OnzeMondial
·11 mars 2025
EXCLU - Hamed Junior Traorè : « J’avais besoin d’un club où j’allais me sentir chez moi »

OnzeMondial
·11 mars 2025
Du haut de ses 25 ans, Hamed Traoré a déjà pas mal bourlingué. De ses premiers pas en Côte d’Ivoire à son départ en Italie à seulement 15 ans, en passant par un séjour en Angleterre, le voici désormais à l’AJ Auxerre pour redémarrer une carrière très prometteuse parfois jonchée de blessures. Dans son jardin de l’Abbé Deschamps, celui que tout le monde appelle « Junior » s’est longuement confié. Interview.
Voici quelques extraits de notre interview de Hamed Junior Traorè. L’intégralité de cet interview de 8 pages est à retrouver dans le magazine n°369 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 20 février 2025.
Si je te dis : Bonaventure Kalou, Kanga Akalé, Sébastien Haller, Evan Ndicka… Ça t’inspire quoi ?
Ce sont des Ivoiriens comme moi (sourire). Ils ont fait les beaux jours de l’AJ Auxerre lors de leur passage ici. Ce sont tous des joueurs qui ont, à un moment ou un autre, évolué avec la sélection de Côte d’Ivoire. Certains ont joué avant, d’autres jouent actuellement avec moi. Ça fait plaisir parce qu’en venant ici, j’ai vu un peu leur parcours et ça inspire. Comme on dit, l’AJA réussit toujours aux Ivoiriens.
Savoir que beaucoup d’Ivoiriens sont passés par l’AJA et ont brillé, ça a joué dans ta décision ?
Ça a pesé un peu quand même parce que tout le monde dit ça. En Côte d’Ivoire, tout le monde dit que l’AJA réussit aux Ivoiriens. Moi, j’étais conscient de ça, après, il y a eu d’autres choses. Il y a notamment eu l’appel d’Assane (Dioussé, ndlr) durant l’été alors que j’étais en vacances. Il y a aussi eu l’appel de David (Wantier, en charge de la cellule recrutement), du coach, Christophe Pélissier. Ils m’ont expliqué un peu le projet et j’étais en phase avec ça. Tout de suite, ça l’a fait.
L’AJA a l’image d’un club familial. C’était important pour toi afin de donner le maximum ?
Moi, j’avais juste besoin d’un club où j’allais me sentir chez moi, dans une famille, être bien. Dans tous les clubs où je suis passé, quand je me suis senti chez moi, ça a fonctionné. Quand David m’a expliqué ça, et Assane aussi, j’ai dit : « C’est le bon projet, on y va ».
Tu partages également le même vestiaire que tes compatriotes Clément Akpa et Lasso Coulibaly. Tu avais noté ça avant de signer ?
Non, au début, je n’ai pas fait attention et je n’ai pas parlé avec eux. Quand je suis arrivé, on s’est tout de suite connecté. Mais la réalité, c’est que ça fonctionne avec tout le monde. Je m’entends avec tous les gars du vestiaire. Bon, eux, ce sont mes compatriotes donc tout de suite, ça s’est fait, mais dans l’ensemble, il y a une bonne ambiance et je suis content.
À quasi 25 ans, tu en es déjà à ton cinquième club professionnel. Tu ressens le besoin de te poser ?
À Sassuolo, j’ai passé quatre ans, donc j’ai connu de la stabilité. Je voulais le faire aussi à Bournemouth parce que ma famille était bien là-bas, elle aimait bien. La tranquillité qu’il y a là-bas, j’aimais bien. Après, il y a eu des petits soucis donc il fallait que je parte. Mais à la base, j’étais parti pour rester à Bournemouth. Les aléas ont fait que j’ai tourné un peu, mais ce n’est pas une situation qui me plaît, il faut que je joue, que je prenne du plaisir.
Qu’as-tu découvert en positif comme en négatif en posant tes bagages en France ?
Je connaissais la France parce que je venais de temps en temps, soit pour visiter, soit pour voir mes potes. Mais je n’avais joué ici. J’avais tout de même ma conception des choses quand je regardais le championnat. Je suivais déjà la Ligue 1 en Côte d’Ivoire et j’ai continué en arrivant en Europe. Franchement, c’est bien. Moi, je kiffe. Je le dis tout le temps à mes gars, je suis bien. Les gens ont une conception des choses un peu étrange parfois. Au début, ils te disent « C’est comme ci, c’est comme ça ». Quand tu viens, tu te fais ta propre opinion et tu vois qu’ils se trompent. Il y a beaucoup de talents, énormément de talents. Il y a de belles équipes, le championnat est super. C’est physique, tactique, technique, c’est un mélange de tout et je kiffe.
