Alphonse Aréola : « Les tirs au but ? On n’est pas aidés » | OneFootball

Brice Samba et Alphonse Aréola étaient en conférence de presse, ce mercredi, avec l’équipe de France. Les deux portiers ont regretté la nouvelle règle imposée aux gardiens de but, qui doivent rester derrière leur ligne, lors des penaltys.

Que pensez-vous des performances de Mike Maignan, depuis le début de l’Euro ?

Brice Samba : « C’est un début d’Euro très solide de sa part. Tout ce qu’il a, c’est par le fruit de son travail. Chaque détail compte, surtout pour le poste gardien de but. La solidité qu’on a, c’est aussi par le travail de Mike. En espérant qu’il va continuer là-dessus. »

Alphonse Aréola : « Ce n’est pas une surprise. Mike a toujours été performant et travaillé pour être à ce niveau-là. Aujourd’hui, on est qualifié et il a eu sa part de responsabilité. Il a été très bon. Trois clean-sheets en quatre matchs, c’est à souligner. Il a eu des arrêts importants à faire. Je suis content de pouvoir être là à ses côtés et pouvoir pousser plus haut ses limites ».

Brice Samba (au milieu) et Alphonse Aréola (à droite) se montrent élogieux envers Mike Maignan (à gauche).

Brice, vous participez à votre première phase finale avec l’équipe de France. Pouvez-vous nous dire votre ressenti de vous entraîner avec Mike Maignan et Alphonse Aréola ?

B.S : « Cela fait maintenant que j’ai rejoint le groupe France. C’est toujours un privilège de pouvoir s’entraîner avec ces joueurs-là. On apprend, on progresse, on essaye de piquer les qualités de chacun. On a un groupe à trois, quatre, avec Franck  (Raviot, l’entraîneur des gardiens), où l’ambiance est vraiment top. On pousse tous vers le haut pour tirer le maximum de chacun. »

Brice, il y a eu beaucoup de mouvements au sein du RC Lens (Haise et Pouille remplacés par Still et Dréossi). Est-ce que ces changements peuvent vous conduire à quitter le club cet été ?

B.S : « Il me reste encore quatre ans de contrat avec Lens. Je suis fier d’en être le capitaine. Il y a eu du chamboulement cet été. On le savait plus ou moins. On verra, je suis concentré sur cet Euro et j’espère le gagner. Ensuite, on se penchera sur mon cas personnel ».

Alphonse Aréola : « Dans son regard, on sait que Maignan va répondre présent »

Quelles qualités enviez-vous à Mike Maignan ? A-t-il un rituel avant les matchs ?

B.S : « Mike est quelqu’un d’assez simple. Il n’a pas de rituel particulier, il va en salle et s’échauffe comme tout le monde. Cela ne me surprend pas. Il est très déterminé et concentré. On peut voir la différence de l’expression de son visage entre l’entraînement et le jour de match. Il veut tout arracher sur son passage. Son travail est en train de payer. »

A.A : « Sa détermination. Il a ce ‘switch’ le jour J, qui fait qu’il est juste performant. Dans son regard, on sait qu’il va répondre présent ».

Comment, techniquement, prépare-t-on une séance de tirs au but, pour éviter d’avoir, comme Mike Maignan, le pied devant la ligne, qui a amené le penalty à retirer pour la Pologne face à l’équipe de France ?

B.S : « (Rires). Les règles sont les règles. C’est propre à chaque gardien. Certains aiment bien visionner les tireurs, d’autres aiment faire à l’instinct. On ne va pas faire un débat sur cette fameuse règle, mais on ne nous facilite pas, nous les gardiens de but. Le joueur a un peu le droit de faire ce qu’il veut, et nous sommes très limités. On ne peut plus échanger avec le tireur. Je comprends que l’on veut des buts, du spectacle. Notre travail est très limité et difficile, maintenant. »

Mike Maignan avait repoussé le penalty de Roberto Lewandowski face à la Pologne. Penalty à retirer, puisque le gardien de l’AC Milan avait un pied devant la ligne.

Faut-il partir derrière la ligne désormais ?

B.S : « C’est mathématique. Plus tu es haut, moins il y a de la distance à couvrir. Moi, je pars sur la ligne. Les autres font ce qu’ils veulent. »

A.A : « Je pars aussi sur la ligne. On a toujours été habitué à faire ça. On essaye de s’adapter aux règles, qui peuvent s’ajouter au fur et à mesure. On n’est pas aidés. S’adapter, c’est notre vie et notre parcours de gardien de but. »

Alphonse Aréola : « Ça nous a fait plaisir de voir Pogba »

Alphonse, on n’a pas l’habitude de vous voir en conférence de presse. Cela fait 5 ans que vous évoluez à l’étranger. N’avez-vous pas l’impression que vous avez pris des distances avec le public français ?

Paul Pogba vous a rendu visite dans le vestiaire, après France-Belgique (1-0). Que vous a-t-il dit ? En quoi vous manque-t-il, sur et en dehors du terrain ?

