Le Corner
·18 octobre 2023
Le Corner
·18 octobre 2023
Quinze ans après le début d’une aventure entamée au quatrième échelon de football anglais à Bournemouth, Eddie Howe découvre la Ligue des Champions avec Newcastle, porte-étendard des ambitions saoudiennes dans le football. Le fruit d’une vision du jeu à l’opposé du conservatisme et du kick and rush britannique.
Le Dorset n’est pas le comté rêvé de tout jeune fan de football britannique dans les années 1980. Seul l’AFC Bournemouth semble pouvoir flirter avec l’élite du football anglais, sans pouvoir l’atteindre durant cette décennie. C’est pourtant dans la modeste ville de Vernwood, dans le Dorset, qu’Eddie Howe se prend de passion pour le ballon rond et donc pour les Cherries qui végètent entre la quatrième et la deuxième division. Au point même d’effectuer ses grands débuts dans son club de cœur à seulement 17 ans, en 1995.
Le début de carrière du défenseur de poche (1,78m) est prometteur : trois ans après ses débuts, il représente sa sélection lors du tournoi de Toulon. Finalement, Eddie Howe plafonne. Il doit attendre ses 26 ans, après 200 matchs avec son club formateur, pour connaître la Championship en rejoignant le Portsmouth d’Harry Redknapp. Et l’aventure tourne vite au calvaire : dès son premier match, il est victime d’une grave blessure au genou qui l’éloigne des terrains jusqu’à la fin de la saison.
Un an et demi après son arrivée à Portsmouth, alors qu’il revient tout juste de sa blessure, Howe est prêté à Swindon Town, mais ne peut toujours pas fouler les pelouses pendant les six mois qu’il passe chez les Robins. Même en se rendant en Amérique pour rencontrer le docteur Richard Steadman, qui a fait des miracles avec les genoux de Ronaldo et Alan Shearer, il comprend qu’il ne pourra jamais redevenir le joueur qu’il était. Alors le défenseur prend du recul :
« Les blessures m’ont poussé à regarder le jeu différemment. Je savais que je ne ferai pas une longue carrière de joueur. Je ne dirai pas que je pensais déjà à devenir coach, mais je cherchais déjà d’autres manières de gagner ma vie avec le football »
Mais il est encore trop tôt pour dire adieu à sa carrière de footballeur. Car ce n’est pas parce qu’on ne peut pas redevenir le joueur qu’on était qu’on ne peut pas écrire de belles histoires. A l’été 2004, Portsmouth prête à nouveau Eddie Howe, mais à Bournemouth cette fois. De retour chez lui, Howe retrouve les terrains et le plaisir. Si bien qu’à l’issue de son prêt, les supporters Cherries créent le fond commun « Eddieshare », qui réunit 21 000 livres pour obtenir le transfert définitif de l’enfant du club. Le défenseur n’a que 27 ans mais comprend que c’est sans doute la dernière étape de sa carrière. Alors quand son coach, Kevin Bond, demande si quelqu’un du vestiaire se porte volontaire pour faire un rapport sur le prochain match de Bournemouth, Eddie Howe saute sur l’occasion. Et ne la saisit pas qu’à moitié. Bond comprend que son défenseur est fait pour durer dans le football et lui confie l’équipe réserve en janvier 2006. Tout en continuant à jouer avec l’équipe première, Howe apprend le métier et se prend vite de passion. A 29 ans en 2007, il raccroche les crampons, en sachant parfaitement quel chemin emprunter.
Exit la réserve, Howe commence d’en bas : les catégories jeunes des Cherries, des u-8 aux u-16. Le jeune coach apprend et, surtout, prend du plaisir. Mais en haut, le club va mal. Endetté d’environ quatre millions de livres, Bournemouth part avec un retrait de 17 points pour commencer la saison 2008-09 en League Two et est menacé de disparition en cas de relégation. Alors, quand à la mi-saison le club est toujours enfoncé dans la zone rouge, l’entraîneur principal, Jimmy Quinn prend la porte. Et le 31 décembre, Eddie Howe reçoit un appel de son président, pour connaître le même sort que Quinn, pense-t-il alors. L’inverse se produit finalement et la direction lui propose le poste d’entraîneur principal. Agé de 31 ans seulement, sans aucune expérience du coaching de haut niveau, Howe tente de convaincre son président de changer d’avis et de faire un choix plus raisonnable. Mais le club insiste et l’ancien défenseur cède ; c’est à l’enfant du club que revient la mission de le sauver d’une relégation et d’une faillite quasi-certaines.
