Copa Sudamericana 2024 : Racing – Cruzeiro, acte 3 | OneFootball

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Lucarne Opposée

·23 novembre 2024

Copa Sudamericana 2024 : Racing – Cruzeiro, acte 3

Image de l'article :Copa Sudamericana 2024 : Racing – Cruzeiro, acte 3

Ce samedi soir, Racing et Cruzeiro s’affrontent en finale de Copa Sudamericana à Asunción. Une première dans cette compétition, mais un air de déjà vu entre deux clubs à la recherche d’un glorieux passé continental.

Il aura fallu attendre quatre ans pour que l’Argentine hisse de nouveau l’un de ses clubs en finale de la Sudamericana. Si depuis, un seul brésilien est parvenu à inscrire son nom au palmarès, les voisins du nord sont de grands habitués d’une compétition qui autrefois semblait chasse gardée des clubs albicelestes. Pour faire face à un cinquième brésilien différent à ce stade en quatre ans, Cruzeiro, c’est justement un club portant les couleurs du maillot national qui se hisse en finale, Racing. Une finale qui se dispute dans la formidable Nueva Olla d’Asunción et qui rappelle deux duels d’une compétition de clubs aujourd’hui disparus, la Supercopa Sudamericana, que les deux clubs avaient inaugurée.


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1988, Racing signe l’acte de naissance

Le 10 février 1988, Avellaneda se prépare à un événement : le premier match de l’histoire d’une nouvelle compétition, la Supercopa Sudamericana. La fin des années quatre-vingt voit la CONMEBOL tenter par tous les moyens de mettre en place d’autres compétitions que sa seule Copa Libertadores, avec comme objectif de générer plus de revenus de billetterie et de droits TV. C’est ainsi qu’un nouveau format est créé : la Supercopa Sudamericana. L’originalité de l’épreuve est que l’ensemble de ses participants sont qualifiés d’office. Pour y participer, il faut « juste » avoir remporté une Copa Libertadores. C’est ainsi que pour sa première édition, prévue en 1988, ne compte que treize participants qui s’affrontent sur une formule coupe par matchs aller-retour. Et remet un trophée géant à son vainqueur.

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Pour Racing, cette épreuve permet de se souvenir d’un titre continental, le seul, décroché par une équipe qui a inscrit son nom dans la légende, celle de Juan José Pizzuti, celle qui a amené le football total dans une Argentine qui basculait peu à peu dans la violence. Car si le club se hisse en demi-finale de l’édition suivante, stade auquel le champion sortant entre alors, il n’a depuis plus disputé la moindre compétition continentale sud-américaine. Pire, relégué en 1983, il ne retrouve l’élite qu’en 1985 après l’arrivée sur son banc d’Alfio Basile à sa tête. Retrouver une épreuve continentale trois ans plus tard est une aubaine, son format lui donne quelque avantage. Au premier tour, Racing élimine Santos grâce à une victoire à domicile et un nul sans but au Vila Belmiro. Coup de chance, la Academia se voit qualifiée d’office pour les demi-finales, étant exemptée de quarts par manque d’équipes. La bande à Coco Basile y croise alors River, qui tombe au Cilindro sur un doublé de Walter Fernández, l’homme clé du retour en Primera et aujourd’hui chanteur, et se voit repris sur le fil au Monumental sur un but de Néstor Fabri. En quatre petits matchs, Racing se retrouve en finale.

Quand Racing fait triompher le football total

Face à lui, le Cruzeiro de Carlos Alberto Silva. La Raposa sort d’une décennie des années quatre-vingt plutôt sombre avec seulement deux petits championnats d’état décrochés et une véritable crise économique qui touche le club. Le club commence alors à sortir de la tête de l’eau, grâce à des ventes de joueurs et l’arrivée de droits TV. Pour le club de Belo Horizonte, la Supercopa Sudamericana est aussi l’occasion de retrouver les saveurs d’une compétition continentale, le souvenir de la victoire en Libertadores étant alors bien lointain. Depuis ce titre acquis en 1976 face à River Plate, le club n’a disputé que l’édition suivante, en tant que qualifié d’office. C’est donc par un retour à Avellaneda, à quelques mètres de là où Cruzeiro a lancé sa campagne que la finale aller se déroule. Face au Racing d’Ubaldo Fillol, Néstor Fabbri, Rubén Paz et Gustavo Costas, Careca ne tremble pas et son ballon piqué à moins de dix minutes de la pause est poussé par Robson dans le but. Il permet à la Raposa de prendre les commandes. Le plus dur semble fait, mais, porté par un Cilindro en fusion, Racing réagit et revient sur un penalty plutôt généreux que Walter Fernández transforme juste avant la pause, action que Wellington, portier de Cruzeiro décrit comme décisive quelques années plus tard. Au bout du temps, Walter Fernández déborde côté gauche et trouve Miguel Ángel Colombatti. Il ne reste alors presque plus rien à jouer et Racing s’offre l’acte 1. Cinq jours plus tard, le retour à Belo Horizonte est celui d’un coup parfait de La Academia. Elle subit comme rarement mais ne plie pas. Et à deux minutes de la pause, Omar Catalán est lancé par Walter Fernández, bénéficie d’un contre favorable et ajuste Wellington. Le piège s’est refermé. Ubaldo Fillol est infranchissable durant la majorité du second acte, jusqu’à une dizaine de minutes de la fin et un pied tendu par Robson. L’espoir renait, mais rien n’y fait, Racing résiste et décroche le titre, la première Supercopa Sudamericana est argentine.

