Walfoot.be
·18 juin 2024
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Les choix tactiques posés par Domenico Tedesco n'ont pas payé. Le sélectionneur surprend souvent dans ses compositions, mais, cette fois, il y avait peut-être trop de surprise...
Des débuts en enfer. La Belgique a commencé son Euro 2024 avec une défaite contre la Slovaquie, ce lundi, à Frankfurt (0-1). Les Diables ont été surpris en début de partie, à la suite d’une erreur de Jérémy Doku, et n’ont jamais réussi à répondre.
Pour cette rencontre, Domenico Tedesco avait posé plusieurs choix tactiques surprenants. Nous, journalistes, avons été surpris. Les supporters aussi. Et, visiblement, les joueurs aussi.
Nous vous écrivions, cette semaine, qu’il était très probable de voir commencer Zeno Debast du côté droit de la défense centrale, avec Wout Faes sur la gauche. Le tout pour permettre au joueur d’Anderlecht d’être sur son bon pied afin de distiller des longs ballons, l’une de ses principales qualités.
Sur la gauche, donc, Debast n’a pas su faire grand-chose. Le probable futur défenseur du Sporting Lisbonne a souvent paru gêné, très en difficulté lorsqu’il s’agissait de casser une ligne ou deux grâce à un bon ballon.
Alimenter Doku avec de longues diagonales (car on peut supposer que telle est la raison pour laquelle le joueur de Manchester City a commencé sur la droite) n’a jamais été possible, grâce à la bonne mise en place des Slovaques. Un premier coup tactique dans l’eau de la part de Tedesco, qui s’est retrouvé avec deux joueurs privés de leurs qualités principales.
L’autre grosse surprise était de titulariser Yannick Carrasco sur le côté gauche de la ligne défensive, alors que Maxim De Cuyper était fortement pressenti et avait fait la préparation, avec succès.
Évidemment moins à l’aise dans les réflexes défensifs, le joueur d’Al-Shabab a privilégié limiter l’espace dans son dos, et n’a donc, pratiquement, été l’auteur d’aucun débordement. Les débordements qui sont, pourtant, l’une de ses qualités et, surtout, l’un des principaux atouts de De Cuyper. Sa passe lumineuse pour Lukaku en fin de première période a presque fait mouche, mais ce fut à peu près tout...
Avec, devant lui, un Leandro Trossard catastrophique, Yannick Carrasco n’a jamais réussi à réveiller un flanc gauche totalement anesthésié… mais est-ce à 100% sa faute, pour autant ?
Il est probable que l’ancien de l’Atlético ait tiré les gros yeux lorsque Tedesco lui a annoncé la position à laquelle il débuterait contre la Slovaquie. Carrasco s’est toujours dit prêt à jouer, peu importe l’endroit sur le terrain, mais il est évident que ce rôle de latéral gauche est loin d’être celui qu’il affectionne le plus.
On s’est donc retrouvé, de très nombreuses fois, à observer des passes latérales, ou en retrait, entre Carrasco, Debast et un Wout Faes qui a tenté de sortir de sa zone de confort pour apporter un surnombre au milieu de terrain. Car le milieu de terrain des Diables a complètement perdu la bataille contre le trio slovaque. Mais ça, pour le coup, Tedesco ne pouvait pas le prévoir.
Une chose est certaine, Francesco Calzona a été surpris lorsqu’il a découvert le onze couché par son homologue. La Belgique avait mis une bonne pression dans les cinq premières minutes, puis s’est vu couper les jambes. Le plus inquiétant, peut-être, est qu’il a fallu attendre la seconde période pour apercevoir un réveil.
Johan Bakayoko a fait une bonne entrée, Loïs Openda aussi, et prendre cette défense slovaque de vitesse semblait clairement la chose à faire. En prenant tous ces éléments en compte, il fut tout aussi surprenant de voir que Tedesco n’a fait aucun changement pour commencer la deuxième mi-temps, si ce n’est la permutation entre Doku, qui a retrouvé la gauche, et Trossard.
Cette défaite ne signifie certainement pas la fin de la compétition pour la Belgique. Les Diables n’ont plus aucune marge de manœuvre ou presque et devront s’imposer contre la Roumanie et l’Ukraine. Tedesco devra prendre sa revanche, aussi, par rapport à lui-même. Le sélectionneur, depuis son arrivée, a souvent réussi ses paris. Cette fois, ce ne fut pas le cas.
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