Tu t’attendais à quel genre de football en débarquant en Ligue 1 ?
Au début, je me suis dit que c’est un championnat où on allait me rentrer dedans. On est joueur de foot, on s’adapte à tout. J’ai joué en Italie, c’était ça, j’ai joué en Angleterre, c’était ça aussi. Je n’ai pas eu de souci par rapport à ça.
Après six mois, quel bilan dresses-tu de ton arrivée ?
Bilan positif. Même si… Moi, j’aime bien parler du collectif. Je pense que si tu es bon individuellement, ça veut dire que le collectif fonctionne bien aussi. En ce moment, ça ne marche pas trop bien pour nous, ça veut dire que je n’aime pas parler de moi (sourire). Moi, je suis là pour quelque chose, je me suis fixé un objectif. J’ai parlé avec le directeur lors de mon arrivée, on s’est dit des choses, et pour moi, c’est la seule priorité dans ma tête. Si on arrive à obtenir ça, mon bilan sera forcément positif.
L’AJA traverse une période difficile, mais c’est le lot de tous les clubs, notamment les promus. Il n’y a pas à paniquer, non ?
Non, non. C’est dur pour tout le monde. Il y a 34 matchs, le championnat est long. Il y a des moments où vous êtes bien, des moments où vous êtes moins bien. On est des joueurs de foot, on le sait. On était bien. On a fait de bonnes séries qui nous ont permis de grimper, là, ça se passe mal, on ne va pas baisser les bras. Il faut juste continuer à travailler, corriger ce qui ne va pas et mettre le petit plus. Les matchs durent 90 minutes, voire 100 minutes, il faut continuer à faire ce qu’on a fait par moments. Comme on dit, après la pluie, il y a le beau temps. Nous, on est sûr que ça va changer.
Est-ce que le petit Hamed s’imaginait une telle trajectoire, il y a 20 ans, quand il tapait ses premiers ballons dans les rues d’Abidjan ?
Hamed était petit, naïf. Il vivait en Côte d’Ivoire avec ses parents, sa famille, ses amis. Il était tranquille, il jouait dans les rues ou dans des petits clubs au pays, ce n’était que du plaisir. Nous, on ne voulait que jouer : dans la rue, à l’école, partout, on passait nos journées à jouer. On jouait même la nuit. C’était la passion du foot. En grandissant, on regardait des matchs de foot à la télé et on se disait : « En grandissant, on veut être comme lui ou comme lui ». Il y avait des joueurs professionnels ivoiriens qui avaient grandi dans les mêmes quartiers que nous. Quand ils venaient, on se disait : « On veut faire comme untel ou untel. Si je fais ça, ça peut devenir un métier, on peut mettre la famille à l’abri ». C’était l’objectif.
Comment le football est venu à toi ? Parle-moi de ton parcours en Côte d’Ivoire jusqu’à ton départ pour l’Italie..
En Côte d’Ivoire, tout le monde joue au foot, on ne se pose même pas la question (sourire). En plus, moi, j’avais mon grand frère, donc je le voyais et j’essayais de faire comme lui. Et puis, il y avait des grands du quartier qui ont créé des petits clubs locaux et qui organisaient des matchs et des tournois. On avait une bonne équipe, on gagnait tous les tournois du secteur. Mon quotidien, ce n’était que le foot. Mes parents ne m’ont jamais empêché de jouer au football. Bon, niveau école, c’était un peu compliqué, mais j’y allais (rires).
Tu évoluais en club avant ton départ en Italie ?
On jouait en club, mais on passait plus de temps à jouer dehors. Pour nous, le foot se jouait d’abord dans la rue. C’est le foot plaisir. D’ailleurs, quand on m’a proposé d’aller en Italie, je n’y croyais pas vraiment. Les recruteurs ont parlé avec mes parents et finalement ça s’est fait.
En Italie, tu fais rapidement ton trou, au point de débuter en Serie B, à seulement 17 ans. Quels souvenirs en gardes-tu ?
