Entretien – Stéphane Masala (Chambly) : « Il fallait vite commencer à gagner ! » | OneFootball

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·11 octobre 2024

Entretien – Stéphane Masala (Chambly) : « Il fallait vite commencer à gagner ! »

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Le FC Chambly gagne enfin ! Le vendredi 4 octobre, à l’occasion de la 7e journée du groupe C de National 2, le club de l’Oise a remporté le premier match de sa saison en championnat, en renversant le FC 93, quant à lui invaincu depuis le coup d’envoi de l’exercice, dans son stade Walter-Luzi (3-2). Une « délivrance » pour la bande dirigée par Stéphane Masala. Pour Foot National, le coach camblysien revient sur ce retard à l’allumage pour son équipe, la victoire fondatrice face à Bobigny, la Coupe de France et le soutien populaire que génère le club.

Stéphane, vendredi soir, lors du troisième but inscrit par ton équipe, on a pu apercevoir des scènes de joie qu’on imagine à la hauteur de votre délivrance …


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Ah oui, complètement ! C’est le mot, une délivrance.

Comment explique-tu ce début de saison et ce retard à l’allumage ?

C’est sûr qu’au niveau comptable, il y a un retard à l’allumage. Ça, c’est indéniable. Mais pourquoi on a eu une telle délivrance ? C’est parce qu’il y a eu beaucoup, beaucoup de frustrations depuis le début de saison. Jusqu’à vendredi dernier, l’équipe n’était pas récompensée comptablement de ses bonnes performances. Lors du premier match face à Créteil à Chambly (0-0), on fait une très bonne prestation, on a plusieurs occasions de l’emporter et on ressort finalement frustré. Le match de Thionville (1-1), idem : on ressort frustré. Ensuite, on a le match qu’on ne joue pas face à Balagne (match reporté, ndlr). On va à Beauvais, c’est un derby, c’est un match différent, mais c’est celui où l’on ressort le moins frustré (0-0). Beauvais avait eu la première mi-temps, nous la deuxième. Face à Fleury (1-3), on se retrouve à dix, avec un csc, un penalty, … bref des coups du sort incroyables. Enfin Feignies … Quand on marque le 2-1 à la 89e minute, il y avait les mêmes scènes de joie que vendredi. Et cinq minutes plus tard, la douche froide, la déception, l’ascenseur émotionnel (2-2) … En fait, c’est le match de Coupe de France (4e tour) remporté (1-0) contre Cambrai (Régional 1), notre première victoire de la saison, qui a enlevé un poids psychologique à l’équipe.

Face au FC 93, ton équipe a fourni une excellente première mi-temps, récompensée par l’ouverture du score. Mais malgré du jeu et des occasions, ce sont bien les visiteurs qui menaient au tableau d’affichage à la pause … Quel message as-tu fait passer à ton équipe pour qu’elle continue d’y croire ?

Avec le staff, on se disait que si on continuait avec ce qu’on proposait depuis le début de saison, ça allait le faire ! Face au FC 93, ils nous ont attaqué deux fois, ils ont marqué deux fois. Bravo, très bien, ils ont été très efficaces, ils nous ont mis deux beaux buts, … Mais nous quand même, on s’est créé beaucoup d’occasions, on se dit que ça va finir par passer ! Et en même temps, j’avais mes joueurs qui étaient extrêmement déçus, encore frustrés. Donc le message a été le suivant : « Continuez, continuez, vous avez fait une bonne première mi-temps. » On a aussi réglé quelques petits détails sur le terrain.

Vous avez finalement renversé le match dans les dix dernières minutes pour l’emporter. Mais si jamais ça s’était mal terminé vendredi soir, tu t’étais déjà préparé à un discours pour remotiver à nouveau tes joueurs ?

