Lucarne Opposée
·15 janvier 2024
Lucarne Opposée
·15 janvier 2024
Après le message envoyé par l’Iran, la Corée du Sud devait montrer les crocs alors que dans la foulée, l’attendu Irak et une Jordanie prête à saisir sa chance entraient également en lice.
Aucune surprise dans le onze de départ de Jürgen Klinsmann pour affronter Bahreïn. Avec les absences de Kim Jin-su et Hwang Hee-chan sur blessure, le sélectionneur allemand optait pour une association Lee Ki-je – Lee Jae-sung sur le flanc gauche. Après les résultats du Japon et de l'Iran, les Guerriers Taeguk se devaient d'envoyer à leur tour un message à ses concurrents dans cette Asian Cup. Malheureusement, un énorme retard à l'allumage vient ternir la prestation de Son Heung-min et ses coéquipiers. En retard sur chaque duel, absent au marquage sur les phases défensives et lent dans la transmission du ballon, les Sud-Coréens ont bien failli voir le Bahreïn ouvrir le score par Ali Madan, bien lancé dans le dos de la défense. Mais la frappe de l'avant-centre bahreïni manquait le cadre. Une piqure de rappel qui réveillait quelque peu les Guerriers Taeguk qui se procuraient ensuite les situations les plus chaudes grâce à Lee Jae-sung, homme le plus en forme sur le terrain en première période. C'est notamment sur l'un de ses débordements que Hwang In-beom héritait du ballon au second poteau pour enrouler parfaitement sa frappe et donner l'avantage aux siens. Un petit but d'avance à la pause cher payé pour Bahreïn qui regardait la Corée du Sud dans les yeux et mettait en grande difficulté le milieu de terrain et la défense sud-coréenne. En seconde période, les Bahreïnis ne levaient pas le pied et parvenaient à égaliser à la suite de deux énormes erreurs de Lee Ki-je (perte de balle) et Jung Seung-hyun (marquage). Abdullah Al Hashash concluait une belle action initiée par Ali Madan en reprenant la frappe contrée de Mohamed Marhoon. Puis, un joueur est sorti de sa boite. Lee Kang-in, transparent en première période, a pris les choses en main en remettant la Corée du Sud devant sur une superbe frappe enroulée à l'extérieure de la surface. Un coup derrière la tête des Bahreïnis qui baissaient pavillon notamment physiquement. De quoi donner plus d'espace aux Sud-Coréens et à Lee Kang-in qui s'offrait un doublé et le break à la Corée du Sud. Une victoire donc pour l'entrée en lice mais beaucoup de doutes sur le niveau des Sud-Coréens. Le milieu Park Yong-woo – Hwang In-beom a perdu beaucoup de ballon et a été trop lent. La défense a manqué de solidité et a été en retard une grande majorité du match symbolisé par un Lee Ki-je dépassé. L'animation offensive a été catastrophique notamment en première période. Lee Kang-in a été plus trouvé en seconde période et a pris le jeu à son compte en venant plus régulièrement dans l'axe. Une piste à sérieusement étudier pour Jürgen Klinsmann. Mais ce dernier s'est privé de joueurs de couloir pour avoir une grosse marge de manœuvre s'il repositionne le joueur du PSG dans l'axe. Quant à Son Heung-min, il a semblé perdu par rapport à son rôle sur le terrain avant de gâcher plusieurs occasions une fois aligné dans l'axe. La Corée du Sud devra donc faire beaucoup mieux face à la Jordanie samedi.
