EXCLU - Lassine Sinayoko : « J’étais à deux doigts d’arrêter le foot » | OneFootball

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·24 décembre 2024

EXCLU - Lassine Sinayoko : « J’étais à deux doigts d’arrêter le foot »

Image de l'article :EXCLU - Lassine Sinayoko : « J’étais à deux doigts d’arrêter le foot »

De retour en Ligue 1 avec l’AJ Auxerre, Lassine Sinayoko a surtout profité de la dernière Coupe d’Afrique disputée avec le Mali pour prendre une nouvelle envergure. Et revenir plus fort dans son club formateur. Mise en lumière.


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Enfance

Comment s’est déroulée ton enfance ?

Je suis né au Mali, à Bamako. Je suis arrivé en France, assez tôt, à 1 an, pour avoir un meilleur cadre de vie. Nos parents voulaient que leurs enfants soient dans les meilleures conditions. On a emménagé à Taverny dans le 95. J’ai deux grands frères et une grande sœur, je suis le plus jeune. J’ai grandi dans le quartier des Pins, et comme tout le monde, la passion du foot m’animait. J’y ai rapidement pris goût, c’était le rêve de tout le monde. Surtout quand je voyais mes grands frères jouer. Ma mère ne travaillait pas, elle s’occupait des enfants et de la maison, et mon père était livreur. Ce n’était pas facile, mais on n’a jamais manqué de rien, on était heureux et épanouis.

Tu étais quel type de garçon ?

Petit, j'étais agité, tu sais, avec les amis et l’effet de groupe, c’est toujours spécial. On veut se montrer. Mais comme mes parents étaient stricts, surtout mon père qui ne rigolait pas, j’avais quand même de bonnes notes. J’avais entre 10 et 12 de moyenne, c’était correct pour un garçon qui bavardait beaucoup. J’ai fait toute ma scolarité dans mon quartier, j’ai obtenu le bac ES là-bas. Mes parents voulaient vraiment que j’obtienne un bac général. Ils n’avaient pas envie que j’emprunte une filière professionnelle. Après le bac, j’ai entamé une année de DCG (Diplôme Compta-Gestion). Et au bout d’un mois, j’ai signé à Auxerre.

As-tu une anecdote par rapport à ton enfance ?

Avant de signer à Auxerre, je commençais à faire de petites bêtises dehors. Et tout le monde savait que je kiffais le foot. Un jour, j’ai fait une grosse bêtise. Là, mon père m’a dit : « C’est fini, tu arrêtes le foot, ce week-end, c’est ton dernier match donc profite bien. Il faut que tu te concentres sur l’école ». Et juste après ce match de U19 Nationaux, Auxerre m’appelle pour me dire : « Il faut que tu reviennes à l’essai ce lundi, et si tu es bon, on te signe directement en cours de saison ». L’AJA me connaissait, car j’avais déjà effectué des essais infructueux. Morale de l’histoire : j’étais à deux doigts d’arrêter le foot, à un match près, je me retrouve à signer à Auxerre. Pour revenir à mon père, il voulait m’inscrire au judo ou au karaté, mais je ne voulais rien savoir. Moi, c’était le foot.

Formation

Tu signes quand à Auxerre ?

J’arrive au mois de novembre 2017, en pleine saison. Avant ça, j'avais fait des essais en U14, U15, U17 et U19. J’avais déjà été quatre fois à Auxerre, ce n’était jamais passé. Quand j’allais là-bas, je stressais un peu. À chacun de mes tests, je stressais, je ne jouais pas libéré, je ne jouais pas mon football. On me disait toujours : « Tu as un truc, mais ce n’est pas assez ». À force de persévérance, c’est passé. Mais en toute franchise, je commençais à ne plus y croire. Je jouais simplement pour le plaisir. En plus, mes parents me répétaient : « Concentre-toi sur l’école ». Et puis, j’arrivais à un âge où il me fallait un peu d’argent. Je commençais à lâcher…

Tu as effectué d’autres essais ?

Troyes, Reims, Ajaccio… Je devais aller à Marseille, mais comme j’avais une épreuve du bac, mon père n’a pas voulu. J’ai aussi été à Cannes. J’avais toujours le même retour, c’était négatif. Avant mon dernier essai à Auxerre, j’avais été à Troyes. Et j’étais persuadé que j’allais signer là-bas. Les coachs m’avaient dit : « On a aimé ce que tu as fait, on va te rappeler ». Et du jour au lendemain, aucune nouvelle. C’est comme ça…

Comment s’est opérée ton arrivée à Auxerre ?