Quand son président lui propose le poste d’entraîneur, Eddie Howe pense à une blague.
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Deux matchs et deux défaites plus tard, Howe garde la confiance de son board qui le maintient jusqu’à la fin de la saison, à raison. Porté par Steve Fletcher, vagabond des divisions inférieures anglaises et légende de Bournemouth, les Cherries enclenchent une série de victoires salvatrices. Le club garde sa place en League Two, et Howe tient la sienne sur le banc. Sans la sanction ayant coûté 17 points aux siens en début de saison, ils auraient même disputé les barrages pour la montée. De quoi être optimiste pour la suite ? Pas tant que ça, car si le sportif va mieux, le financier, lui reste toujours aussi précaire. On parle toujours d’une période où les joueurs reçoivent leur salaire en retard, dans des sacs plastiques. Encore endetté, Bournemouth ne part pas avec des points en moins pour la saison suivante, mais avec un embargo sur les transferts.
Qu’importe, l’important reste le terrain. Et sur la pelouse, les Cherries prolongent leur dynamique, et entament la saison 2009-2010 par huit victoires sur les neuf premiers matchs. Des débuts idéaux qui montrent qu’Eddie Howe n’a pas maintenu les siens sur un coup de chance la saison précédente. Il est bien l’un des coachs les plus prometteurs du football anglais… et commence à se faire remarquer. Peterborough, qui évolue en Championship, soit deux divisions au-dessus de Bournemouth, l’approche. Mais Howe refuse, persuadé que la belle histoire qu’il écrit dans son club de toujours n’est pas terminée. S’appuyant sur les sanctions successives à l’encontre du club, l’entraineur unit son groupe dans un discours qui les place dans la position du David confronté au Goliath représenté par les autorités du football anglais. Aucune pénalité n’empêchera les Cherries d’enchaîner leurs exploits. Au terme d’une victoire 2-0 à Burton en avril 2010, le club officialise sa promotion en League One.
En un an et demi, Bournemouth est passé du bord de la faillite sportive et financière à une promotion en troisième division. Pour cela, Eddie Howe, 33 ans, est directement propulsé au rang de légende du club. Mais cela ne signifie pas qu’il est lié aux Cherries pour toujours. Après une première moitié de saison prometteuse en League One, le coach est de nouveau approché par un club de Championship, Burnley. Mais le projet est ici plus ambitieux que celui qui lui avait été proposé par Peterborough un an plus tôt. Les Clarets viennent de descendre de Premier League et, même s’ils sont alors empêtrés en deuxième partie du tableau, espèrent bien retrouver l’élite le plus tôt possible. C’est ce défi qui pousse Howe à quitter son club de toujours, même s’il restera discret sur les raisons de son départ de Bournemouth :
« Je me suis probablement laissé prendre au piège de vouloir plaire à l’opinion extérieure. Les choses avaient également un peu changé à Bournemouth. Il était devenu plus difficile de gérer certaines choses. »
Pour se donner les meilleures chances de réussir, Eddie Howe arrive accompagné de son ancien coéquipier et fidèle adjoint Jason Tindall, qui restera à ses côtés tout le restant de sa carrière. Mais les choses prennent une tournure quelque peu décevante à Burnley. Ses débuts dans le Lancashire ne sont pas aussi impactants qu’à Bournemouth. Ne parvenant pas à enchaîner une véritable série de résultats positifs, les Clarets ne parviennent pas à aller plus haut que la 8eme place. Rien de catastrophique vu le peu de temps dont disposait Eddie Howe pour redresser la situation, mais probablement pas à la hauteur des ambitions du jeune coach. Toujours est-il que le contrat de trois ans et demi dont il dispose doit lui permettre de se redresser pour la saison suivante.
Eddie Howe (de dos) serre la main à Brendan Rodgers, un coach qu’il tient en haute estime.