Derrière l’intouchable Corée du Sud, il y a une place à prendre pour ses poursuivants. Comme sa voisine indonésienne, la Malaisie retrouve les spotlights pour la première fois depuis 2017. Ses supporters, les Ultras Malaya, ont fait le déplacement. Impossible pour eux de passer à côté d’un tel évènement. De son côté, la Jordanie arrive percluse de doutes. Depuis la nomination d’Hammouta, le style et les résultats ne sont pas au rendez-vous. Ce sont pourtant les Nashama qui prennent la rencontre par le meilleur bout, se montrant les plus incisifs et faisant parler leur avantage physique. Cette domination ne va pas tarder à payer, Al-Mardi envoyant un véritable missile dans les cages de Hazmi (0-1, 11e). Sonnés, les Malaisiens concèdent un penalty par Matthew Davies dans la minute qui suit. Le Messi jordanien Al-Tamari transforme sans trembler et offre le meilleur départ possible à son équipe (0-2, 17e). Les Harimau n’y sont plus. S’ils sont sauvés par le VAR sur un nouveau but d’Al-Tamari à la 25e, Al-Mardi s’offre un doublé à la 32e et scelle le clou du cercueil malaisien. La seconde mi-temps n’est que gestion de la part des Jordaniens et Al-Tamari inscrit une deuxième fois son nom au marquoir sur un lob astucieux en fin de partie (0-4, 84e). Les Nashama réalisent une excellente opération, tant à la différence de buts qu’en termes de confiance. Les Coréens sont prévenus, la Jordanie a les atouts pour faire tomber les gros bonnets, comme l’Australie peut en témoigner après son revers en 2019. Pour la Malaisie, c’est la douche froide et il faudrait un miracle pour les voir arriver au second tour. Ça passe par une rencontre déjà décisive face à Bahreïn, mais les pronostics ne jouent pas en leur faveur, tant la sélection a affiché ses limites béantes…
Photo : HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images
Les lions rugissent de nouveau ! Affublés du costume d’outsider aux dents longues, les Irakiens ont parfaitement lancé leur Coupe d’Asie au gré d’une partition loin d’être parfaite mais incroyable d’énergie et de puissance. Face à eux, des Indonésiens qui en avaient pris cinq à Basra en novembre et qui étrennaient leurs plus beaux atouts pour leur retour, presque vingt ans après. Les tribunes sont bouillantes, entre des Mésopotamiens quasiment à domicile et des Garuda parés de leurs plus belles couleurs, les tambours et les chants résonnent tout au long du match, rappelant les ambiances électriques qui rythment les rencontres, qu’elles soient à Jakarta, Baghdâd, Makassar ou Basra. Électrique, c’est le mot qui définit le mieux de ce match qui part en feu d’artifice. À la puissance des Irakiens répond le jeu collectif des Indonésiens. Une énergie presque irréelle semble émaner des Lions, symbolisé par la fougue de Mohanad Ali, le petit prince de retour à son meilleur niveau. Et c’est justement sur une récupération haute que le racé attaquant ouvre le score, tout en puissance (0-1, 17e). On se dit que les Indonésiens vont se faire piétiner comme de la plasticine, mais ils nous offrent au contraire le plus beau but du tournoi. Un jeu de passes magnifique, faisant valser le pressing irakien, Jenner lançant Sayuri, qui petit-ponte Doski et centre magnifiquement pour Marselino Ferdinan, le joyau des Garuda (1-1, 37e). Les débats s’équilibrent, les Irakiens montrent des signes de nervosité, pensant ratatiner une équipe qui s’était fait plier en deux il y a deux mois. Mais encore une fois, la puissance irakienne reprend le dessus. Le siège de la surface indonésienne paie quand Ernando Ari renvoie le tir d’Ali Jassem dans les pieds d’Ossama Rashid qui ne se fait pas prier pour remettre les Lions aux commandes (1-2, 45+7e). La deuxième mi-temps est gérée par les hommes de Casas, qui font rentrer leur deuxième sniper, le bestial Aymen Hussein. Celui-ci se débarrasse sans coup férir de son défenseur et balance une minasse en mode taekwondo pour clore les débats (1-3, 75e). L’Irak remporte logiquement le match, même si tout n’était pas parfait, et fait déjà une bonne opération dans la course aux huitièmes de finale. Pour l’Indonésie, il faudra impérativement écraser les Vietnamiens pour espérer continuer l’aventure.