Auxerre m’a recruté en convention. Pour mon premier match, on joue contre Torcy, on gagne 3-0 et je mets un doublé. On enchaîne contre Lyon, on gagne 5-0, je mets deux buts et deux passes décisives. Et voilà, au bout de deux semaines, Auxerre m’a proposé un contrat stagiaire. Tout a été hyper vite. En deux semaines, je suis passé de Sannois à un contrat stagiaire à l’AJA.

Le discours de ton père avait changé…

(Sourire) Maintenant, il vient à tous les matchs d’Auxerre. Il regarde tout et suit tout. Il me dit : « À l’époque, je te mettais la pression pour que tu te concentres, je savais que ça allait le faire » (rires).

Tu as toujours été attaquant ?

Oui, j’alternais entre l’axe et le couloir. En tant que joueur, je n’ai jamais eu de stats, je pensais surtout à me faire plaisir. Je dribblais beaucoup et j’étais content. J’ai grandi, j’ai compris que pour faire parler de soi, il faut marquer. Mes coachs me disaient tout le temps : « Tu fais des super matchs, mais il n’y a pas de finalité ». Mon nom n’était jamais cité quand on parlait des buteurs.

As-tu une anecdote sur ton passage à Auxerre ?

Après la fin de mon contrat stagiaire, j’ai signé professionnel. Le coach de l’époque était Jean-Marc Furlan. Et avec un collègue qui s’appelle Chergui, on a été pris pour faire la prépa avec les pros. On était trop contents quand on a appris ça. Du coup, la semaine passe, tout se déroule bien et le match amical arrive. C’était contre le Cercle de Bruges. Avec Chergui, on se disait : « On va faire notre premier match avec les pros, ça va être incroyable ». Lui et moi, on arrivait souvent en retard. Et pour éviter d’être en retard, je suis allé dormir chez Chergui. On avait mis nos réveils, on devait se lever ensemble et aller au foot, tout était ficelé. On dort, on a rendez-vous à 9 heures le lendemain. Quand on se réveille, on prend nos téléphones et on voit qu’il est 11 heures et qu’on plein d’appels en absence du staff et des joueurs. On était en panique, on se disait : « On fait quoi ? On est dans la merde, ça devait être notre premier match avec les pros ! ».  Et là, j’ai eu une idée, je lui ai dit : « Toi, reste-là, et j’y vais tout seul ». Dès mon arrivée, tout le monde me tombe dessus et me dit : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? ». Je leur ai répondu : « Samir était malade, je l’ai amené à l’hôpital à Paris pendant la nuit, je l’ai laissé chez lui dans son lit, il est vraiment mal ». Je leur ai dit qu'on n'avait pas pris nos téléphones. Et c’est passé (rires). Les dirigeants n’ont jamais su cette histoire, Encore maintenant, ils ne savent pas… Aujourd’hui, j’en rigole, mais sur le coup, j’étais en panique. On pensait qu’on allait retourner en réserve.

Auxerre

Comment s’est faite la signature de ton contrat professionnel ?

Je n’ai jamais sauté les étapes. J’ai fini ma saison en U19 nationaux, ensuite, j’ai intégré le groupe réserve en N2, j’étais remplaçant car les pros redescendaient. Mais je m’en sortais comme je pouvais. La saison suivante, je me suis installé en tant que titulaire et nous sommes montés en National 2.  J’arrivais en fin de contrat, le club m’a proposé un contrat pro. On était cinq de la réserve à signer pro en même temps. On avait signé un contrat d’un an avec deux années en option. C’était une récompense sur le papier, car on était toujours avec la réserve. Quand tu es jeune, tu te dis : « Le contrat pro va changer ma vie ». En réalité, pas du tout ! Avec mon contrat pro, je gagnais la même chose que lorsque j’étais stagiaire, rien n'avait changé, sauf l’appellation. En tant que stagiaire, je touchais les APL et les primes d’activité, quand je suis passé pro, je n’y avais plus le droit. Le salaire était similaire, ça m’a mis un coup au moral. Je pensais que j’allais pouvoir mettre bien ma famille, en fait, pas du tout. Je devais payer mon loyer, ma nourriture, ma voiture, il ne me restait plus grand chose. Alors que pour moi, quand tu étais pro et que tu passais à la télé, tu étais forcément bien, tu étais forcément riche, et tu mettais forcément bien tout le monde. J’imaginais le truc parfait. Quand tu arrives dedans, tu vois que ce n’est pas du tout ça.

Le but était donc de cartonner pour avoir un meilleur contrat, n'est-ce pas ?

C’est exactement ça ! Surtout que je n’avais signé qu’un an. Les deux autres années étaient en option. Et j’ignorais une chose : l’option était décidée par le club et non par le joueur. Donc je pouvais me retrouver sans contrat au bout d’un an. Je l’ai su bien après avoir signé. On a démarré la saison en N2, le COVID était là. Le club a levé l’option, j’ai obtenu deux années supplémentaires. Vers la fin de mon contrat, j’ai commencé à jouer avec les pros. Et j’ai été prolongé.