C’est les meilleurs moments. J’en garde que de bons souvenirs. Moi, je savais qu’en travaillant, j’avais de fortes chances d’y arriver. En revanche, je ne savais pas que ça irait aussi vite. J’avais 15 ans, je jouais à Boca Barco et j’allais faire des essais dans des clubs. Ils m’ont dit : « Tu feras des essais dans plusieurs clubs et à la fin tu choisiras où tu voudras aller ». Et moi, petit enfant de Côte d’Ivoire, je ne connaissais que les grands clubs italiens (rires). Je disais : « Je veux aller là ». Eux me répondaient : « C’est bien, mais tu devrais plutôt aller là ». J’ai dit non et ils ont mis une semaine pour me convaincre. Finalement, ils ont eu raison, c’était le bon choix parce que ça a été très vite pour moi. À 16 ans, je m’entraînais déjà avec les pros, à 17 ans, ils ont décidé de me lancer en Serie B. Cette année, on termine champion. On se retrouve en Serie A. Derrière, je rentre en Côte d’Ivoire pour les vacances, c’était la première fois depuis cinq ans.
Tu as conscience que c’est un petit exploit, car en Italie, on fait très peu confiance aux jeunes ?
Je ne pensais pas à ça parce que, déjà, je ne parlais pas italien. J’étais venu avec l’ambition d’un petit qui vient de Côte d’Ivoire et qui veut réussir. Ça a été tellement vite que je n’avais pas conscience. Avec le recul, j’ai compris que ce ne sont pas tous les club qui font confiance aux jeunes. Ce n’est pas comme en France où c’est normal. En Italie, c’est dur, exigeant, on fait plus confiance aux roublards.
Après deux années en pro à Empoli, tu t’engages avec Sassuolo. Comment ce transfert s’est opéré ?
C’est allé vite. L’occasion s’est présenté, le président m’a fait part de la proposition qu’il avait reçue. Je lui ai dit : « D’accord, si tu es d’accord, je suis d’accord ». Le président d’Empoli est comme un père pour moi. C’était un bien pour le club aussi car ça lui permettait d’empocher de l’argent. Moi, j’aimais bien le projet, du coup, je suis allé à Sassuolo.
Il se raconte que la Juve te suivait. C’est vrai ?
Oui. Il y avait la Juve derrière, mais c’était une situation un peu compliquée. Alors je suis allé à Sassuolo. Oublions la Juve et restons sur Sassuolo (rires).
Après ton aventure à Sassuolo, tu atterris à Bournemouth. Pourquoi ce club et pourquoi la Premier League ?
J’ai signé à Sassuolo en 2019 et j’en suis parti en 2023. Je signe à Bournemouth au mois de janvier 2023, mais il faut revenir en arrière, en été, pour comprendre. Je sortais d’une magnifique saison avec Sassuolo et je devais partir ailleurs. Tout le monde le savait. Un mois avant la fin du championnat, j’avais une petite fracture au pied, au métatarse. Elle était petite. Je fais les examens et le docteur me dit : « À la fin de la saison, tu peux faire une petite opération et en un mois tu seras rétabli ». Le championnat se termine et on me dit : « Tu peux aller en vacances un mois et demi ou deux mois, la blessure va se cicatriser ». Je suis parti en Côte d’Ivoire et j’avais le pressentiment que je ne devais pas m’entraîner jusqu’à la fin du championnat. Je passe trois semaines sans rien faire et au bout d’un moment, mes potes me disent de reprendre car ça pourrait être compliqué sinon. Je refusais, je refusais, je ne sais pas pourquoi. Finalement, je vais en salle, je fais du vélo, une course sur le tapis, etc. Et à la fin, je fais quelques échauffements, un peu de skipping. Il y avait ma transpiration sur le sol, puis je glisse et mon pied se tourne (il reproduit le geste avec ses mains). J’entends boum et le métatarse se casse complètement.
Et derrière ?
J’abrège mes vacances, le lendemain, je rentre en Italie pour faire des examens. On m’annonce la fracture, mais moi, je savais que je devais faire mon transfert cet été. Le médecin m’annonce une indisponibilité de trois mois après l’opération. Là, dans ma tête, le transfert est mort. Je fais l’opération, mais l’opération n’est pas aussi simple que ce qu’on pensait. Finalement, je suis éloigné des terrains durant six mois. Dans ma tête, je me suis dit : « C’est le destin, si j’ai déjà fait ça une fois, je peux recommencer ». Je reprends la compétition, je dispute quatre matchs avec Sassuolo et le mercato de janvier se présente. Des clubs me voulaient, surtout en Angleterre. Et moi, j’avais ce rêve de jouer un jour en Angleterre. J’avais trois possibilité, mais mon conseiller m’a orienté vers Bournemouth parce qu’il connaissait bien le club. Le club était 19ème quand j’ai signé, mais j’avais confiance. C’est comme ça que ça s’est fait d’autant que le directeur parlait italien. Donc les négociations ont été rapides.
En un an, tu joues très peu. C’est dû à quoi ?
