Le Corner
·1 juin 2020
Le Corner
·1 juin 2020
En Afrique du Sud, ce qui fut vrai pendant des dizaines d’années l’est encore aujourd’hui : le football est souvent considéré comme le sport des noirs et le rugby le sport des blancs. Un cliché qui a la peau dure et relève d’une certaine réalité sociale et raciale. Depuis la création de la première ligue de football au XIXème siècle, ce sport n’a cessé d’être un enjeu sociétal, instrumentalisé par un état ouvertement raciste. Des townships de Soweto à Robben Island, de Jomo Sono à Nelson Mandela, football et apartheid ont été intimement liés. Retour sur l’impact du ballon rond dans le pays qui se voulait celui du ballon ovale.
Dans l’histoire sud-africaine, dès le moment où le football est organisé en fédération, il connaît des divisions raciales. En 1882 est créé la Natal Football Association qui mêle joueurs noirs et joueurs blancs. Dix ans plus tard, la South African Football Association voit le jour et les joueurs noirs en sont exclus, décision raciste qui peut aujourd’hui être perçue comme une prémisse de la politique qui allait suivre.
L’Union d’Afrique du Sud voit le jour en 1910. Gouvernée par les Afrikaners elle prend pour langues officielles le néerlandais et l’anglais et exclut la communauté noire, pourtant majoritaire, du débat politique. Très rapidement la teneur raciste du jeune Etat se manifeste, avec des premières lois raciales en 1913. Les Noirs ne peuvent plus être propriétaires en dehors des réserves où ils sont cantonnés. La politique de ségrégation entamée avec le Colour Bar (littéralement barrière de couleur) britannique est alors en plein développement.
En marge, au sein des autres communautés sud-africaines, particulièrement la communauté noire, le football va jouer un rôle de ciment social. À cette époque-là, les mines ont besoin de main-d’œuvre et de nombreux travailleurs ruraux quittent la campagne pour rejoindre les villes où l’emploi fleurit. Dès lors pour retrouver des personnes de leurs villages, villes ou régions d’origine, deux endroits s’imposent : l’église et le terrain de football. À partir des années vingt, les compagnies minières comprennent l’intérêt qu’elles peuvent tirer de ce hobby qui permet de canaliser leurs ouvriers et de les garder sur place quand ils ne travaillent pas, c’est-à-dire les week-ends et les vacances. Dans la foulée, sponsorings, créations d’équipes et de compétitions voient le jour.
Le football devient alors rapidement un des éléments fondateurs et central de la culture des townships, ces bidonvilles que l’on trouve en bordure des villes. Dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, c’est aussi un vecteur de communion et de revendication identitaire. En effet, les Noirs sont de plus en plus pris pour cibles comme lors des émeutes de Rand où des mineurs blancs manifestent contre la nomination de mineurs noirs à des postes à responsabilité. Des échauffourées éclateront et feront deux cents morts.
L’engouement autour du football est total avec des milliers de spectateurs qui suivent les matchs du week-end. Le marché est en pleine expansion et attire les industriels. Les équipes sont liées le plus souvent à des compagnies minières ce qui permet à des clubs comme Orlando Pirates ou Moroka Swallows de promettre des emplois et des pass (les noirs sud-africains devaient avoir des pass pour pouvoir voyager entre districts) à des joueurs talentueux dans l’optique de les recruter.
Dans les années trente, la possibilité de créer un football professionnel est évoquée, veto immédiat du gouvernement. Cela n’empêche pas le ballon rond de garder un rôle prépondérant dans la communauté noire qui voit les clubs essaimer par dizaines. Celui des Orlando Boys, qui deviendra Orlando Pirates par la suite, en est certainement le plus célèbre. Basé à Orlando, quartier au nord-est de Soweto, le club porté par son président Buthuel Mogkosinyane est plus qu’une simple association sportive, c’est une institution avec pour slogan : pray-and-play. L’objectif du club créé en 1937 est de développer un réseau de solidarité axé autour du football et de la religion où le club est vu comme une manière d’éloigner les enfants des gangs, organiser des événements sociaux (mariages, enterrements…), le plus souvent avec des levées de fonds. Ces dernières sont d’ailleurs souvent en faveur de l’African National Congress, le principal mouvement politique de contestation de l’apartheid dans lequel on trouvera un certain Nelson Mandela.
Le club devient un acteur de la vie du township, ce qui lui permettra de traverser les époques à l’inverse de nombreux rivaux, qui, sans cet ancrage, ne passeront pas l’épreuve du temps. Orlando Pirates, deviendra même, à force de succès sportifs, le meilleur club noir d’Afrique du Sud à partir des années 1960, symbolisant un succès sportif mais aussi social et culturel. Une institution en forme d’exemple notamment pour Kaizer Chiefs, son meilleur ennemi, créé dans les années soixante-dix par des dissidents d’Orlando Pirates.