Tu te souviens de tes premiers pas avec les pros ?

Mes premiers entraînements étaient plus compliqués que les premiers matchs. Je me souviens qu'à mon arrivée, il y avait Rémy Dugimont, c’était le grand frère. Au début, on avait peur, c’était stressant. En plus, je n’ai pas connu de centre de formation, je suis arrivé tard à Auxerre. Donc techniquement, ce n’était pas facile. Quand le coach demandait de la jonglerie ou des petits exercices techniques, je n’étais pas à l’aise. Je me rappelle que, lors d’un circuit, il fallait mettre des centres à Le Bihan et Dugimont. Dès que tu mettais un centre mal ajusté, ils pétaient les plombs ! Sur chaque ballon, je paniquais, je me disais : « Il faut que je lui mette parfaitement bien ». Quand tu mets un mauvais ballon, ils te regardent mal et te crient dessus devant tout le monde. Et lors de mon premier match avec les pros, j’ai eu énormément de réussite. Je suis entré à la 60ème minute, à Amiens, on perdait 1-0. Le coach m’a mis attaquant, j’ai fait une belle entrée en délivrant une passe décisive. On a réussi à inverser la tendance, victoire 2-1. C’est le football, mes première grosses émotions dans un grand stade. C'était incroyable.

Quel est ton bilan ?

Un peu mitigé. Satisfait de ma première saison, je suis monté en Ligue 1, J’ai connu mes premières sélections.  Ma deuxième saison en Ligue 1 a été plus compliquée, j’ai eu moins de temps de jeu et on jouait le maintien. Pour ma troisième saison, nous sommes remontés. C’est ma plus belle saison sur les plans individuel et collectif.

Cette année, tu as connu ta première CAN, tu as été performant et mis en lumière.

Au départ, je ne savais pas si j’allais jouer ou non. Et grâce aux blessures, j’ai été amené à jouer, j’ai été performant, j’ai tout donné. Après la CAN, les regards ont changé, je l’ai senti que ce soit au club, médiatiquement ou même en dehors. Je suis fier de ce que j’ai fait. C’était top, ce sont les plus beaux matchs que j’ai joués dans ma vie. J’ai eu la chance de vivre ça.

Quel est ton meilleur souvenir de cette CAN ?

Mon premier but. Depuis tout petit, on regarde la CAN, surtout au quartier, tout le monde se taquine et met en avant son pays. Je répétais toujours : « Le Mali est meilleur que l’Algérie, le Ghana et les autres ». Et là, je me retrouve à jouer la vraie CAN. Les gens de tous les quartiers de France me regardaient, comme moi, je regardais la CAN avant. Pas que les quartiers d’ailleurs, tout le monde, tout le Mali. J’ai senti l’attente des gens, nous ne sommes malheureusement pas allés au bout. Mais j’ai ressenti des sensations magnifiques. Je n’avais jamais ressenti ça de ma vie. C’était magnifique.

Personnalité

Peux-tu nous parler de toi ?

Initialement, je suis quelqu'un de timide et réservé. Mais je commence à m’ouvrir, à me lâcher. Je suis plus à l’aise, je suis plus en osmose avec tout le monde. Et quand je suis en confiance, je suis agréable à vivre. Comme les regards ont changé sur moi, ma personnalité a évolué naturellement.

On te reconnaît davantage dans la rue…

C’est exactement ça. Au Mali surtout, et même à Paris, ça me surprend. Parfois, je marche sur les Champs-Élysées, on me demande des photos. Ce sont surtout les Maliens. C’est une fierté. C’est surprenant pour mes parents, parfois, ils sont choqués. Ils n’en reviennent toujours pas. Tout le pays les appelle, tout le monde leur demande des dédicaces, des maillots. Ils ne s'attendaient pas à ça.

Tu aimes bien faire quoi en dehors du foot ?

Le MMA. Je regarde l’UFC, parfois, je ne dors pas la nuit pour suivre les combats. Après, je suis fatigué le matin. Les gens me disent : « T’as fait quoi hier soir ? » (sourire). Je kiffe vraiment le MMA. Je regarde un peu toutes les organisations, j’aimerais bien assister à des combats d’UFC. Mon combattant préféré, c’est Israel Adesanya. Je me reconnais en lui, il aime bien provoquer, il aime bien s’amuser sur le ring alors qu’il va jouer sa vie. Il ne montre pas qu’il est stressé. Peut-être qu’intérieurement, c’est le cas, mais il ne laisse rien transparaître, il montre tout le contraire à son adversaire. J’aime sa personnalité.

Tu aurais pu être un bon combattant ?

