le11
·3 octobre 2024
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·3 octobre 2024
Après Manchester City en 2018, Bruno Genesio a réalisé un nouveau exploit à l’occasion de la victoire du LOSC contre le Real Madrid (1-0), mercredi à l’occasion de la 2e journée de la phase de poules de Ligue des Champions. Un succès qui doit permettre aux Dogues de gagner en confiance, tout en sachant que reproduire pareille performance ne sera pas aisé. Entretien.
Je n’aime pas les constats individuels. Ce qui me fait plaisir, c’est qu’on a bien préparé ce match, avec mon staff, et nos joueurs ont parfaitement répondu à ce qu’on attendait d’eux. Avec surtout une très bonne première période. On a réussi à bien défendre et surtout à bien attaquer, à poser des problèmes à cette équipe. En seconde, on a fait preuve de beaucoup de solidarité et avec forcément du talent dans le but pour rester avec notre cage inviolée. C’est une grosse performance de tout le monde et une belle récompense pour nos joueurs et nos supporters. On est fiers.
C’est ce pour quoi on fait ce métier, pour partager des émotions très fortes, avec le public, entre nous, avec nos familles, tous les gens qui nous entourent, qui sont proches de nous, ceux qui travaillent au quotidien pour nous et avec nous et qui sont dans l’ombre. C’est ce qui fait la beauté de ce sport. C’est pour ça qu’on a envie de vivre ces moments. C’est ça qui va nous rester, me rester. C’est ce qui est le plus important, au-delà des points. Le plus important, c’est ce que j’ai vu après le but, ce que les joueurs ont pu partager avec le public.
C’est une fierté de battre deux entraîneurs que j’admire. L’un et l’autre avec des qualités différentes, mais un palmarès extraordinaire. Carlo (Ancelotti) est d’une humilité assez incroyable, par rapport à tout ce qu’il a pu faire dans le football, en tant que joueur et en tant qu’entraîneur. Il garde toujours beaucoup de retenue. Forcément, c’est une grosse fierté de gagner le match contre un tel coach. Mais, encore une fois, c’est le travail de toute l’équipe qui doit être mis en valeur, de mon staff. Je pense aussi aux joueurs qui ne sont pas dans la lumière. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est de les voir heureux.
Il y avait cinq défenseurs, mais on a joué à quatre. On avait choisi de doubler le couloir gauche avec deux joueurs un peu plus défensifs, parce qu’il y a beaucoup de joueurs sur ce côté qui font des courses, Valverde, Carvajal. On pensait aussi que Rodrygo allait jouer. Je voulais aussi garder Tiago (Santos) et Edon (Zhegrova), deux joueurs qui peuvent dynamiter beaucoup de défenses. L’idée était aussi de leur fermer l’intérieur du jeu, on sait que c’est une équipe qui passe beaucoup par le coeur du jeu. On voulait aussi jouer crânement notre chance à chaque fois qu’on avait la possibilité de le faire. Ce qu’on a plutôt bien fait en première période. Ensuite, avec la fatigue, on avait moins la capacité à faire les bons choix. Sur une ou deux actions, on aurait pu leur faire très très mal.
Je pense, oui. Très tôt après le match du Havre, on leur a dit qu’on avait tout à gagner. Ce qui est très rare, parce qu’en championnat c’est souvent l’inverse pour nous. Il fallait vraiment aborder ce match avec beaucoup de sérénité, de calme, sans aucune pression. Pour nous, pour moi, il y avait deux résultats favorables. La victoire réhausse encore la satisfaction. Surtout d’avoir joué le match à fond, de ne pas avoir été spectateurs et de faire le strict minimum.
On a eu 25 dernières minutes très difficiles, mais c’est normal face à ce genre d’équipe, quand les changements arrivent.
Les joueurs l’ont abordé de cette manière, avec beaucoup de relâchement. Et comme on a fait un très bon début de match, cela nous a donné confiance au plan de jeu mis en place. Avec un but juste avant la mi-temps, l’un des meilleurs moments pour marquer, on a su résister derrière. On a eu 25 dernières minutes très difficiles, mais c’est normal face à ce genre d’équipe, quand les changements arrivent. C’est dur de résister, mais on a su le faire. Chapeau à mes joueurs.
Cela montre qu’on est capables de le faire. Maintenant, il faut le reproduire, ce qui est toujours le plus difficile au très très haut niveau. On est tous très heureux, on va profiter de ce moment et vite se replonger sur le championnat. On a encore un match samedi avant la trêve internationale. Les matches post-Champions League sont toujours difficiles à gérer. Il faut qu’on termine bien avant cette trêve pour pouvoir de nouveau repenser au championnat et aussi aux affiches en Champions League. Sur un match, on est capables d’inquiéter les meilleurs clubs d’Europe et du monde.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport