Lucarne Opposée
·4 septembre 2021
Lucarne Opposée
·4 septembre 2021
Trois matchs en une semaine auront scellé le sort de Poyet à la Católica et permis à Colo-Colo de s’installer en tête du championnat. Retour sur les trois actes d’avant éliminatoires.
Au Chili, le champion de mi-saison a encore moins de valeur symbolique qu’en France, cela est en grande partie dû au fait que pendant longtemps se sont joués des tournois courts (Apertura puis Clausura). Peu importe, Colo-Colo est le champion d’hiver de cette année et cela peut paraitre surprenant après une année 2020 très éprouvante et qui les a vu jouer et gagner petitement un match de barrage pour se maintenir. C’est grâce à une victoire 2-0 au Monumental contre Antofagasta, avec des buts signés Iván Morales, son dixième, ce qui lui a valu d’être appelé en sélection, et de Gabriel Costa, également appelé en sélection péruvienne, qu’el Colo se retrouve en tête du championnat. Cette bonne demi-saison est due aux jeunes joueurs que Gustavo Quinteros a réussi à incorporer efficacement pour pallier les absences régulières de titulaires habituels. Des joueurs à un haut niveau individuel et une efficacité collective en fait un leader convaincant du championnat à mi-parcours.
Le dauphin de Colo-Colo, Unión La Calera semble fléchir. Il a en tout cas sombré face à la U de Chile en perdant 4-1 dans son stade Nicolás Chahuán qui retrouvait le public. Malgré l’ouverture du score des Caleranos sur un joli but de la tête d’Octavio Rivero, son huitième de la saison et auteur d’une belle prestation, les Universitarios en ont donc mis quatre, dont deux signés Joaquín Larrivey et sont ainsi rentrés avec les trois points alors que La Calera était invaincue dans son stade depuis le début de la saison (six victoires en sept matchs).
Les débuts du nouvel entraineur du Tino, Patricio Graff, l’ex-entraineur de Coquimbo Unido avec qui il a eu du succès puisqu’il les a fait monter en Primera et de O’Higgins, avec qui il a eu moins de succès l’année dernière, auraient pu se solder par une victoire sur un terrain détrempé et lourd de Chillán, mais un but de Federico Mateos pour les Diablos Rojos à la fin, a soldé la rencontre sur un 2-2 malgré le petit bijou de Villanueva pour les Árabes. Le duel de mal classés entre Melipilla et Huachipato a été un plutôt beau match dans le champêtre stade Municipal de La Pintana, au sud de Santiago et qui lui aussi recevait à nouveau du public. Le public, peu nombreux, a pu assister au très joli but du défenseur Gazzolo de Huachipato, répondant à l’ouverture du score de Melipilla en première mi-temps sur un nouveau but de Sosa, sur penalty. C’est finalement à la 95e minute que Huachipato s’impose sur le fil grâce au but d’Israel Poblete. Le bon dernier du championnat, Santiago Wanderers ne gagne toujours, mais a pris un deuxième point cette saison avec du mieux, dans l’envie, peut-être en partie dû au retour de son public au stade Elías Figueroa. Le vétéran Humberto Suazo, toujours à La Serena malgré les grosses rumeurs de son retour dans le club de ses premiers amours, le San Antonio Unido, a ouvert le score sur une passe de Matí Fernández. À la mi-temps, les Porteños menaient 2-1 et jusqu’à la 75e minute, mais Dittborn, qui a passé six ans sans jouer, a douché leurs espoirs d’un somptueux coup-franc excentré côté droit et a permis à La Serena de revenir avec le point du match nul de Valparaíso.
Audax Italiano reste au contact de la tête du championnat grâce à son match nul 2-2 sur le terrain de Curicó Unido. Joaquin Montecinos et Lautaro Palacios pour les Itálicos ont répondu, tous deux sur pénalty, au doublé de Benegas, avec le premier but d’une belle reprise de volée et le deuxième sur pénalty là aussi. À noter le terrain pas terrible du Stade de la Granja qui n’a pas favorisé le beau jeu. Les Mineros de Cobresal ont gagné contre l’Unión Española avec un but du vénézuélien Brayan Hurtado en première mi-temps puis un de Sebastián Varas à la 79e minute sur un cafouillage et une faute de main du Mono Sánchez. C’est la troisième victoire de rang pour Cobresal. Le match s’est déroulé sans public au stade El Cobre, le seul de la journée dans ce cas-là.