Je ne pense pas (rires). L’UFC, c’est chaud ! Déjà au foot, je peux stresser avant les matchs, alors imagine-toi à l’UFC. Se faire démonter devant toute la planète, c’est compliqué.

Tu as connu un changement de statut cette année, comment ne pas prendre la grosse tête et ne pas s'éparpiller ?

J'ai la chance d'avoir une famille très proche de moi. Au moindre faux pas, ils n’hésitent pas à me le rappeler et à me dire: « Attention, là, tu fais n'importe quoi ». C’est important. Même moi, je sais d'où je viens, je sais qu’on n’a pas été les plus aisés du monde, il y a des choses que je ne peux pas me permettre, donc ça m'aide à avoir une ligne directrice.

Et au niveau contractuel, tu es plus à l’aise désormais ?

Oui, j’ai prolongé mon contrat entre temps. Je suis un peu mieux, mais ce n’est pas une fin en soi. On aspire à beaucoup plus, on a une grande famille, on espère mettre tout le monde à l’abri, tout en prenant du plaisir et en atteignant nos objectifs. J’ai déjà ma famille, c’est ma plus grande fierté. Je me bats pour ça au quotidien.

Conclusion

Comment définis-tu ton jeu ?

Quand j'étais jeune, je me voyais comme un dribbleur, un skilleur. Depuis, j’ai grandi, j'ai pris de la maturité. J'ai toujours des petits gestes parasites parfois, mais je suis un joueur puissant et rapide. Ce sont mes deux plus grosses forces. Et j’aimerais être meilleur dans mes prises de décision : à quel moment tirer, à quel moment enrouler, à quel moment fermer le pied ? Les prises de décision, c’est extrêmement important. Je l’ai vu à la CAN, où j’ai atteint mon meilleur niveau en match. Quand les prises de décision sont bonnes, ça change tout. Et on te voit différemment.

La saison dernière, tu as inscrit 8 buts et délivré 5 passes décisives en Ligue 2. Es-tu satisfait ?

J’ai fait un énorme pas comparé à avant. Mais quand je vois tout ce que j'ai raté, je me dis que j'aurais pu être à 15 buts et 10 passes décisives. Il y a toujours cette frustration, mais on ne va pas faire la fine bouche.

Quels sont les joueurs que tu aimes regarder ?

J’ai toujours kiffé Neymar. J’aimais aussi Saint-Maximin. Après Neymar, j’observais beaucoup ce joueur, il était puissant, rapide, je me retrouvais dans ce qu’il faisait. Aujourd’hui, j’ai un regard différent sur les joueurs. Si je devais te donner un nom, je te dirais Rodrygo du Real Madrid. C’est mon joueur favori en ce moment. Je ne suis pas attiré par les stats. J’ai toujours préféré les dribbles et l’élégance. Mais je sais que les stats sont importantes, je regarde les buteurs, mais je préfère le plaisir.

Quels sont tes rêves ?

Jouer en Ligue des Champions. Ce serait un énorme regret de terminer ma carrière sans entendre cette musique. Ça doit être une expérience de malade, donc c'est ce à quoi j’aspire. Sinon, je veux que ma famille soit à l’aise et en bonne santé.

Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?

C'est la question que je me pose souvent. Je n’aimais pas l’école, je m’en sortais, car j’avais mes parents derrière moi, mais je ne me voyais pas faire de longues études. J’aurais peut-être essayé le rap, car je kiffe le rap. Mon rappeur préféré, c’est Ninho. J’aime ce qu’il raconte, c’est un jeune qui est monté et qui est toujours en pleine ascension. Beaucoup de jeunes se retrouvent en lui.

Si tu avais un super pouvoir, lequel choisirais-tu ?

Voler, ça doit être incroyable. Survoler le monde, avoir ses moments à soi… On est souvent oppressé, donc quand tu ne te sens pas bien, tu t’envoles et tu respires.

Si tu étais journaliste, tu poserais quelle question à Lassine ?

Je lui demanderais : « Qu’est-ce que tu nous réserves pour la suite ? ». Je répondais : « Il faudra suivre car ça va être mouvementé donc accrochez-vous ! » (rires).

Si tu devais terminer l’interview par une phrase qui te représente, tu dirais quoi ?

J’ai une phrase que j’aime beaucoup et qu’on répète beaucoup dans mon quartier : « Par nous, pour nous ». Tout ce qu'on fait ou tout ce qu'on doit faire, on doit le faire nous-mêmes et pour nous-mêmes avant tout. C'est l'une des meilleures phrases, l'une des phrases qui m'a le plus impacté dans ma vie.

Si tu devais te noter pour cet entretien, tu te mettrais combien ?

Je me mettrais 8,5 sur 10.

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