Le football influence le township mais l’inverse est également vrai. Un football particulier émerge des quartiers ouvriers sud-africains : le football marabi. Un football de rue total où les mouvements s’inspirent du rythme, de l’improvisation et des danses de la musique traditionnelle marabi. Le shibobo, le dribble, est au cœur d’un jeu qui recherche plus le style que l’efficacité. Sans véritables terrains dignes de ce nom, les habitants des bidonvilles organisent des three-drop-three (match de deux mi-temps en trois buts) dans les allées étroites d’Orlando ou de Moroka. Un jeu plein de spontanéité qui ne rencontre jamais celui, plus stéréotypé, des Blancs, qui, à l’époque, est d’un piètre niveau. En atteste la tournée du club écossais de Motherwell qui écrase toutes les équipes blanches rencontrées.
Il faut attendre 1948 pour que le pays bascule définitivement dans un état ouvertement raciste. Le parti national à majorité afrikaner passe au pouvoir et le pays est définitivement scindé en deux d’un point de vue racial. Dans la foulée, les mariages interraciaux sont interdits, une classification de la population raciale est instaurée et des secteurs d’habitats séparés par origines ethniques sont mises en place. Le football emboîte le pas de la ségrégation avec plusieurs fédérations différentes : une pour les Blancs, une pour les Noirs, une pour les Métisses et une pour les Indiens.
En termes d’engouement, l’attrait pour le football est principalement au sein de la communauté noire. Le rugby, essentiellement pratiqué par les Afrikaners est le sport numéro un du régime qui promeut également le cricket et le golf. Ils sont massivement pratiqués par la communauté blanche qui associe désormais, selon la volonté de l’état, le football comme un sport de Noirs. Symbole de cette délimitation entre sports, pendant l’apartheid, les joueurs noirs n’ont pas le droit de porter le maillot de l’équipe nationale de rugby.
Dans les années soixante, alors que la police tire à intervalles réguliers dans la foule et que l’ANC tente de faire bouger les lignes, demeurent deux championnats : la National Football League (NFL) pour les Blancs et la South African Soccer League (SASL) pour les Noirs. Rapidement, dans les années 70, les joueurs choisissent de passer outre les dispositions discriminatoires de l’État sud-africain et évoluent ensemble. Cela ne passe pas au sein du régime raciste en place qui décide qu’aucun joueur de couleur ne pourra jouer sous le maillot national. De toute façon, à cette période les occasions pour l’équipe nationale sont peu nombreuses : le pays est boycotté de toutes parts pour ces lois raciales. En 1956, il avait participé à la création de la CAF pour en être aussitôt exclu en 1958. De même avec les Jeux Olympiques de 1968 où une menace de boycott de quarante-deux nations font plier le CIO qui exclura l’Afrique du Sud de son organisme en 1970.
L’Afrique du Sud se retrouve bien isolée sportivement, elle est même exclue de la FIFA en 1974. Deux ans plus tard, en mars 76, au Rand Stadium de Soweto une première symbolique a lieue. Pour la première fois de l’histoire une équipe mixte sud-africaine va disputer un match de football international. En bus et taxi, les supporters sud-africains sont venus en nombre assister à ce match qui s’annonce historique. Le nombre de spectateurs noirs et spectateurs blancs est équivalent même si, apartheid oblige, ils ne se trouvent pas dans les mêmes tribunes. Ce jour là, face à l’Argentine, un joueur attire tous les regards. Jomo Sono est irrésistible. L’attaquant, originaire de Orlando, tout un symbole, claque quatre des cinq buts enfilés à une Albiceleste qui sera championne du monde deux ans plus tard.
Cette première réussie apparaîtra pourtant par la suite comme un coup d’épée dans l’eau. Elle est même totalement occultée par la répression dans le sang de la révolte étudiante de Soweto qui aura lieu quelques semaines après le match. Cent soixante dix étudiants tombent sous les balles policières et font prendre conscience au monde l’ampleur de la répression que connaît la communauté noire en Afrique du Sud. Les Bafana Bafana sont de nouveau bannis des instances du football et ne peuvent prendre part à la CAN 1976.
L’année suivante, la NFL disparaît. Le football blanc sud-africain n’attire pas les foules, surtout, les résultats sportifs sont du côté des clubs noirs. Dès lors, les équipes noires et blanches se rencontrent au sein de la National Professionnal Soccer League (NPSL). Là encore la majorité des titres sont remportés par les équipes noires, Orlando Pirates et Kaizer Chiefs s’imposant comme les meilleurs clubs du pays.