Au départ, on avait un coach anglais (Gary O’Neil) et ça se passait bien. C’est lui qui m’avait fait venir et il comptait sur moi. J’ai enchaîné sept matchs d’affilée et derrière, je me blesse à l’orteil. Lorsque je reviens deux mois plus tard, il reste deux matchs et l’équipe est déjà maintenue. Lui m’a dit : « Si tu veux jouer, tu peux, mais je pense que c’est mieux de te reposer pour l’année prochaine ». Je pars en vacances en Côte d’Ivoire, un nouveau coach est nommé, un Espagnol (Andoni Iraola) en plus, je me dis que ça va bien se passer. Au début, il ne m’a rien dit. Après, il m’a annoncé qu’il ne comptait pas sur moi parce que je ne correspondais pas à son style de jeu. J’ai apprécié son honnêteté. Le souci, c’est que le mercato était déjà fermé, donc je n’avais pas d’autre choix que de passer six mois en espérant inverser la donne grâce à mon travail. Mais la situation n’a pas changé, j’ai accepté mon sort avant de signer à Naples en janvier 2024.
Tu as subi beaucoup de blessures depuis le début de ta carrière. Tu as réfléchi au moyen d’éviter ces pépins physiques ou c’est juste la faute à pas de chance ?
Je ne crois pas à la chance. Tout ce qui t’arrive t’est destiné, en bien ou en mal, il faut croire à ça. Je suis croyant, je crois en Dieu. Les blessures ou les pépins de santé, ça fait partie de la vie d’un footballeur. Tout le monde se blesse, tout le monde a des petits problèmes et c’est comment tu reviens qui est important. Je me dis tout le temps : « Il n’arrive à l’homme que ce que Dieu décide ».
Finalement, tu retournes en Italie pour six mois, à Naples. Pourquoi ça n’a pas duré ?
On a changé trois fois de coach en une saison. Mais Naples, c’était bien. Ça m’a permis de jouer la Champions League, contre Barcelone. Ce n’est pas une expérience qui s’est super bien passé sur le terrain, mais c’est normal, je revenais d’une maladie de deux mois et j’ai dû faire une préparation quasiment aussi longue pour retrouver ma forme. Même moi je savais que je n’étais pas au top. J’ai essayé de pousser au maximum jusqu’à la fin, mais ça n’a pas suffi.
Entre ces différentes expériences en club, tu as connu tes premières convocations en sélection ivoirienne. Tu as ressenti quoi la première fois ?
C’était une fierté ! C’est le pays quand même. Comme je t’ai dit, on a grandi avec ça. Là, tu commences à porter le maillot de la sélection, tu penses aux parents, à tes frères. Tu penses aussi à tes amis avec qui tu as commencé à jouer et qui sont encore au pays. En fait, tu penses un peu à tout le monde, beaucoup de sentiments te traversent, il y a de l’émotion. Après, tu te dis : « C’est Dieu et c’est ton travail qui t’ont envoyé là ». Donc tu es fier. Ce sont des choses qui te poussent encore à donner le meilleur de toi-même parce que le pays, c’est spécial.
Tu comptabilises une dizaine de capes, mais tu n’es pas encore un élément indiscutable du groupe. Comment faire pour le devenir ?
J’ai parlé un peu avec le coach. Il m’a expliqué un peu ce qu’il veut. Je ne vais pas vous dire ce qu’il m’a dit, mais je vais travailler dessus.
Tu m’amènes à la question suivante. Tu as eu l’occasion d’échanger avec Emerse Faé depuis sa prise de fonction ?
Il est venu au stade lors du match contre Lille, on s’est vu après le match. On a parlé ensemble, mais pas comme on aurait dû le faire. On doit échanger encore. Il m’a dit ce qu’il voulait et ce qu’il attendait de moi. À moi de travailler et de faire le nécessaire parce que mine de rien, en sélection, il y a des joueurs d’expérience qui étaient là avant nous, donc il y a une hiérarchie.
Comment as-tu vécu le sacre lors de la dernière CAN ?