Pour se préparer au mieux à jouer le haut de tableau, Howe rencontre Brendan Rodgers, qui vient de faire monter Swansea dans l’élite :
« Je lui ai demandé : « Puis-je venir voir votre travail ? ». Il m’a invité et j’ai passé quelques jours avec lui. Il a été brillant. Il a été absolument superbe avec moi et très, très généreux de son temps. Nous avons partagé quelques anecdotes et je lui en suis éternellement reconnaissant, car vous avez besoin de personnes qui vous aident tout au long de votre parcours. Parfois, c’est un travail difficile, difficile et solitaire, et Brendan a été brillant. J’ai assisté à quelques séances d’entraînement, mais c’est surtout le temps qu’il m’a accordé par la suite qui a compté. Nous avons eu une petite discussion tactique sur sa façon de faire, sur leur façon de travailler et sur leur organisation. »
Pour autant, Eddie Howe ne parviendra jamais à faire imprimer ses idées à Burnley. Une nouvelle saison décevante (13eme) et un début d’exercice 2012-13 dans la même veine, le club annonce le départ de son entraîneur « pour des raisons personnelles » au mois d’octobre. Ceux qui veulent voir le verre à moitié plein argueront que sous la houlette de l’ancien coach de Bournemouth, le recrutement a été performant : Kieran Trippier, Charlie Austin, Danny Ings et Ben Mee rejoignent tous le club pendant cette période. Ils seront des acteurs majeurs du retour en Premier League sous les ordres de Sean Dyche.
On apprendra plus tard que les « raisons personnelles » qui ont poussé Eddie Howe à quitter Burnley étaient liées au décès de sa mère d’une maladie qui l’a brutalement emportée. Loin de ses proches pendant cette période difficile à laquelle il ne s’était pas préparé, le jeune entraîneur décide directement de partir du Lancashire pour prendre un moment pour lui, et chez lui. Libre et de retour aux sources, Howe intéresse forcément Bournemouth. Si les Cherries se sont maintenus sereinement lors de leurs deux premières saisons en League One, le début de saison 2012-13 est inquiétant : seulement 8 points au compteur en 11 journées. La solution est toute trouvée, la direction propose à son ancien entraîneur de revenir aux manettes dès son départ de Burnley. Mais Eddie Howe est-il prêt à reprendre directement ses fonctions ?
« Ma réaction immédiate à l’idée de retourner à Bournemouth a été un “non”. Même si je l’ai fait au cours de ma carrière de joueur, je n’ai pas cherché à y retourner.En fait, plusieurs éléments se sont mis en place qui ont fait que ce n’était plus une option, mais quelque chose que je devais faire. Le moment choisi, où j’en étais dans ma vie privée, était assez bizarre et a fait de ce retour une nécessité pour moi. »
Finalement, Eddie Howe n’a pas vraiment pris de pause. Forcément, son retour à Bournemouth suscite d’énormes attentes chez les supporters et donc une forte pression sur ses épaules. Il l’assumera parfaitement. Dès son retour, il enclenche une série de 15 matchs sans défaites en championnat (10 victoires et 5 matchs nuls). Au-delà du jeu, son expérience en Championship lui permet de pousser le club vers la professionnalisation, dans un contexte financier moins délicat après le rachat des Cherries en 2011. Le défenseur français Mathieu Baudry raconte :
« Je l’ai connu en League One, mais tout ce qu’il faisait était déjà professionnel. Tout avait un but précis. Quand tu le vois, tu as l’impression dans son regard qu’il pense toujours. On a cette sensation qu’il est constamment en train de réfléchir. Rien n’est laissé au hasard avec lui. Tout est fait avec réflexion. »
Exigeant, Eddie Howe prépare les siens en affrontant le Real Madrid en amical.
Et le travail paye. Six mois après son retour pour ce qui devait être une « opération maintien » dans un premier temps, Eddie Howe porte Bournemouth jusqu’à la deuxième place, synonyme de promotion en Championship, à un petit point du titre de champion. C’est alors un tout autre défi qui attend les Cherries. Car s’ils ne sont plus dans la situation précaire de la fin des années 2000, ils ne semblent a priori pas armés financièrement et sportivement pour durer en deuxième division.