Le match de clôture de la journée s’est joué San Carlos de Apoquindo, et a permis aux supporters Cruzados de retrouver leur stade en recevant Everton de Viña del Mar. Cela a donné un match assez équilibré en première mi-temps, ce qui n’a pas empêché les Cruzados de marquer de la tête par le jeune néo-international chilien Marcelino Nuñez. À la mi-temps, malgré le fait que leur équipe menait au score, les supporters de la Católica présents au stade ne sont pas empêchés de réclamer la tête de l’entraineur Gustavo Poyet avec qui les relations sont mauvaises. Il s’était d’ailleurs fait aussi copieusement siffler à l’annonce de son nom lors de l’avant-match. La deuxième mi-temps a été plus sérieuse de la part des Cruzados, qui en a profité pour doubler la mise par le même Marcelino Nuñez, qui a profité d’une grossière erreur de relance des Ruleteros. La Católica aura joué un match plus pragmatique que spectaculaire, comme souvent cette saison, et les joueurs d’Everton, dirigés par l’ancien milieu de terrain argentin Roberto Sensini, ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes, de ne pas avoir su être à la hauteur lors d’un match à leur portée au moins pour obtenir le match nul. Everton qui a des ambitions de première partie de tableau, se voit en deuxième partie à mi-parcours. Que ce soit avec ou sans public, la Católica continue sur son quasi sans faute à domicile avec vingt-deux points sur vingt-quatre pris, ce qui contraste énormément avec son rendement à l’extérieur, seulement quatre points pris sur vingt-quatre. Malgré cette victoire, Gustavo Poyet et son staff n’en sortent pas renforcés.
Pas de trêve pour les confiseurs. Pas le temps de souffler et de se reposer à mi-parcours. Les équipes ont enchainé et joué la 18e journée en semaine avec le choc de la journée entre les deux premiers du classement, Colo-Colo et La Calera. Un match assez disputé mais équilibré entre les deux équipes et qui s’est soldé sur un nul (1-1). Il y a eu d’abord un but contre son camp but contre son camp d’une jolie aile de pigeon dès le début du match du défenseur de La Calera Victor González. Les Caleranos ont réussi à égaliser grâce au premier but de la saison de Pedro Sánchez, le premier depuis 2017.
Deuxième match à domicile en quatre jours pour les Cruzados. Un match qui a très mal démarré, la Católica étant menée 2-0 à vingt-cinq minutes de la fin. Mais 10 dernières minutes folles ont tout changé. D’abords le premier but de la saison d’Asta-Buruaga puis le sixième de Diego Valencia ont permis de maintenir l’invincibilité au San Carlos de Apoquindo pour les hommes de Poyet. L’entraineur uruguayen est d’ailleurs sorti encore plus fragilisé de ce match nul pas très convaincant sauvé sur le gong avec encore beaucoup de tension autour du match, avec encore un expulsé du banc de touche en toute fin de match.
Tout s’est joué dans le dernier quart d’heure entre l’Audax Italiano et La Serena malgré la nette domination des Itálico, avec le premier doublé pour l’attaquant Joaquín Montecinos. Le stade de La Portada de La Serena est le dernier à ne pas encore être autorisé à recevoir du public, mais ce serait à priori le dernier match sans en recevoir. Cela n’aide pas les Papayeros, dans une dynamique négative et où Chupete est (enfin) parti. Cela se ressent dans l’équipe de La Serena, que ce soit dans le jeu mais aussi dans le leadership, car un joueur de son calibre ne passait inaperçu en terme d’expérience dans un effectif comme celui de La Serena. Sans faire de bruit, l’Audax se faufile parmi le trio de tête. Dans le Nord du pays Antofagasta a réalisé un match sérieux avec un but de l’Argentin Tobías Figueroa sur une remise de la tête du vénézuélien Eduard Bello puis un d’Andres Robles, et s’offre une victoire qui lui permet de pointer à la septième place. Enfin, défaite pour Everton malgré plusieurs occasions franches et un excellent match du gardien d’O’Higgins. C’est sur un but de Matías Cahais à la toute fin de la rencontre que les Rancaguinos offrent la première victoire à leur nouvel entraineur Miguel Ramírez.
Chez les mal classés, il y a eu un match nul qui n’arrange personne entre Melipilla et Curicó Unido qui restent dans les bas-fonds du classement. Kevin Rojas a ouvert le score pour les Potros d’une jolie tête puissante à la 70e minute et Curicó a égalisé cinq minutes plus tard. Deuxième match consécutif à domicile aussi pour le Santiago Wanderers, mais cela ne suffit pas pour glaner sa première victoire, malgré du mieux dans le jeu et dans l’attitude et aussi l’ouverture du score avec le premier but en championnat pour Facundo Kidd débarqué en mars de Plaza Colonia en Uruguay. Ignacio Lemmo égalise en première mi-temps, Unión Española doublant la mise en deuxième mi-temps par Diego Acevedo avec le premier but de sa carrière pour les Hispanos. C’est dommage pour les Wanderinos puisqu’ils ont en plus joué à onze contre dix.
