FC, il peut y avoir des actions un peu litigieuses, arbitrales, mais ce n’est pas en notre faveur. Derrière, Lorient, je vous le répète, on gagnait un zéro là-bas.
Si on veut bien attaquer, il faut déjà penser à défendre. Ces derniers temps, c’est peut-être ce qu’on fait un peu moins bien.
On fait quand même un sacré début de match. Au final, derrière, on prend quand même une tempête. Là, on peut et on doit gagner un zéro assez rapidement contre Grenoble. Finalement, on est mené 2-0. Je pense que chacun se regarde, même dans les tribunes, en se disant, mais qu’est-ce qui vient de se passer ? Ce n’était pas notre moins bon début de match, depuis presque le début de saison. Pourtant, derrière ça, on prend 4-1. Pour autant, je ne sens pas un groupe touché, il faut juste que chacun trouve les ressources nécessaires. C’est un état d’esprit. Si on veut bien attaquer, il faut déjà penser à défendre. Ces derniers temps, c’est peut-être ce qu’on fait un peu moins bien.
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C’est à nous maintenant d’assumer notre rôle aussi. Si on prend la feuille de match, il y a des jeunes sur le papier, mais aussi pas mal d’anciens. En plus, certains de nos anciens ont fait des carrières assez incroyables. Si on fait le tour des équipes de Ligue 2, je ne suis pas sûr qu’il y ait autant d’équipes avec ce genre de profil. Il y a eu un mercato d’été et ça s’est confirmé au mercato d’hiver. Aujourd’hui, on a l’équipe la plus jaune du championnat. Je ne me cache pas derrière ça, mais il faut quand même en avoir conscience. On joue le maintien mais on le joue depuis le début de saison. Sauf que là, quand on fait un point, on arrive dans la dernière ligne droite. Sur les matchs qui vont arriver, on joue des équipes qui sont à 4-5 points aux alentours, que ce soit derrière ou devant. Il va falloir essayer de rattraper celles qui sont devant et distancer le plus possible celles qui sont derrière.
C’est fou, mais c’est le football. Je pense que dans pas mal de clubs, ça peut arriver. Quand je pense à Osaze (Urhoghide), qui a mis du temps à s’intégrer en tant que titulaire, pas humainement… Pour moi, je lui ai dit, c’était une référence à son poste. Techniquement, ce n’était pas le meilleur joueur, mais c’était peut-être le mec qui bossait le plus. C’est en tout cas l’image que j’en avais. Maintenant, on a perdu ces joueurs, d’autres sont arrivés. Il faut qu’ils comblent le manque suscité par les départs d’Owen, Mamadou et Osaze. Maintenant, c’est à vous de jouer les gars. Il faut qu’ils croquent le challenge à pleins dents et qu’on se maintienne très vite.
L’avenir de l’Amiens SC dépend de nous, de nos pieds, de nos mains, de nos têtes.
Il ne faut pas prendre le risque de le faire trop tard. Même si j’ai vécu un scénario assez fou dans ce stade (le maintien de Laval à la dernière journée en 2023 à la Licorne), il faut faire en sorte de ne pas avoir à vivre ce genre de scénario. Aujourd’hui, il vaut mieux être à notre place qu’à celle de Martigues ou de Caen. Il n’ya pas tout à jeter non plus mais il faut se réveiller. Je suis d’accord pour dire qu’il faut en prendre conscience dès maintenant. L’avenir de l’Amiens SC dépend de nous, de nos pieds, de nos mains, de nos têtes. Peu importe l’avenir de chacun. Il faut que ce club reste en Ligue 2 pour tous ceux qui constituent le club.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Emilian Baldow/Icon Sport