Effectivement, personne ne compte faire de cadeaux à Bournemouth. Vainqueurs de leurs deux premières réceptions, leurs deux premiers déplacements sont ponctués par de lourdes défaites à Watford (6-1) et à Huddersfield (5-1). Alors, dans un premier temps, Eddie Howe doit convaincre. Non pas les médias ou les supporters, mais ses joueurs. Les convaincre que le club n’a pas encore atteint son plafond de verre et qu’ils ont le niveau pour faire bonne figure. Se convaincre lui-même aussi, peut-être, lui dont la première expérience en Championship fut un échec.
C’est aussi les premières grandes affiches en Cup pour Bournemouth, qui cèdent contre Liverpool en 2014.
Si les débuts sont poussifs – à la hauteur d’une équipe qui joue le maintien – les Cherries réalisent une superbe deuxième moitié de saison (8 victoires en 10 matchs entre le 1er mars et le 8 avril), les portant vers un maintien facile. Dixième à six points des barrages pour la montée, Bournemouth peut espérer s’installer durablement en Championship. C’est sans compter sur les ambitions et le talent de son entraîneur.
Pendant l’été un certain Callum Wilson, qui reste sur une saison à 21 buts en League One avec Coventry, rejoint le club . Dès le premier match de la saison, Bournemouth donne le ton en s’imposant 4-0 sur la pelouse d’Huddersfield. Le début d’un nouveau compte de fée. Rien ne semble alors pouvoir arrêter Bournemouth. Au terme d’un parcours brillant, illustré par une victoire 8-0 à Birmingham en octobre, les Cherries arrachent le titre lors de la dernière journée, à la surprise générale. Wilson inscrit 20 des 98 buts inscrits par les joueurs d’Eddie Howe, cinquième meilleur total de l’histoire du championnat.
Envahissement de terrain après la montée en Premier League.
Bournemouth fait désormais partie de l’élite, pour la première fois de son histoire, sept ans après avoir entamé leur saison en League Two avec 17 points de retard. En Angleterre, personne ne peut ignorer les exploits successifs réalisés par Eddie Howe, qui ne s’attire que des éloges. Son président d’abord, Jeff Mostyn, le qualifie comme le « messie du coin ». Mais aussi certaines figures historiques des Three Lions, comme Gary Lineker qui se demande s’il n’est pas le « Special One anglais ». Il faut dire qu’on peut trouver quelques points communs entre Howe et José Mourinho : les deux ne se sont pas fait connaître pour leur carrière de joueurs et ont eu rapidement du succès en tant qu’entraîneur. Mais pour ce qui est de la philosophie, le coach de Bournemouth s’éloigne du Special One.
Les 98 buts inscrits en Championship en témoignent : Eddie Howe veut que son équipe se porte vers l’avant, prenne l’initiative et soit offensive. Il annonce qu’il en sera de même en Premier League. « Il serait stupide d’emprunter un autre chemin que celui que nous avons emprunté jusqu’ici », se justifie-t-il. Sans ignorer les difficultés qui attendent les Cherries dans l’élite. Pendant l’été, la cellule de recrutement, composée notamment d’Andy Howe, neveu du coach, va réaliser quelques coups à bas prix : Joshua King, Tyrone Mings ou encore l’ancien stéphanois Max-Alain Gradel. L’effectif apparaît tout de même très restreint par rapport à la concurrence. Surtout que Mings, Gradel et Wilson vont louper presque l’intégralité de la saison à cause de graves blessures.
Un jeune fan valide la comparaison avec le Special One.
Forcément, les débuts sont rudes. Après 14 journées, Bournemouth a déjà chuté huit fois et ne compte que dix points. Il faut un tournant. Celui-ci aura lieu le 5 décembre 2015 à Stamford Bridge, face au Chelsea de… José Mourinho. Une victoire 1-0 face au tenant du titre qui lance véritablement la saison du promu, tandis que le Special One sera licencié douze jours plus tard. Les Cherries tiennent le succès le plus prestigieux de leur histoire, et en décrocheront un autre la semaine suivante face à Manchester United (2-1).
Tout n’est pas rose par la suite, mais Bournemouth se donne suffisamment d’air pour glaner son maintien malgré quatre défaites et un match nul pour conclure leur premier exercice dans l’élite. Et Howe obtient dès lors la reconnaissance de ses pairs, de son ancien entraîneur Harry Redknapp à la nouvelle tête de gondole de Liverpool Jurgen Klopp :
« Pour moi, c’est l’un des meilleurs entraîneurs du championnat. Il est encore jeune et très impressionnant. Lui et Bournemouth sont très forts. Je ne savais pas grand-chose sur eux avant d’arriver en Angleterre, j’avais juste entendu parler de leurs différentes montées et de leur style de jeu. Cette année, ils ont eu beaucoup de blessures, mais j’ai aimé la manière avec laquelle ils ont géré la situation. Ils savaient que ça allait être difficile, mais ils ont quand même su garder leur style de jeu. »
Respect mutuel entre Jurgen Klopp et Eddie Howe.