Le match d’ouverture de la 19e journée a été fatal à Gustavo Poyet. Palestino recevait le club de San Carlos de Apoquindo. La première mi-temps était déjà plutôt dominée par le Tino. Sur la deuxième mi-temps, Palestino s’est montré dangereux avec plusieurs occasions claires, notamment du maitre à jouer Luis Jimenez qui jouait plus haut que d’habitude, dans un rôle de 9. Puis à la 79e tout s’est débloqué en dix minutes. Alors que trois jours plus tôt, ces même dix dernières minutes avaient permis à la Católica d’éviter la défaite avec deux buts, ce fut là, tout le contraire. D’abord un penalty et un deuxième carton jaune synonyme d’expulsion pour le jeune ailier Diego Valencia, puis le jeune attaquant Clemente Montes se retrouve expulsé pour avoir fait une Suárez, c’est-à-dire boxer le ballon de la main sur sa ligne alors qu’il est joueur de champ. Les deux penaltys ont été transformés par Bryan Carrasco. Et le coup de grâce est porté à la 93e par Misael Dávila, pour un trois à zéro qui scelle le sort de Poyet, viré deux jours plus tard. Mais même dans ce domaine-là la Católica fait bien les choses. Il y a eu une conférence de presse, à laquelle le président, le directeur sportif et Poyet ont participé avec beaucoup de respect dans le discours de Poyet, même s’il n’aura pas répondu aux questions des journalistes. Cela faisait sept ans que la Católica n’avait pas viré un coach en cours de saison. Les Cruzados n’ont gagné que deux matchs à l’extérieur cette saison, contre Ñublense et Santiago Wanderers qui n’a glané que deux points depuis le début du championnat. Le bilan de Poyet : treize victoires, cinq matchs nuls et treize défaites toutes compétions confondues.
Pendant ce temps, Colo-Colo a chuté à domicile contre Cobresal après quinze matchs sans défaite sur un but de l’attaquant chevelu Marcos Pol, qui se retrouve tout seul au second poteau. On peut signaler le penalty raté de la part du buteur Iván Morales à la toute fin du match. Les Mineros sont spécialistes des victoires contre les grands du championnat. Audax Italiano l’a joué à l’italienne dans le match l’opposant à O’Higgins, en fermant la boutique après avoir ouvert le score à la dix-septième minute. C’est avec cette victoire que les Itálicos se retrouvent coleaders avec le Cacique, et peuvent espérer une place qualificative en coupe continentale à la fin de la saison. À l’Unión Española, il y a eu du mouvement en coulisse avec José Luis Sierra, légende du club en tant que joueur, qui débarque comme directeur sportif du club après être parti il y a deux semaines du banc du Palestino. Dans ce match La Calera avait la possibilité de (re)prendre la tête après la défaite du Cacique plus tôt. Mais c’est encore raté avec cette défaite contre le club d’Independencia qui avait pourtant ouvert le score para Sacha Sáez. L’UE a égalisé par une tête d’Ignacio Lemmo à la conclusion d’un joli mouvement collectif sur la droite puis Pato Rubio lui offre la victoire. Les Hispanos ont totalement dominé la seconde mi-temps et c’est une victoire amplement méritée à domicile avec un gros match du jeune Yañez.
Dans le match entre Everton et le Deportes Antofagasta, le panaméen Waterman a répondu à l’ouverture du score d’Antofagasta, dès le début de la seconde période, juste avant de s’écrouler inconscient à la suite d’un choc avec le gardien adverse. Plus de peur que mal, puisqu’il reprendra ensuite sa place. Les Ruleteros remontent au classement. Huachipato et la U de Chile ont réalisé un match plutôt fade, pas très abouti de la part des Universitarios, sûrement le moins bon dans le contenu depuis l’arrivée de Valencia sur le banc. À noter le gros match du gardien Fernando de Paul, avec en plus trois transversales pour les Acereros dont une sur penalty. Larrivey s’offre un quinzième but sur penalty à la 94e minute qui permet à la U d’égaliser. L’attaquant argentin de trente-sept ans, s’il continue à ce rythme, devrait finir meilleur buteur, et la U cherche désespérément à le faire prolonger, on comprend pourquoi.
Curicó Unido a réussi à s’imposer à domicile contre La Serena pour qui ça a été un match catastrophe avec deux expulsions. La première pour Matí Fernández, après une semelle dangereuse et non contrôlée, puis pour Jorge Benítez pour une vive contestation. Le remplaçant de Martín Palermo sur le banc de Curicó, Fabian Muñoz, intérimaire au début, a finalement été confirmé. Curicó a gagné grâce au premier but sous ses nouvelles couleurs de Felipe Fritz puis à la fin du match par Adrián Sánchez. C’était là aussi le dernier match pour l’entraineur papayero, qui s’est vu remercié trois jours plus tard… Il n’y a pas de continuité dans les clubs chiliens, puisque à peine deux clubs ont le même entraineur que l’année dernière au même moment à la reprise post-COVID-19.
Dans le match de bas de classement, opposant Ñublense au Deportes Melipilla, la victoire sans appel 3-0 des Diablos Rojos de Chillán a aussi scellé l’avenir de l’entraineur de Melipilla, John Armijo, après trois matchs sans victoire, alors que trois semaines avant, les journalistes parlaient de la belle surprise du promu. Le départ a été annoncé par simple communiqué et le remplaçant a été déjà été nommé en la personne de Cristian Arán, qui a été un adjoint de Sampaoli à son arrivée au Chili en 2008 et surtout auteur de grandes saisons avec O’Higgins. Les joueurs de Chillán ont retrouvé le goût de la victoire grâce à Nicolás Vargas qui a ouvert le score sur penalty et une très jolie réalisation de Nicolás Guerra d’un tir enroulé terminant dans le petit filet. Ñublense aurait pu ajouter un ou deux buts de plus vu le nombre d’occasions procurés.