Jomo Sono, lui, devient une star qui signe en 1977 dans le New-York Cosmos de Pelé et Franz Beckenbauer. Le feu follet se sent investi d’une mission, celle de devenir une caisse de résonance pour la communauté noire sud-africaine et changer son image à l’international. Une conviction partagée par d’autres joueurs comme Kaizer Motaung ou Patrick Ntsoelengoe, qui eux aussi joueront outre-Atlantique.
« La perception des Afrikaners était que les hommes noirs ne pouvaient rien faire. Nous sommes allés de l’autre côté du monde et nous avons montré que les noirs peuvent jouer au football. » -- Jomo Sono
À partir de 1979, les championnats parallèles continuent d’avoir lieu mais les matchs d’exhibition entre équipes noires et équipes blanches commencent à se multiplier. Jomo Sono, encore lui, sera de ceux qui y laisseront leur empreinte. Cette année-là, le 10 février, la meilleure équipe sud-africaine blanche, les Highlands Parks, doit rencontrer la meilleure équipe sud-africaine noire, les Orlando Pirates.
Jomo Sono, alors joueur des Colorado Rapids, est loin des vivats de la foule puisqu’il doit se marier ce jour-là. Signe de la grande popularité de Sono au sein de la communauté noire, Desmond Tutu, en personne, lui demande de changer sa date de mariage pour que les Orlando Pirates puisse s’imposer. Refus catégorique de l’intéressé qui se décide tout de même à allumer la radio sur le chemin de la cérémonie. Les Orlando Pirates sont mené deux buts à zéro et le commentateur supplie Sono s’il l’entend de les rejoindre pour inverser la vapeur. Dans la foulée il rejoint le stade à la mi-temps et effectue, comme à son habitude, une performance XXL. Trois passes décisives et un but plus tard, les Orlando Pirates s’imposent quatre buts à deux et les townships du pays peuvent exulter.
Car, cela peut sembler réducteur, mais dans un pays où la communauté noire peine à se faire entendre et faire valoir que sa valeur est équivalente à la communauté blanche, ces victoires prennent une charge émotionnelle et symbolique forte. Jomo Sono rachètera même les Highlands Parks en 1982 (qu’il renommera par la suite Jomo Cosmos). Il entre dans l’histoire une nouvelle fois en devenant le premier joueur noir à intégrer une équipe blanche en Afrique du Sud. Un acte historique et surtout courageux dans une Afrique du Sud encore sclérosée par un racisme institutionnel et ambiant, une dizaine d’années avant la fin de l’apartheid.
Ces exploits symboliques, Nelson Mandela ne peut pas y assister. Il croupit depuis déjà quinze ans à l’isolement dans l’île de Robben Island. Là-bas, il retrouve une grande portion de prisonniers politiques, comme lui. Sur place les conditions de détention sont extrêmes entre violence permanente, sous-nutrition et travail éreintant. Seule maigre échappatoire, les matchs de football que les prisonniers peuvent disputer. Au départ, les prisonniers jouent avec une balle faite de bric et de broc au sein même de leur cellule. « La lutte pour de meilleures conditions (de jeu) était juste une partie d’une plus grande lutte pour de meilleurs traitements en tant qu’être humain » éclaire Marcus Salomon qui a passé dix ans à Robben Island.
Les détenus s’organisent alors pour demander au directeur, via des lettres, de la prison de pouvoir disputer des matchs de football. Il faut bien appréhender que ces derniers sont dans un état physique et mental déplorable, victime de torture constante, le football devient alors le seul moment de répit qu’ils connaissent. Un jour, en 1967, leurs demandes sont enfin entendues et les prisonniers reçoivent un ballon digne de ce nom. Pour les détenus ce simple geste à la saveur d’une grande victoire. Dès lors, les matchs sont pour eux l’occasion de garder le moral et surtout de pouvoir continuer la lutte. Des cages sont faites de bois flottés et de filet de pêche. Rapidement une fédération est créée : la Makana Football Association.
Le championnat comporte huit équipes qui se rencontrent tous les samedis. La constitution est mise sur pied par Dikgang Moseneke futur ministre de la justice (et qui participera plus tard à l’écriture de la constitution). Principaux articles : la justice et l’accessibilité à tous, reflet de l’activisme anti-apartheid de ces prisonniers politiques. Nelson Mandela en isolement total, ne peut qu’entendre de sa cellule les cris d’encouragements et de joie de ces compagnons d’infortune lors des matchs où un certain Jacob Zuma, futur président du pays, prendra part. Autant de force supplémentaire pour celui qui deviendra le père de la nation.
1991, l’apartheid tombe, Nelson Mandela est libéré depuis un an. L’Afrique du Sud réintègre le CIO et la FIFA. Le rugby suit également cette logique d’ouverture, ce qui n’empêchera pas l’Afrique du Sud de se présenter au mondial 1992 avec une équipe exclusivement blanche.