A.A : « Ça nous a fait plaisir de le voir. Ses premiers mots étaient : ‘félicitations, bien joué les gars’. Il nous a amené que du positif après cette qualification. Paul, on le connaît tous. Il a la joie de vivre, a toujours été là pour amener sa petite touche de fun et de positif et ses qualités footballistiques. Quand tu as un Paul Pogba dans l’équipe, ça fait toujours du bien. On le soutient et à nous d’être à ses côtés aussi. »

B.S : « Je l’ai connu, quand on était gamins, au centre de formation du Havre. Ça nous a fait plaisir de se revoir, après beaucoup d’années. J’étais attristé par sa situation personnelle. Je connais l’homme, qui aime énormément le football. Malheureusement, il ne peut pas le pratiquer à l’heure actuelle. C’est quelqu’un de très fort et il est vraiment derrière nous pour nous soutenir d’aller le plus loin possible ».

Paul Pogba était présent à Düsseldorf pour assister au match entre la France et la Belgique. Il est, ensuite, allé dans le vestiaire pour fêter la victoire avec ses anciens coéquipiers.

En tant que gardien de but, comment avez-vous évalué le match de Cristiano Ronaldo avec le Portugal contre la Slovénie ?

B.S : « Cristiano Ronaldo, on le connaît tous. C’est quelqu’un, qui veut toujours marquer de but. Il n’a rien à prouver dans le football, de par ce qu’il a fait (dans sa carrière). Il faudra qu’on soit solides pour pouvoir le contrer. Ca va être plaisant de jouer contre lui ».

Il y a peu de rotations dans cet Euro entre les titulaires et les remplaçants. Comment est-ce que les joueurs, qui jouent un peu moins, vivent cette situation ? Est-ce que le staff vous demande de « lever le pied », compte tenu du manque d’efficacité des attaquants ?

B.S : « (Ils rigolent). Non, il ne nous demande pas de lever le pied. On a la chance de faire partie des 23 Français dans cette compétition européenne. On prend avec beaucoup de plaisir. Chacun apporte sa pierre à l’édifice pour amener la France le plus haut possible. On essaye d’être le plus prêts à l’entraînement pour pouvoir aider les attaquants. (…) Tout le monde aimerait jouer. Ce sont les choix du coach, à nous de les prendre du côté positif et de se tenir toujours prêts ».

Que pensez-vous de la règle, où le tireur peut faire des sauts de cabris, arrêter sa course, repartir… ?

A.A : « Ce n’est pas évident. Ça peut nous sortir de notre timing. Le plus dur est de rester le plus longtemps possible debout et de ne pas donner des informations à l’attaquant et essayer de le faire rater son penalty. »

B.S : « En tant que gardien, j’aimerais bien que cette règle évolue. Tout le monde est pour le spectacle et voir le plus de buts possible ».

Que pensez-vous du match du gardien portugais, Diogo Costa, contre la Slovénie (quatre penaltys arrêtés lors de la séance de tirs au but) ?

A.A : « Il a été très déterminant. On n’a pas pu voir tout le match, mais il a été décisif pour son équipe. Il a une action, en fin de prolongations, où ça peut faire 1-0. Au final, il sort le face-à-face. Lors des tirs au but, il est à chaque fois parti du bon côté et sorti des bons penaltys tirés. Juste bravo à lui. À nous de franchir cette barrière et pouvoir marquer contre lui ».

Brice Samba : « L’OM ? Je ne ferme aucune porte »

Brice, on parle d’un éventuel retour à l’OM. Qu’en est-il et cela vous ferait-il plaisir de revenir ?

B.S : « En toute franchise, ce n’est pas à l’ordre du jour. J’ai vu plein de choses circuler sur les réseaux sociaux. TOut le monde connait l’attachement que j’ai avec ce club-là, que j’ai connu à l’âge de 18 ans. On verra bien, je ne me prends pas la tête. On verra la position de Lens vis-à-vis de moi. Je suis le capitaine, et je ne pense pas que le club veuille se débarrasser de moi aussi facilement. S’il faudra rester à Lens, je resterais. Je ne ferme aucune porte et on verra ce qu’il va se passer cet été. »

Brice Samba a porté les couleurs de l’OM entre 2013 et 2017 (il était prêté à Nancy, lors de la saison 2015-2016).

Randal Kolo Muani a connu une saison assez compliquée au Paris Saint-Germain. Comment se comporte-t-il au quotidien ? Le but inscrit contre la Belgique (1-0) lui a-t-il donné plus de confiance ?

A.A : « C’est quelqu’un de très discret dans la vie de tous les jours. Sur le terrain, son talent parle. Cette saison, il n’a pas eu le temps de jeu qu’il voulait. Au final, il a été plutôt performant quand on lui a demandé. Il est avec nous aujourd’hui, et on est content qu’il ait pu marquer ou faire marquer l’équipe de France au denrier match, pour pouvoir se qualifier. »

B.S : « Son but contre la Belgique ? Ça s’est vu dans la manière, comment on a célébré avec lui. On a tous couru vers lui. Ca lui a fait du bien. Je suis assis à côté de lui à table, c’est un but qui va le rebooster et qui, j’espère, en appellera d’autres.

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