le11
·25 août 2024
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Champion de France avec le LOSC lors de son passage dans le Nord (2018-2022), Jérémy Pied garde plusieurs souvenirs de ses années lilloises, de ce fameux titre en 2021 en passant par une moins mémorable mi-temps de quart de finale de Coupe de la Ligue.
Il a beau ne pas avoir joué de match professionnel depuis plus de deux ans, Jérémy Pied n’a toujours pas annoncé sa retraite et ne le fera peut-être « jamais ». À 35 ans, l’ancien latéral droit oscille désormais entre marathon, dont il a établi un record personnel à 3h18, et reconversion dans l’immobilier. Quand il n’évoque pas les souvenirs d’une carrière qui l’a mené de Lyon à Lille, en passant par Metz, Nice, Guingamp ou encore Southampton, comme il l’a fait dans le format “Paroles d’ex” de L’Équipe.
Pour son dernier contrat professionnel, le Niçois d’adoption avait d’ailleurs eu le nez creux. « Quand le LOSC a souhaité me prolonger de deux ans (en 2020, ndlr), à la signature, j’ai demandé où était la prime en cas de titre de champion, embraye-t-il. Dans les bureaux, tout le monde s’est foutu de ma gueule. On m’a dit : “Être champion, c’est pour le PSG.” Je n’ai jamais été d’accord avec cette phrase. J’ai insisté : « Je voudrais une prime écrite noir sur blanc de vainqueur du Championnat, vainqueur de la Coupe de France et vainqueur du Trophée des champions. » Je les ai obtenues. Les montants, je m’en foutais, je voulais leur faire comprendre qu’on visait des titres. J’y ai cru et on a été champions. »
Porte-bonheur du LOSC ou simplement visionnaire, ce n’était pas la seule fois que l’ancien attaquant qui a reculé au fil de sa carrière avait vu juste. « Mon plus gros coup de gueule ? Lors d’un Lille-Amiens, lance celui qui fut formé à l’OL. À Lille, je faisais beaucoup les speechs. C’était un match de Coupe de la Ligue (en quarts de finale, le 8 janvier 2020, ndlr), on n’arrivait pas à marquer. Le ballon était tout pourri, jaune bizarre. On n’arrivait pas à frapper. C’était la mi-temps et les joueurs commençaient à blablater. Je ne jouais pas, mais je me suis levé et j’ai dit : “Fermez tous vos gueules, le ballon il est mort, c’est de la merde, mais pour eux aussi. On a Victor (Osimhen), il est costaud devant. On arrête de faire des passes de merde vers l’arrière, on envoie sur Victor. Et toi Victor, protège ton ballon, arrête de casser les bonbons – parce que lui aussi se plaignait. Tu te retournes, tu mets une mine.” Ils étaient bien chauds. En deuxième mi-temps, Victor a marqué un but, Luiz Araujo a mis une mine, et on a gagné 2-0. »
Yusuf Yazici (ex-LOSC) vers un concurrent direct en Ligue 1 ?
Père fouettard ce jour-ci, Jérémy Pied a aussi vécu des moments qui prêtent à sourire. « Un souvenir très drôle : avant de jouer notre match pour être champion à Angers, je me souviens de la tête du coach (Christophe Galtier) et du staff lillois quand, dans le bus, Burak Yilmaz a distribué à tout le monde des confiseries turques ultra-sucrées, se remémore le natif de Grenoble. C’était le matin de la rencontre. “Tenez, c’est pour gagner.” Tout le monde s’est régalé et, en effet, on a gagné ! ».
Marqué par son époque lilloise, la dernière de sa carrière et sans doute la plus aboutie d’un point de vue collectif, l’ex-international Espoirs français (1 sélection) a aussi été impressionné par deux anciens Lillois côtoyés à Nice et Lille pour le premier, à Southampton pour le second : « En termes purement technique, Hatem Ben Arfa et Sofiane Boufal faisaient des choses que je n’ai jamais vu d’autres joueurs faire. Être avec eux, c’était très violent. Je me rappelle d’un gros match contre Rennes (le 10 avril 2016, ndlr). Ils avaient Grosicki, Dembélé, Gourcuff… Courbis était l’entraîneur. Il avait dit (Il commence à l’imiter) : “Je ne sais pas tout, mais il y a une chose que je sais, c’est que demain on va marquer…” On a gagné 3-0. Ben Arfa avait entendu ça, il avait mis trois buts. Il était choquant. »
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport