OnzeMondial
·16 septembre 2023
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·16 septembre 2023
À 23 ans, Maëlle Lakrar évolue sous les couleurs du MHSC. Défenseuse prometteuse, la Sudiste, timide au premier abord, s’affirme de plus en plus dans le monde professionnel. Tellement qu’elle est désormais internationale et figure dans la liste élargie publiée par Hervé Renard, le sélectionneur des Bleues. Entretien.
Voici quelques extraits de notre interview de Maëlle Lakrar. L’intégralité de cet interview de 4 pages est à retrouver dans le magazine n°361 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 3 août.
Comment as- tu débuté dans le football ?
J’ai commencé à l'âge de 5 ans. C'est grâce à mon frère. Quand j'étais petite, on jouait souvent en bas de la maison, au city. Du coup, je me suis inscrite dans un petit club à Salon-de-Provence. C'est là où j'ai fait mes débuts avec les garçons. J’ai joué avec eux jusqu'à l'âge de 13, 14 ans.
Est ce que ça a changé beaucoup de choses pour toi de passer à un football 100 % féminin ?
Au début, oui. Parce qu’avec les garçons, c'était plus intense. À part ça, il n'y a rien qui a changé.
Quand est-ce que tu t'es dit : « Je vais devenir pro, je vais en faire mon métier » ?
Ouh là (rires). En vrai, je ne me le suis jamais dit au départ. Mais quand j'ai commencé à jouer avec l'OM et que j'ai vu que le foot prenait de l'ampleur dans ma vie, c’est là où j'ai commencé à me dire : « Pourquoi pas devenir professionnelle ? ».
Peut-être que tu avais prévu autre chose dans ta vie au départ par le biais des études ?
Quand j'ai commencé le foot, je suis arrivée à l'âge de 15 ans à l'INSEP, où j'ai pu faire sport-études. J'ai passé mon bac à l'INSEP, durant trois ans à Paris, où je faisais des aller-retours tous les week-ends de Paris à Marseille. Ensuite, en arrivant à Montpellier, j'ai passé mon BPJEPS. Et là, pour l'instant, j’ai mis les études de côté, mais j’ai déjà deux diplômes en poche.
C'est quoi le BPJEPS ?
C'est pour devenir éducateur sportif avec les enfants les plus jeunes dans des écoles. Et j'ai pris sport collectif, au moins, je ne suis pas que dans le foot.
Donc tu avais un vrai cursus à côté de ta carrière de footballeuse ?
Oui, oui, oui. Les études, c'est important quand même.
Tu étais une bonne élève, du coup ?
Oui, j'ai toujours été une bonne élève. J'ai eu mon bac, même si c'était compliqué parce que j’étais souvent en sélection, donc je ratais énormément à l'école, mais j'ai quand même obtenu mon bac ES, donc c'est bien.
Tu disais que ton frère t'avait mis dans le foot. Est ce qu’il joue encore ?
Là maintenant, non, il ne joue plus au foot. Mon frère jouait au foot avant, mais il a eu plusieurs blessures, ce qui fait qu'il a arrêté le foot. Par contre, il est énormément derrière moi, comme ma mère d'ailleurs, qui me suit beaucoup. Sinon je suis la seule footballeuse de la famille.
Qu’est-ce que tu aimes faire en dehors du football ?
J'aime beaucoup le shopping (rires). Le shopping, c’est avec mes copines. Je suis à Montpellier, donc on va souvent au bord de la plage pour se promener. Sinon, j’aime écouter de la musique et faire du vélo.
En dehors des terrains, elle a quel caractère Maëlle ?
Je suis une personne, on va dire, drôle. Beaucoup vont dire qu'au début, je suis réservée, mais quand on me connaît, on pense tout autre chose (rires).
Tu es une fausse timide, c'est ça ?
Voilà (rires). Après, je suis assez calme dans la vie et posée, donc ça se voit aussi un peu sur le terrain. Même si sur le terrain, j’ai un peu plus de caractère quand même.
Qu’est-ce qui fait la différence quand tu es sur le terrain ?
C'est plus de par mon jeu. Je montre l'exemple et je suis dure sur les joueuses, de plus en plus par la voix aussi.
C'est l'expérience qui fait ça ?
Ouais, c'est ça. J'ai un rôle à jouer à Montpellier, puisque ça fait des années que je suis là-bas. Je suis une cadre de l'équipe, donc je m'affirme de mieux en mieux.
Comment est-ce que tu définirais ton jeu ?
Je suis assez sereine, je pense. Une bonne relanceuse. Sinon, comme je l'ai dit, je suis assez calme, posée. Ce sont des qualités nécessaires pour jouer derrière. Il ne faut pas être stressé parce qu'on est quand même les derniers avant la gardienne, donc si on est trop stressé et qu'on donne du stress aux coéquipières devant, ça devient compliqué.
Avais-tu des modèles dans le foot ?
J'aimais bien Varane au début. J’aime bien aussi des joueurs comme Sergio Ramos ou Marquinhos. Chez les filles, j’aime bien Mapi Léon qui évolue au Barça.
Est-ce qu'aujourd'hui, tu penses avoir créé ta propre identité, ton propre jeu ?
Je pense que oui. Au fur et à mesure des années, j'ai essayé de gommer quelques erreurs et de travailler, d'avancer. Surtout de prendre en compte tout ce que mes différents entraîneurs ont pu me dire.
As-tu connu des périodes compliquées dans ta jeune carrière ?
Oui, oui, comme beaucoup d'autres joueuses. Il y a eu une période où j'ai beaucoup moins joué. Il y a deux ans, je jouais vraiment peu. C'est la vie d'une footballeuse, on ne peut pas tout le temps être titulaire. Du coup, à mon jeune âge, c'était compliqué, mais j'ai été très bien entourée par ma famille, donc c'était bien. Puis j'ai su relever la tête et être là où je suis maintenant.
As-tu essayé de relativiser la situation à ce moment-là ?
Oui, ça, c'est sûr. Ça reste du football et surtout, c'est un travail qui est quand même ma passion. J'aime ce que je fais, donc je suis heureuse, même si parfois, c’est compliqué, j'essaie de rester positive et de relever la tête.
Cela t'a plutôt bien réussi parce que cette année, il s'est passé un truc important pour toi…
Oui, c'est vrai. Je ne m'y attendais pas du tout, mais j'ai pu obtenir deux sélections avec l'équipe de France. C'est un rêve qui se réalisait. Moi, je ne pensais vraiment pas être appelée pour la première fois par Corinne Diacre. Et après, tout s'est enchaîné, donc j'étais heureuse.
Raconte-nous un peu comment ça s'est passé, comment tu as vécu ces convocations de l'intérieur. Tu n’étais pas stressée ?
Si, au début, oui, pour ma première convocation. En plus, quand je l'ai appris, j'étais malade, donc je n'étais pas à l'entraînement. J'ai reçu d'un coup plein de messages en me disant que j'avais été sélectionnée. Quand je suis arrivée là-bas, j'ai été bien accueillie par les filles. En plus, je les connaissais pour la plupart, donc elles m'ont mise à l'aise. J’ai pu jouer deux matchs durant mon premier rassemblement, c'était vraiment un plus.
Que retiens-tu de tout ça ?
Il faut toujours travailler parce que rien n’est acquis. Chaque sélection est différente. Chaque fois qu'on est appelé, il faut se battre pour son pays. Ça met du stress, mais c'est aussi une très bonne chose de pouvoir représenter son pays, surtout à mon âge. Il faut surtout continuer à travailler et ne rien lâcher parce que rien n'est acquis et notre place n'est pas garantie à vie chez les pros.
Depuis ton arrivée chez les Bleus, il y a pas mal de choses qui ont changé. Il y a un nouveau sélectionneur en poste en la personne d’Hervé Renard. As-tu déjà pu t'entretenir avec lui ?
Oui, il a pris le temps de parler à toutes ses joueuses, donc je trouve ça cool de sa part. Et puis on a échangé lors des entraînements, il était vraiment présent.
Il t'a fait quelle impression, Hervé Renard ?
Il est impressionnant quand même, sa voix porte… Il est exigeant, mais c'est normal. C'est ce que le foot de haut niveau demande. Il est très bien entouré par ses adjoints aussi. Le fait qu'il y ait énormément de monde sur le terrain, c’est bien. Sur chaque exercice, on est très bien entourées, on est très cadrées. Donc ça, c'est vraiment bien.
Tu songes déjà à la prochaine Coupe du Monde ?
Oui, je l'ai dans un coin de ma tête, comme toutes les joueuses qui aimeraient faire cette Coupe du Monde. C'est sûr que c'est un rêve pour moi de participer à une Coupe du Monde. Ça serait ma première chez les pros, donc on va croiser les doigts et travailler durant le stage à Clairefontaine.
Si ton ticket pour l’Australie est confirmé tu auras quelle réaction ?
Je serai très heureuse, surtout par rapport à ma famille qui me suit depuis le début. Et puis, ce sera un accomplissement de tout le travail fourni depuis mon plus jeune âge.
Et si tu devais remercier quelqu'un pour tous tes accomplissements jusqu'à présent, ça serait qui ?
Ma mère et mon frère. Ma mère et mon frère (elle insiste), même si j'ai eu de très bons coachs qui ont pu me faire progresser, mais ça reste quand même la famille qui est toujours auprès de moi.
Si tu devais finir cette interview par une phrase qui te représente, ça serait laquelle ?
« Ne jamais baisser les bras. »
Si tu devais choisir un super-pouvoir ?
La téléportation.
C'est quoi ta plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté ? Ma famille, ma mère.
Quelle note te donnerais-tu par rapport à cette interview ?
Pour mon honnêteté je mets 10 après pour mon entretien je dirais 7 ou 8.
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