Dans un pays qui promeut traditionnellement un style de jeu conservateur et très direct, Eddie Howe dénote, mais pas sans succès, et est même cité parmi les potentiels successeurs de Roy Hodgson à la tête des Three Lions à l’issue de l’Euro 2016. Heureusement pour Bournemouth, il ne sera pas choisi. On dit souvent que la deuxième saison est la plus compliquée pour un promu. Les Cherries prouveront le contraire. Neuvième et septième meilleure attaque de la ligue, ils tiennent leur place dans l’élite avec la manière, malgré des moyens toujours très limités.
Les deux saisons suivantes voient Bournemouth s’installer dans le ventre mou de la Premier League. Toujours capables de gros coups face aux gros, en particulier Chelsea (victoires 3-0 à Stamford Bridge en janvier 2018 puis 4-0 à domicile un an plus tard), les Cherries terminent 12emes puis 14emes. Mais le club semble avoir atteint, réellement cette fois, son plafond de verre. Toujours dans la même antre, le Dean Court, d’à peine plus de 11 000 places, Bournemouth a malgré tout l’air d’un intrus dans l’élite.
Toutes les bonnes choses ont une fin.
Et quand les bons coups du mercato se font plus rares, ces limites ressortent. En difficulté durant toute la saison 2019-2020, Bournemouth termine 18eme et est condamné à retrouver la Championship après cinq saisons en Premier League. Au terme de vingt-cinq années au club comme joueur puis entraîneur, Eddie Howe est remercié. Dans les deux sens du terme. Le communiqué de licenciement ne ressemble à aucun autre :
« Eddie Howe est une légende de Bournemouth. Il a transformé l’identité et l’histoire du club. »
En vérité, il l’a écrite presque à lui seul. Et si Bournemouth était peut-être trop petit pour la Premier League, il l’était sans doute pour son entraîneur, destiné à bien plus que des opérations maintiens. C’est pourtant ce qui l’attend pour son prochain défi, mais seulement de prime abord. Après 18 mois loin des bancs, pendant lesquels il rend visite à certains entraîneurs comme Maurizio Sarri, la légende des Cherries est choisi par les nouveaux propriétaires saoudiens de Newcastle pour mener leur gargantuesque projet.
Avec Newcastle, Eddie Howe va découvrir la Ligue des Champions.
La suite, on la connaît. La première mission d’Eddie Howe est de sauver le club, dix-neuvième de Premier League après onze journées et aucune victoire. Bien aidés par un mercato hivernal plus ambitieux que tous ceux qu’il avait pu connaître à Bournemouth, les Magpies termineront onzièmes. Toujours fidèle à ses idéaux mais s’appuyant sur un effectif bien plus complet qu’auparavant, Howe porte le sien vers le top 4 dès la saison suivante. Qualifié en Ligue des Champions pour la première fois depuis vingt ans, Newcastle semble avoir choisi le bon entraîneur pour assouvir ses ambitions sans limite. La victoire 4-1 face au PSG pour le retour de la Coupe aux grandes oreilles à St James’ Park a en tout cas envoyé un message à l’Europe entière.
Du haut de ses 45 ans, Eddie Howe est déjà un entraîneur expérimenté et un des principaux visages du football anglais. Fondée dans un club à l’esprit familial et aux ressources plus que limitées, sa carrière a pris un tournant paradoxal. Sa philosophie de jeu rare dans le pays du kick and rush, son charisme calme et naturel, mais surtout ses exploits répétés à Bournemouth ont tapé dans l’œil des investisseurs saoudiens, là où beaucoup les voyaient se tourner vers un nom tape à l’œil. Un choix qui jusqu’ici, paie. Après avoir écrit l’histoire de Bournemouth, Eddie Howe est-il bien l’homme qui écrira un nouveau chapitre de celle de Newcastle ?
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