Anderlecht : la saison de trop pour un géant en crise | OneFootball

À Anderlecht, les derniers jours de la saison ont vécu au rythme de la frustration et des adieux. Huit saisons sans trophée et un dernier revers à domicile contre Bruges ont cristallisé l’exaspération des supporters, mais aussi mis à nu la nécessité d’un renouveau profond – à commencer par le poste d’entraîneur.

Le club a discrètement lancé sa recherche d’un nouveau coach pour succéder à Brian Riemer, récemment débarqué à la suite des mauvais résultats durant les play-offs. Selon plusieurs sources, la direction s’est penchée sur le profil de Mark van Bommel. Des contacts indirects auraient eu lieu, mais le Néerlandais, déjà approché en octobre 2024, aurait alors décliné l’offre. L’entraîneur du Royal Antwerp ne paraît pas davantage disposé à effectuer le court voyage vers Bruxelles aujourd’hui.

L’incertitude sur le banc s’ajoute à une crise de gouvernance palpable. Le dernier match de la saison au Lotto Park a vu une partie du public mettre en scène un « faux pot de départ » pour le président Wouter Vandenhaute, explicitant une fracture durable entre direction et base populaire. Gâteau, champagne, banderoles et boîte à dons moqueuse ont accompagné le message : la lassitude grandit face à une institution qui peine à renouer avec son ADN de gagnant.

Sur le terrain, la fin de parcours a été marquée par les adieux émouvants de Jan Vertonghen. La légende belge a tiré sa révérence après le revers 3-1 subi contre Bruges. À travers ce départ, c’est tout le besoin de leadership qui se fait sentir dans le vestiaire mauve. « Il faut chercher des leaders prêts à tout donner pour l’équipe. On a une équipe composée de joueurs introvertis. Le seul à être un leader, c’est Colin Coosemans. Il ne peut pas crier sur les attaquants depuis sa position », a résumé Vertonghen, pointant le manque d’autorité sur la pelouse.

Sportivement, les Mauves affichent un maigre bilan en play-offs : dix points pris sur vingt-quatre, une fragilité défensive criante, des limites mentales confirmées face à l’efficacité des adversaires, et des occasions souvent gâchées malgré un relatif contrôle du jeu. La saison s’est refermée sur le sentiment d’une occasion manquée, d’autant que la concurrence directe – Genk notamment – traversait elle aussi une période de faiblesse.

La recherche d’un nouvel entraîneur s’annonce donc cruciale pour Jardiner dans l’urgence et l’exigence de la reconstruction. Plus qu’une question de banc, il s’agit pour Anderlecht de relancer une dynamique institutionnelle et sportive, de restaurer l’espoir au sein d’une communauté lassée d’attendre. Le défi est à la hauteur du palmarès historique du club, désormais contraint de penser au renouveau sur tous les plans.

Source : RTBF, DHnet Football, Anderlecht Online, Sportseye