Lucarne Opposée
·16 octobre 2024
Lucarne Opposée
·16 octobre 2024
La quatrième journée du troisième tour des qualifications se jouait ce mardi et on peut commencer à voir des tendances se dessiner petit à petit.
Se dirige-t-on lentement mais sûrement vers la première qualification des Ouzbeks au Mondial ? Il est certes très tôt pour l’affirmer mais les Loups Blancs engrangent les victoires nécessaires pour y parvenir, sans pour autant être flamboyant. Opposés à des Émiratis en mode yo-yo, ils ont mis du temps avant de parvenir à trouver la faille. Il a fallu l’expulsion de Hamad à l’heure de jeu, puis un penalty transformé par Shukurov à la 76e pour que les hommes de Katanec empochent les trois points. C’est rarement brillant, souvent poussif, assez frustrant (comme le match contre l’Iran l’a démontré), mais personne ne se plaindra de gagner moche si ça permet de rester en haut du classement. Situation en trompe-l’œil étant donné que les Ouzbeks ont joué trois de leurs quatre matchs à domicile et il reste des déplacements au Qatar, en Iran et aux Émirats à négocier. Pour les hommes de Bento, c’est du surplace depuis la prestigieuse victoire chez leurs voisins qataris.
Dans le remake de la poudreuse dernière demi-finale de la Coupe d’Asie, l’Iran avait à cœur de prendre sa revanche. Et c’est peu dire que ce fut festival sur la pelouse du stade Azadi. Cueillis à froid par un but de l’inévitable Almoez Ali, les Iraniens ont répondu par l’offensive avec deux doublés de Sardar Azmoun et Mohammad Mohebi. Un bon 4-1 bien tassé qui permet à la Team Melli de s’installer sur le trône avec les Ouzbeks, tout en ayant déjà joué à Tashkent et Abu Dhabi. Le dernier gros déplacement sera à Doha mais on devrait revoir l’Iran en Coupe du Monde sans trop de soucis. Et pourquoi pas des retrouvailles avec les USA ? Pour le Qatar, rien n’est encore assuré, avec beaucoup de points perdus en cours de route. Même pas assurés d’être barragistes, ils risquent de sauter au tour suivant vu le niveau affiché.
Dans ce match de puristes qui en ferait pâlir plus d’un, ce sont les Kirghiz qui s’offrent un court mais précieux succès face aux revenants Nord-Coréens. Servi par Joel Kojo, Khristiyan Brauzman met la patrie devant et permet à son équipe d’engranger ses premiers points de la compétition. La Corée du Nord n’étant qu’à un point, rien n’interdit de penser que ces équipes pourraient se retrouver au tour suivant à condition de bien négocier les rencontres face au Qatar et aux EAU. Réponse d’ici quelques mois !
Délocalisée à Yongin en raison de l'état catastrophique de la pelouse du Seoul World Cup Stadium, la rencontre entre la Corée du Sud et l'Irak devait décider de l'équipe qui prendrait la tête du groupe. A l'issue de la rencontre, avantage Corée du Sud qui s'impose sans grande difficulté mais non pas sans trembler quelque peu (3-2). Hong Myung-bo décidait d'aborder le match sans véritable ailier dans son secteur offensif. Mais à la différence du match face à la Jordanie, les couloirs étaient bien plus exploités grâce aux montées des latéraux dans un secteur laissé régulièrement libre par Bae Jun-ho et Lee Kang-in qui repiquaient dans l'axe. C'est notamment à la suite d'un débordement de Seol Young-woo sur la droite que Oh Se-hun inscrivait le premier but. Au terme de la première période, les Guerriers Taeguk étaient assez logiquement en tête, les Irakiens ne parvenant pas à développer d'offensive dangereuse. Sauf qu'en seconde période, la Corée du Sud se relâchait et sur une faute de marquage de sa défense, encaissait l'égalisation. D'un superbe geste, Aymen Hussein redonnait espoir à son pays. L'Irak résistait alors vingt-minutes avant de céder à nouveau sur une frappe de Oh Hyeon-gyu. Dix minutes plus tard, Lee Jae-sung aggravait la marque de la tête. Alors que le match était joué, Ibrahim Bayesh réduisait l'écart en toute fin de rencontre sur corner. Signe que les Sud-Coréens ont encore des progrès à faire dans ce domaine. La Corée du Sud prend donc seule la tête du groupe avec trois points d'avance sur ses concurrents et fait un pas vers la qualification au prochain Mondial.
