Lucarne Opposée
·8 février 2023
Lucarne Opposée
·8 février 2023
Deuxième journée marquée par l’incapacité des grands d’Argentine à s’imposer. L’occasion rêvée pour les autres d’en profiter.
En ouverture de cette seconde journée de la LFP, nous avons eu droit à une programmation bien rosarina. Tandis que Ñulls recevait Vélez sur fond de guerre mafieuse (un homme a été abattu devant le club jeudi dernier, il avait dans sa poche un message destiné à trois barras bravas de Newell’s – voir notre dossier spécial dans le dernier 9-10), Rosario Central se rendait lui à Victoria pour y affronter Tigre. La Lepra réussit à s’en sortir grâce à Sforza qui convertit la seule occasion du match. Dans la banlieue de Buenos Aires, destin différent, mais bon résultat tout de même pour les Canallas au terme d’un duel de styles marqués, Tigre tentant de bien jouer tandis que les hommes de Russo sont beaucoup plus pragmatiques en jouant le contre. À ce petit jeu, ce sont les Rosarinos qui frappent en premier par l’intermédiaire de Komar. Tigre répond immédiatement, en moins de deux minutes, grâce à Retegui, encore et toujours. Colidio inscrit le second but du Matador peu après la pause et le match se dirige tranquillement vers une victoire des rouges et bleus. C’était sans compter sur Mallo qui égalise lors du tout dernier corner, à la 90+7e.
Le match du week-end a sans aucun doute été Sarmiento - Barracas. Huit buts, quatre pénalties, une expulsion et bien évidemment - vous en avez l’habitude avec Barracas - son lot de polémiques. Il n’a pas fallu attendre longtemps, même pas une minute de jeu, pour que Sepulveda contrôle un centre de la poitrine et envoie une reprise de volée qui met les siens en excellente position. À peine cinq minutes plus tard, le buteur tombe dans la surface adverse et le pénalty et logiquement sifflé, puis converti par Tapia. 2-0 pour le Guapo. Peu avant la pause, Gondou inscrit son pénalty (bien sanctionné), permettant aux locaux de revenir à 2-1. Il faut attendre le retour des vestiaires pour assister à la première polémique. Insaurralde s’accroche très légèrement à Sepulveda qui s’effondre. Mr Dovalo ne doute pas une seconde et siffle un troisième pénalty pour le club de Chiqui Tapia. Gondou, de la tête, réduit l’écart cinq minutes plus tard. Le Guapo répond immédiatement en inscrivant le 4-2. Polémique toujours, une grosse main d’Álvarez dans la surface de Barracas n’est pas sifflée. En fin de match, Insaurralde est expulsé pour un second jaune très léger (le premier étant lié au penalty inexistant). Gondou transforme un nouveau penalty pour Sarmiento et Sepúlveda porte le score à 5-3. Triplé pour les deux joueurs.
Tandis qu’Arsenal et Estudiantes se neutralisaient 1-1, les cinq grands ont consécutivement chuté, ou presque. C’est tout d’abord River qui trébuche face à Belgrano. Dans un Kempes des grands soirs, les Piratas ont parfaitement su exploiter les erreurs défensives d’un River qui semble avoir perdu sa magie. Certes, l’équipe est beaucoup plus équilibrée, mais peine à offrir des émotions aux hinchas Millonarios. Vegetti inscrit un doublé et Nacho Fernández ramène le score à 2-1 dix minutes avant le coup de sifflet final. Pas de quoi s’inquiéter outre mesure, puisque River fait face à quelques absences de poids (Mammana, Kranevitter) et évoluait dans un stade toujours difficile. Ce fut ensuite au tour de San Lorenzo d’abdiquer à La Fortaleza contre Lanús. Une bonne première mi-temps des locaux qui voit le club granate mener 2-0, la fin de match est quant à elle plus accidentée. En effet, Morales et Boggio sont expulsés lors des instances finales. Le but de Nicolás Blandi ne change rien, le Ciclón rentre bredouille à Boedo.
Racing avait pour sa part certainement un des déplacements le plus difficiles de la fecha. Il est toujours très compliqué de se rendre au Diego Armando Maradona pour y affronter Argentinos. Plus encore en jouant à dix dès la 35e à la suite de l’expulsion logique de Cáceres. Pourtant, la Academia a longtemps tenu. À force de buter sur la défense et Arías, on pensait que le Bicho n’y arriverait pas. Le coup de génie intervient à la 74e, le golazo signé Cabral. Après son match nul face à Belgrano la semaine passée, Racing continue de décevoir. Bonne nouvelle tout de même, il se murmure du côté d’Avellaneda que Guerrero sera prêt lors le prochain match, face à Tigre. Avellaneda toujours, le Rojo recevait le Platense de Martin Palermo. Habitué à faire taire le Libertadores de América en tant que joueur, l’ancien attaquant l’a cette fois-ci fait depuis le banc. Même si les joueurs emmenés par l’inexpérimenté Stillitano ont eu la possession du ballon et quelques occasions, c’est bien le Calamar qui est venu rafraîchir les Diablos Rojos sur un excellent mouvement collectif, Servetto se chargeant de frigorifier le LdA, grâce à un superbe taquito. Si Independiente a bénéficié d’un pénalty discutable, converti par le vétéran Cauteruccio, cela n’a pas été suffisant pour égaliser.
Boca, au courant des différents échecs de ses principaux rivaux, avait la possibilité de profiter des nombreux faux pas face à un modeste rival, Central Córdoba de Santiago del Estero. Il n’en fut rien. Après une première période acceptable des Xeneizes, qui a vu Orsini rater deux face-à-face, les Bosteros se sont endormis en seconde période. Chiqui Romero, qui s’était illustré en première mi-temps avec un bel arrêt, provoque un pénalty qu’il arrête. Les changements tardifs et désastreux d’Ibarra n’y font rien, match nul 0-0 à La Bombonera. Et fait rare en Argentine, les cinq grands n’ont pas remporté leur match. Romero ayant évité de justesse une défaite de Boca, qui aurait donné lieu à un bis-repetita de la quatrième journée du championnat de 2013, qui avait vu les cinq clubs les plus populaires chuter (à noter qu’Independiente jouait alors en seconde division).
Les deux clubs de Santa Fe n’y arrivent pas. Unión perd 2-0 à domicile face au récent promu Instituto tandis que Godoy Cruz crucifie Colón à la 86e et que Talleres s’impose en fin de match à Tucumán face au Decano, deuxième défaite consécutive pour les Sabaleros et l’Atlético Tucumán. Troisième et club à terminer la fecha 2 sans aucun point au compteur, le Gimnasia des pibes chute au Bosque 2-0 face à Defensa y Justicia, sur deux grosses erreurs défensives (dont une provoquant un penalty). La saison risque d’être longue et difficile pour les Triperos.
Pour clôturer la journée, Huracán recevait Banfield à Parque Patricios. Le club à la montgolfière s’impose sans chichi 3-1 face à un Taladro attentiste. Sans Merolla, en instance de transfert (ce dernier ayant un contrat expirant en juin, il ne souhaite pas prolonger ni signer un précontrat avec Boca, et le président refuse de le vendre aux Xeneizes), la charnière Tobio-Pizzaro a répondu présente. Le premier s’offrant même le luxe d’inscrire le second but. Avec un total de onze buts en trois matchs (quatre contre DyJ, quatre contre Yupanquí en Copa Argentina et trois face à Banfield), le Globo est décidément l’équipe sexy du début de saison en Argentine. En espérant que ça dure.
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