Le pays met du temps à se relever de cinquante ans d’apartheid et les dissensions demeurent profondes. En 1995, l’Afrique du Sud devient championne du monde de rugby chez elle. Cette victoire devient un symbole de la victoire politique de Mandela, devenu président quelques mois plus tôt. Sanctifiée dans la presse internationale, elle passera même à la postérité par la suite derrière la caméra de Clint Eastwood qui en fera un film. Si le symbole est beau lorsque Madiba, maillot des Springboks sur le dos, va saluer Francois Pienaar, le capitaine blanc, pour sa victoire, difficile d’occulter que les Springboks comptent seulement un seul joueur noir dans leurs rangs : l’ailier Chester Williams. Un constat qui n’empêchera pas les townships de fêter cette victoire.
Mandela qui a fait du sport un de ces arguments pour réunifier un nation fracturée, comme il aimait à le rappeler : « c’est un instrument au service de la paix, encore plus puissant que les gouvernements. Il fait tomber les barrières raciales. Il se moque de toutes les formes de discriminations » a du mal à pleinement réaliser cette prophétie. Il faut que dire que la réalité sociale veut que le rugby soit majoritairement pratiqué dans les suburbs et le football dans les townships. Un miroir déformant d’une Afrique du Sud à deux vitesses où, en plus des réalités raciales, les réalités sociales et les infrastructures qui les accompagnent ne sont pas les mêmes. En 1996, un championnat unifié, la South African Premier League voit le jour (PSL). À l’époque, les Bafana Bafana (les garçons en Zulu) sont essentiellement composés des trois équipes sowetanes que sont les Orlando Pirates, les Kaizer Chiefs et les Moroka Swallows. L’Afrique du Sud dispute la CAN à domicile. Avec dans leurs rangs des joueurs de la classe de Lucas Radebe, les Bafana Bafana s’imposent.
Une victoire qui sonne comme une revanche pour les enfants des townships qui se sentent enfin représentés aux yeux du monde, par une équipe composée quasi-exclusivement de joueurs issus des mêmes bidonvilles qu’eux. Triste ironie, malgré les volontés politiques, ce succès historique ne sera pas érigé comme un symbole de la réconciliation comme l’a pu être la Coupe du monde de rugby 1995. Un constat amer qui rappelle le désintérêt marqué de la population blanche pour le football. Entre 1990 et 2010, la part de blancs jouant au football est passée environ de 25% à 5%. Et ce n’est pas les piètres prestations des Bafana Bafana aux mondiaux 1998 et 2002 (deux fois éliminés au premier tour) qui augmenteront l’intérêt des locaux blancs pour le football sud-africain. Pire, elle devient la première nation organisatrice d’un mondial à se faire sortir au premier tour en 2010. D’ailleurs cette dernière censé mettre en avant l’union d’une nation diversifiée sera plus révélatrice des divisions que connait le pays…
Depuis ? Une politique des quotas a été mise en place dans le milieu du rugby encore considéré comme un sport de blancs. Dans un pays où 92% de la population est noire ou métissée, le sujet demeure éminemment politique. Pour preuve, cette stratégie de quotas est dictée par un accord entre le gouvernement sud-africain et fédération sud-africaine de rugby. Il stipulait que pour le mondial japonais, la moitié de l’effectif des Springboks devait être composé de joueurs de couleur.
« L’insistance qui a instauré des quotas dans le rugby, mais pas dans le football s’explique par l’interdiction faite aux Noirs, pendant l’apartheid, de porter les couleurs nationales. […] Le football en Afrique du Sud n’a pas les mêmes problèmes raciaux car il est depuis longtemps ouvert à toutes les races » -- Matshelane Mamabolo, journaliste sportif sud-africain
Au sein des Bafana Bafana il n’existe pas de tels accords. Lors du mondial 2010, seul deux joueurs blancs étaient présents dans l’effectif. Le chemin semble encore long pour enfin voir des équipes de football et de rugby totalement métissées. En 2007, la Makana Football Association est devenu un membre symbolique de la FIFA. Même si le titre est honorifique, il illustre assez bien le long chemin que la communauté noire, défendue par les militants anti-apartheid, a dû faire, pour enfin être reconnue.
Durant l’apartheid le football est apparu comme un fil rouge des revendications de la communauté noire. La parole politique étant bâillonée par l’État sud-africain, elle s’est bien souvent exprimée via le rectangle vert. La création des Orlando Pirates, le rachat des Highlands Parks par Jomo Sono ou la création de la Makana Football Association sont autant de gestes politiques porteurs de revendications anti-apartheid. Le football a certainement contribué à un changement des mentalités même si le racisme est encore présent dans l’Afrique du Sud actuelle qui demeure fracturée socialement. La mise en place de quotas se veut être un nouveau pas vers des changements profonds même si le cliché qui veut faire du football un sport de Noirs et le rugby, un sport de Blancs semble être une réalité qui tend à durer.
Sources:
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