Je me suis senti comme un membre du groupe parce que j’ai participé à quasiment tous les matchs éliminatoires. Malheureusement, je suis tombé malade avant la CAN. J’aimerais remercier le coach, Jean-Louis Gasset, il est comme un père pour moi. Il m’a appelé jusqu’à la dernière minute pour être sûr que je ne pouvais pas être sur la liste. C’est un truc qui m’a vraiment touché. Il m’a même proposé de venir en Côte d’Ivoire, être dans le groupe et me soigner. Lui était convaincu que je pouvais revenir. Il m’a proposé tout ça, il m’a vraiment aidé, mais la maladie était tellement compliquée que je ne pouvais pas être là. J’avais perdu du poids, je ne me sentais pas bien. Le coach Gasset a quand même insisté pour que j’aille trois jours en Côte d’Ivoire pour parler à l’équipe. Je leur ai souhaité bonne chance. Après, j’ai vécu la CAN comme tout le monde, à la maison, devant ma télé. De toute façon, vu que j’étais malade, je ne pouvais rien faire. Et puis, on a gagné ! Même s’il y a eu un petit pincement parce que j’aurais pu être là, je me considère comme un champion d’Afrique parce que c’est la Côte d’Ivoire.
Il y a une nouvelle génération d’Eléphants : Amad Diallo, Adingra, Guessand, Diakité et toi. Tu as conscience que les attentes sont énormes au pays ?
Oui, je le sais puisque j’ai été moi-même supporter (rires). Il y a énormément de talents en Côte d’Ivoire. Je n’aimerais pas être à la place du sélectionneur parce que c’est compliqué. Les gars nous attendent. La sélection, ça demande plus, le maillot pèse. On est conscient de ça. On est des compétiteurs, on vit pour ça, on travaille pour ça.
Parle-moi de toi. Qui est vraiment Hamed Traorè ?
C’est un jeune tranquille, qui pense à jouer au football et à profiter de sa famille. Je crois qu’on sait tout de moi (rires). Je suis un garçon réservé, j’ai ma conception des choses. Moi, je suis à fond dans le foot parce que c’est mon métier, c’est ce qui me permet de vivre, de prendre soin de ma famille. Hormis ça, Hamed Junior est un jeune réservé, qui ne sort pas, il reste tout le temps à la maison. Il pense à apprendre sa religion, et voilà !
Pourquoi ton nom s’écrit avec un accent grave, pas un accent aigu comme les autres Traoré ?
C’est moi qui ai fait ça (fou rire) ! Ça n’a pas de signification. D’ailleurs, sur mes documents, il n’y a pas d’accent. Vu que j’aime bien faire preuve d’originalité, j’ai choisi d’inverser l’accent. Je vais continuer comme ça.
Tu te vois où et comment dans 20 ans ?
Dans 20 ans ? Waw… Bon déjà, il n’y a que Dieu qui sait et j’espère avoir longue vie. Dans 20 ans, je me vois tranquille, comme aujourd’hui, profiter de mes enfants, prendre soin d’eux, passer du temps avec ma femme et apprendre davantage ma religion.
Tu te définis comme quel type de joueur ?
Joueur technique, assez dynamique, bonne vision.
Que dois-tu encore travailler ?
Ma vivacité, travailler plus les répétitions d’efforts, aider davantage l’équipe dans les tâches défensives. Et essayer d’être toujours connecté dans le match, quoiqu’il arrive, ne pas disparaître pendant une rencontre.
C’est quoi la définition d’un grand milieu offensif selon toi ?
Quelqu’un sur qui l’équipe peut compter, en toute situation, que ce soit offensivement, ou défensivement. Quelqu’un qui arrive à porter l’équipe vers l’avant, qui arrive à faire des différences individuelles. Il doit être présent tout le temps, quelle que soit la situation, il doit toujours être présent. Un grand milieu offensif doit aussi marquer des buts et faire des passes décisives. C’est la clé.
Tu as des modèles ?
Oui, j’en avais. Ronaldinho, Yaya Touré et Iniesta, ce sont des joueurs avec qui j’ai grandi. Je les ai regardés durant des heures et des heures. Ils n’ont pas le même style, mais j’ai essayé de piocher un peu chez tout le monde.
Si tu avais un super pouvoir, tu choisirais lequel ?
(Il réfléchit longuement). Mémoriser le coran. Ça demande des efforts, c’est ce que je suis en train de faire, j’espère y arriver.
Si tu étais journaliste, tu poserais quelle question à Hamed Traoré ?
Je lui poserais une question bizarre : « Pourquoi tu as choisi le numéro 22 quand tu as signé à Bournemouth? ».
Et tu répondrais quoi ?
Je ne sais pas (rires).
Si tu devais me donner une phrase qui te représente, ce serait quoi ?
Simple. C’est ce qui me caractérise le mieux, quelqu’un de facile à vivre, easy.
Quelle note tu te mets pour cette interview sur 10 ?
J’ai été bien. Vu que la perfection n’existe pas, je dirais 9 ou 9,5.
Propos recueillis par Zahir Oussadi
Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.
Direct
Direct
Direct
Direct