1992, Cruzeiro confirme

Quatre ans plus tard, les deux équipes se retrouvent en finale. Pour y parvenir, leur chemin a été bien différent. L’année précédente, la Raposa d’Ênio Andrade, premier entraîneur à décrocher trois Brasileirão avec trois clubs différents, retourne le River Plate de Daniel Passarella en finale. Battu 2-0 au Monumental, avec notamment un but de Jorge Higuaín, père de, Cruzeiro écrase le retour au Minerão, Mário Tilico s’offrant un doublé en seconde période alors qu’Ademir avait ouvert la marque à la demi-heure. Cruzeiro retrouvait ainsi un titre continental et surtout, se préparait à lancer une folle décennie.

Cruzeiro - São Paulo 1995, le coup aussi génial que vicieux d'Ênio Andrade

Avec l’arrivée du São Paulo de Telê Santana et l’introduction de l’Atlético Nacional, l’édition 1992 est la première qui n’offre aucun passe-droit, tout le monde entrant en huitièmes de finale. Les Colombiens croisent ainsi Cruzeiro, dirigé alors par Jair Pereira dès ce tour et après un nul 1-1 à l’Atanasio Girardot, les Verdolagas sont balayés par le tenant du titre à Belo Horizonte, 8-0, Renato Gaúcho s’offrant un triplé. La suite est moins simple pour la Raposa. Il y a d’abord les retrouvailles avec River en quarts, avec une victoire 2-0 au Mineirão mais une défaite sur le même score au retour. La qualification passe par une séance de tirs au but qui voit Ramón Díaz manquer le cadre pour le Millo. En demi-finale, une victoire au Paraguay permet à Cruzeiro d’assurer au retour face à Olimpia et donc retrouver la finale. Face à lui, Racing.

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La Academia a ouvert sa campagne 1992 par un bouillant Clásico de Avellaneda, le seul de l’histoire à l’échelle continentale. Des buts signés Claudio García et Félix Torres permettent à Racing d’assurer la qualification grâce à un 0-0 au retour sur le terrain du Rojo. Le quart de finale doit voir Racing affronter Nacional. Le match n’aura jamais lieu. Le 19 septembre, Basáñez accueille Villa Teresa en deuxième division uruguayenne. L’équipe locale s’impose mais à l’issue de la rencontre, un violent affrontement entre les barras. La police montée intervient et charge. L’ancien joueur Wellington Castro est écrasé par un cheval et décède. Il est alors le premier mort en marge d’un match de football depuis 1957. La Fédération Uruguayenne de Football réagit alors et décide de sévères sanctions contre les clubs, avec des déductions de points qui entraînent la relégation de Villa Teresa et privent Basáñez d'être promu en première division. Cette décision provoque la réaction du syndicat des joueurs qui proteste contre celles-ci, estimant que les joueurs des deux clubs ne peuvent être tenus responsables et payer le prix du débordement de leurs supporters. Ils entrent alors en grève. Si derrière celle-ci se cache l’ombre de Paco Casal, proche de Basáñez et qui est accusé d’avoir financé cette grève. Quoi qu’il en soit, Nacional ne se présente pas le 21 octobre suivant pour affronter Racing. Le club argentin file donc en demi-finale où il croise Flamengo.

Malgré des buts de Júnior, Rogério et Djalminha, Racing réussit un véritable exploit au Pacaembu, décrochant le nul 3-3, menant même à deux reprises. Le résultat est confirmé cinq jours plus tard par une victoire au Cilindro. Racing, qui navigue dans l’anonymat de son championnat depuis le titre de 1988, retrouve la finale de la Supercopa Libertadores. Malheureusement pour la bande emmenée par le capitaine Gustavo Costas, le match aller vire à la démonstration. Roberto Gaúcho s’offre un doublé, Luís Fernando et Boiadeiro font également trembler les filets, Cruzeiro s’impose 4-0 et plie la finale avant même le retour au Cilindro. La victoire de Racing est alors anecdotique, Cruzeiro conserve son titre, une première dans la jeune compétition que seul Independiente parviendra à imiter. Cruzeiro entre alors dans une décade dorée marquée par quatre Copas do Brasil, huit Campeonatos Mineiros, un Brasileirão et surtout une deuxième Libertadores, en 1997, année de la fin de la Supercopa Libertadores alors remplacée par les éphémères Merconorte et Mercosur. De son côté, Racing doit attendre 2024 pour retrouver une finale continentale. Et un adversaire qu’il à déjà affronté à deux reprises à ce stade.

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