Lucarne Opposée
·16 mars 2023
Lucarne Opposée
·16 mars 2023
Avec un Superclásico qui phagocytait le week-end, la déception aurait pu prendre le dessus sur le reste de la journée. Mais le football était bien présent ailleurs.
Un week-end de Superclásico, le temps s’arrête. Qu’importe la situation des deux équipes, les retrouvailles annuelles entre Colo-Colo et Universidad de Chile occupent la une de la presse toute la semaine durant et débordent bien évidemment au-delà des quatre-vingt-dix minutes. Ajoutez à l’immensité d’une telle affiche les terribles statistiques qui touchent la U – vingt-deux ans sans victoire au Monumental – et vous obtenez une dimension supplémentaire à une affiche que tout le monde attendait. Car entre le champion sortant quelque peu à la peine et le géant qui ne cessait de lutter pour sa survie et qui semble aller bien mieux désormais, les attentes étaient grandes. Au niveau de la déception que fut ce Superclásico 193. Gustavo Quinteros avait fait un choix fort : celui d’assoir Maximiliano Falcón, indiscutable l’an passé, sur le banc (une décision que le joueur et son entourage ne digèrent pas depuis…). Aussi a-t-on rapidement cru à un match fou, Esteban Pavez se procurant la première situation dès la deuxième minute. Mais i n’en fut rien. Le Cacique a eu beaucoup de mal à venir faire mal à une U parfaitement organisée, ne laissant que peu d’espaces et s’attachant à contrôler le milieu, bien aidée par l’activité de Darío Osorio et Leandro Fernández. De son côté, l’Universidad de Chile a attendu patiemment qu’un contre, qu’une opportunité s’offre à elle pour essayer de faire mal. Conséquence : peu d’occasions, quelques escarmouches sans véritable danger et un match dont on retiendra surtout les quelques polémiques arbitrales mais surtout les incidents en tribunes (jets de pierre, de couteaux, de fumigènes) qui devraient coûter cher aux deux clubs. Pour le football donc, on repassera.
Pour en trouver, il fallait regarder le duel entre la Católica et Unión Española qui avait lieu quelques heures plus tôt. Mal en point, les Hispanos de Ronald Fuentes avaient enfin goûté à un premier succès en championnat et démarraient très fort, à l’image de la frappe de Rodrigo Piñeiro qui surprenait un Dituro contraint à s’incliner. Les « visiteurs » contrôlaient une Católica sans réelles idées et se montraient plus intelligents dans l’occupation du terrain. C’est tout naturellement que les Hisapanos viraient en tête de deux buts à la pause, Garate ayant transformé un penalty indiscutable qu’il avait généré par une passe parfaite à Uribe. On pensait alors que l’affaire était déjà entendue tant la Católica était hors-sujet. Mais tout a basculé. Premièrement sur une erreur de communication entre Seba Pérez et sa défense, parfaitement exploitée par Fernando Zampedri pour relancer le match, ensuite par des Cruzados plus intenses dans leur jeu, plus cohérents aussi, enfin par l’exclusion indiscutable de Sebastián Leyton qui a conditionné la fin de rencontre. Car Fuentes a fait reculer ses hommes, sorti ses offensifs les uns après les autres et ses Hispanos ont reculé, ont subi. Jusqu’à l’égalisation de Zampedri, sur coup de pied arrêté, l’avant-centre se faisant oublier sur corner. Voyant une victoire s’envoler, Ronald Fuentes a alors remis quelques offensifs sur le terrain, à commencer par Vicente Conelli afin de redonner une pointe à son équipe, et comme par magie (non), l’Unión Española s’est créée une belle opportunité (justement par Conelli) avant de se faire peur sur une dernière tête de Zampedri, sortie par la transversale. 2-2, un match passionnant, de quoi se rassurer avec le football chilien.
Ce nul permet tout de même à la Católica de conserver sa première place alors que la menace Huachipato demeure. Les Acereros reprennent leur marche en avant avec une victoire parfaitement construite sur la pelouse de Curicó Unido et ne sont qu’à deux points avec deux matchs de retard. Autre équipe en forme du moment, Coquimbo s’impose pour la troisième fois de rang et se rapproche du podium sur lequel la U est encore installée. Un podium que Palestino, privé de rencontre ce week-end faute de Libertadores à disputer pour Magallanes, peut envisager : le Tino pointe à trois points de la deuxième place et compte ainsi un match de retard.