Même si on ne les envisage pas, on a toujours des scénarios en tête. On prépare quand même certaines visions et si ça s’était mal passé, on avait une idée de ce qu’on aurait dit. Mais un staff doit réussir à être adaptable et à lire ce qu’il se passe, ne pas se laisser submerger par les résultats et les émotions. On doit être en capacité de dire à nos joueurs : « Là ok on a gagné, mais ce n’était pas un bon match de notre part », « ce n’est pas ce qu’on veut » ou « ce n’est pas ce qu’on aurait dû faire. » À l’inverse, ça m’est arrivé de féliciter les joueurs alors qu’on n’avait pas gagné. Donc je pense que le match de Bobigny, avec le contenu, … J’ai insisté sur le fait qu’ils étaient sur le bon chemin quoi ! Sans la victoire, est-ce que ça aurait été audible, entendable ? Je ne sais pas, parce que quand tu enchaînes les matchs de championnat et que tu ne les gagne pas, le discours devient plus difficile à faire comprendre à tes joueurs.

« À Chambly, il y a une vraie culture »

Avec ce début de saison, l’objectif initial a-t-il été revu à la baisse ?

Non, il n’a pas été revu à la baisse du tout puisque c’est une équipe qui est neuve. Plus de la moitié de l’effectif a été renouvelé cet été. Qui a été rajeuni, aussi, puisqu’on a fait monter des garçons de l’académie. Dans ce championnat, on veut le maintien. Plus vite on aura acquis le maintien, plus vite on pourra regarder si on a quelque chose à jouer. Mais le premier palier, c’est le maintien. Ça pour l’instant, ça ne change pas. Mais je ne te cache pas qu’il fallait vite commencer à gagner !

Vendredi, 1.289 spectateurs étaient présents au stade Walter-Luzi pour encourager l’équipe. Ce qui symbolise encore une fois un véritable soutien populaire à Chambly. Lorsqu’on se retrouve dans cette situation, est-ce quelque chose qui aide ou qui peut plutôt inhiber certains joueurs ?

C’est un véritable atout. C’est vrai que le stade motive nos adversaires. Ils sont très contents de jouer au Walter-Luzi, ils prennent des photos et ont envie de jouer un bon football. Par contre, dans cette situation où on s’est retrouvé à ne pas gagner, on aurait pu basculer dans une sorte de poids psychologique qui ferait qu’on a un peu peur de jouer à domicile. La mentalité du club et des supporters a fait que ce n’était pas le cas. Les supporters sont vraiment derrière l’équipe. Et ça, on le ressent fortement. La preuve : si on n’est pas poussé par le stade vendredi dernier, est-ce qu’on va chercher cette victoire ? La question ne s’est pas posée : quand on égalise à 2-2, avec l’ambiance du stade, on a senti que ça allait le faire. En tout cas, j’ai fait des stades avec pas mal de monde et je peux t’assurer qu’avec ces résultats-là, l’ambiance aurait pu être autrement. À Chambly, ils sont vraiment derrière l’équipe, il y a une vraie culture ! Personnellement, je me sens très bien au club.

Dimanche (15h), c’est Coupe de France contre Chantilly (National 2). Quand on connaît ton histoire* et celle de Chambly avec la compétition**, est-ce que c’est quelque chose qu’on met un peu de côté en raison de la situation actuelle en championnat ou, au contraire, c’est justement un match qui va permettre à ton équipe et toi de prolonger la dynamique ?

La réponse est simple et a été donnée il y a 15 jours : c’est grâce à la Coupe de France qu’on a remporté le match face au FC 93. Ensuite, que ce soit de la part du club ou personnellement, c’est vraiment une compétition qu’on aime trop. On l’aime trop et ce match-là est vraiment très important pour nous. Après, on mesure bien qu’en face, c’est une équipe en forme, qui vient de monter et qui est sur une belle dynamique, elle est sûre d’elle, c’est chez elle, … Je connais complètement ces contextes et environnements de match de Coupe, ça va être difficile, ça va être un gros challenge mais par contre, on va tout donner !

* En 2018, Stéphane Masala, alors entraîneur des Herbiers (National), avait atteint la finale de la Coupe de France face au Paris Saint-Germain (0-2)

** La même année, Chambly se hisse dans le dernier carré, éliminé par ... Les Herbiers

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