Défaits par la Corée du Sud à domicile, les Jordaniens avaient à cœur de se racheter devant leurs supporters. Face à eux, une équipe omanaise qui venait de violemment fesser le Koweït 4-1. On s’attendait donc à une partie serrée mais il n’en a rien été. Avec des doublés de Olwan et Al-Naimat, la Jordanie inflige un sévère 4-0 à son opposant et tout ça sans Al-Taamari s’il vous plait. Les Nashama font l’excellente opération et se replace dans le peloton de tête. L’effet Ammouta n’est pas encore fini et les lumières de l’Amérique commencent à briller petit à petit. Gros coup d’arrêt pour les Omanais en revanche qui voient l’écart se creuser avec les trois premiers.
C’était un match à absolument gagner pour les deux équipes afin de rester au contact. Raté. Joué à Doha, la partie voit Al-Sulaiman convertir une penalty pour le Koweït à la demi-heure de jeu. Wessam Abou Ali égalise aussi depuis les onze mètres avant la mi-temps mais tout se complique pour les Fida’i lorsque Saldana récolte son deuxième jaune. L’inévitable Al-Sulaiman s’offre un doublé à la 80e et on se dit que c’en est fini des Palestiniens. Sauf que Zaid Qanbar surgit dans le temps additionnel pour sauver un point qui pourrait s’avérer importantissime pour la Palestine ! Engluées dans le fond du classement, les deux équipes vont tout faire pour faire partie des barragistes car elles ne sont tout simplement pas suffisamment armées que pour lutter pour les deux premières places.
Au Saitama Stadium, le match entre le Japon et l’Australie a marqué un premier coup d'arrêt pour les Samurai Blue qui restaient sur une série de neuf victoires consécutives. La rencontre a été marquée par des erreurs cruciales et une rigidité de jeu, très loin de ce que le football fait de meilleur. Malgré deux changements dans l’équipe japonaise, avec Takefusa Kubo et Ao Tanaka remplaçant Wataru Endo et Daichi Kamada, la cohésion n'était plus aussi évidente. La première mi-temps a été particulièrement longue, avec un Mitchell Duke transparent côté australien, ne touchant qu'un ballon. À la 58e minute, une erreur de Shogo Taniguchi a changé le cours du match, lorsque le défenseur a marqué contre son camp, offrant à l’Australie un avantage qui avait des airs de miracles, les Socceroos n’ayant jamais réussi à cadrer un seul tir pendant tout le match. Le Japon n’a pas été meilleur offensivement, mais a profité d’une erreur similaire de l’Australien Cameron Burgess, qui a marqué contre son camp à la 76e minute. Si ce match nul n'a rien d’impressionnant, il permet tout de même aux Australiens de décrocher un point précieux et de grimper à la deuxième place du classement. Une quasi-victoire pour des garçons n’ayant jamais gagné sur le sol japonais depuis 1969 et toujours perdu depuis octobre 2015. Le Japon reste le leader incontesté de ce groupe sans aucun adversaire de taille.
Ça ne devrait pas être une déception, et pourtant c’en est une… L’Indonésie new look est sexy, récupère des binationaux aux Pays-Bas à tour de bras, tient en échec les Saoudiens et les Australiens, et passe à un fifrelin d’une belle victoire au Bahreïn, mais vient de se vautrer face à la Chine. Une Chine malade, qui semble engluée dans une spirale infernale, mais qui s’est malgré tout s’imposée à domicile sur deux énormes erreurs défensives indonésiennes. Sur une attaque anodine, Shayne Pattynama laisse la balle sortir mais ne voit pas Jiang Shenglong s’arracher pour servir Abduweli Behram qui fusille Paes. Gros coup de massue qui sera doublé juste avant la mi-temps. Zhang Yuning est superbement servi par Gao Zhunyi, couvert par Pattynama et double la mise. La deuxième mi-temps est un siège de la surface chinoise par la Team Garuda mais celle-ci manque systématiquement de précision. Elle réduit bien l’écart par Thom Haye mais rien n’y fait. Cela ressemble vraiment à trois points amèrement perdus et qui pourraient peser lourd dans la balance finale. Les Chinois reviennent à la hauteur de leur adversaire du jour et bien malin qui pourra dire qui se qualifiera dans ce groupe extrêmement homogène.
La fin de l’imposture Mancini ? Malgré une domination écrasante, l’Arabie saoudite n’a pu faire mieux qu’un piteux 0-0 à domicile face à Bahreïn. Une équipe certes difficile à manœuvrer mais qui témoigne du marasme dans lequel s’est engluée l’équipe saoudienne depuis des mois. Difficile de voir comment l’Italien pourrait échapper à ce mauvais résultat, quelques jours après avoir vu le Japon lui marcher dessus à domicile sans enlever ses chaussures. Très mauvaise opération comptable pour l’Arabie saoudite donc, au contraire de Bahreïn qui revient à cinq points et a brillamment négocié ses déplacements en Australie et à Ryadh. Reste plus qu’à régler la mire à domicile.
Avec Antoine Blanchet-Quérin (Australie) et Baptiste Mourigal (Corée du Sud). Photo une : Koji Watanabe/Getty Images.