OnzeMondial
·17 décembre 2024
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Débarqué à Lyon en janvier 2018 avec l’étiquette de grand espoir du football français, Oumar Solet n’est jamais parvenu à s’imposer à l’OL. Lassé d’attendre sa chance, le central a rejoint le Red Bull Salzbourg à l’été 2020. En Autriche, le joueur formé à Laval s’éclate et affiche son talent en Ligue des Champions. Au point d’intéresser les plus grosses écuries européennes. De passage en région parisienne, le natif de Melun est passé dans les locaux de Onze Mondial pour prendre la parole.
Voici quelques extraits de notre interview de Omar Solet. L’intégralité de cet interview de 6 pages est à retrouver dans le magazine n°364 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 9 février.
Entretien réalisé avant son transfert à Udinese.
Comment s’est déroulée ton enfance ?
J’ai d’abord habité dans le 77, à Dammarie-les-Lys. J'ai quatre frères. Avec mon petit frère, on était tout le temps ensemble, on jouait au foot à l’école ou devant la maison. Et depuis cette époque, on n’a jamais arrêté de jouer ensemble. Mes parents et mes grands frères étaient aussi dans le football. J’ai grandi dans une famille de footeux. Je pense que c’est pour ça que je suis devenu footballeur (sourire). On était cinq garçons quand même, on ne parlait que de foot, matin, midi et soir. On vivait football, respirait football, mangeait football et dormait football. Avec mon petit frère, on se chamaillait tout le temps, on se lançait des défis. J’en garde de bons souvenirs.
Tes parents faisaient quoi dans la vie ?
Ma mère travaillait à l'hôpital. Et mon père a toujours été avocat. Mais il a une grande passion pour le football. Mon père aime beaucoup le foot, il est très passionné. Il suit tous les matchs, il suit tous les résultats Quand on était petits, il venait jouer avec nous, au quartier, avec tout le monde. En plus, les gens le trouvaient bon. C'est pour ça qu’il pouvait jouer avec nous, parce qu'il jouait bien. Mes frères aussi venaient jouer, on faisait des cinq contre cinq.
Tu étais quel type de garçon ?
J’étais calme, j'avais juste envie de jouer au foot. Je ne pensais qu’à ça. Je voulais toujours prendre mon ballon et sortir dehors. À l’école, mes parents étaient derrière moi. Mes parents ne pensaient pas que j’allais devenir footballeur professionnel. Moi-même, je n’y pensais pas. Je voyais les gens à la télé, mais je ne pensais pas me retrouver à la télé. Je voulais juste jouer. Pour revenir à l’école, je n’étais pas le meilleur de la classe, mais j’étais dans la moyenne. J’ai arrêté l’école en première lorsque je suis arrivé au centre de formation de Laval, car tout est allé vite pour moi. À 17 ans, j’ai intégré l’équipe première. Avec les entraînements et la récupération, c’était dur de continuer l’école.
As-tu une histoire marquante concernant ton enfance ?
Petit, j’aimais trop le football. Et ce n’est pas la même chose que lorsque tu es en professionnel. À l’époque, il n’y avait que le football, on jouait avec nos copains, on faisait des tournois, on allait dans les autres villes. C'étaient des moments très forts.
Tu aimes moins le foot désormais ?
Non, j’aime toujours le football, mais je le vois d’une manière différente. Petit, j'étais insouciant, je kiffais simplement. Je ne me posais pas la question de savoir si j’allais être sur le banc, en réserve ou en dehors du groupe. Je ne pensais qu’à m’amuser.
Comment as-tu atterri à Laval ?
C’était difficile pour moi. Quand on est jeune, tout le monde cherche à signer rapidement dans un club professionnel. Et moi, ça a un peu tardé. J’ai commencé à Dammarie-les-Lys, ensuite, j’ai déménagé dans le 94, du coup, je suis passé par Créteil et Villejuif. À 13 ans, j’ai eu un petit déclic. Et là, on a poussé pour que je me fasse repérer par un club. Dans le même temps, mon petit frère avait la cote, tous les clubs s’intéressaient à lui. Il avait l’habitude d’être convoqué par les écuries françaises. Moi, j’étais bon, mais rien ne se passait autour de moi. Mais je n’étais pas jaloux, je voulais que mon frère réussisse avant tout.. Il était très courtisé. Mais je n'ai pas lâché. J'ai continué à tout donner.
Tu étais déjà défenseur ?
J'ai commencé défenseur, ensuite, je suis passé au milieu. J’ai signé à Laval en tant que milieu de terrain. Souvent, on se dit : « Après 15 ans, ça va être difficile de trouver un club ». Et malgré ça, j’ai poussé à fond. Je jouais à Villejuif, club réputé en Île de France. Grâce à ce club, j’ai pu me montrer. Lors d’un stage effectué par le Stade Lavallois, j’ai été validé. Ensuite, on a reçu les contrats et on a signé. Quand je dis « on », c’est parce que mes parents ont dit à Laval : « Ok, vous prenez Oumar, mais il faut aussi prendre son petit frère, Isaac ». Et comme je te disais, mon petit frère intéressait plein de clubs, mais personne ne se positionnait concrètement. Du coup, on a été ensemble à Laval. Mon frère était aussi milieu.
Partir à Laval à deux, ça devait être plus simple pour vous.
Oui, surtout qu’on a toujours été très proches. On a toujours été surclassés, on était toujours ensemble. On a un an de différence, du coup, j’ai d’abord quitté la maison pour Laval et lui m’a rejoint un an après. On était dans le même centre de formation. On s’est aidés mutuellement. J’étais content d’aller à Laval, car c’était mon objectif : rejoindre un club pro, peu importe le club. Je me disais : « Pas besoin de signer au PSG pour écrire mon histoire ». Je suis passé par la petite porte et j’en suis fier.
Quels sont tes souvenirs de ta formation ?
À Laval, il y avait plusieurs jeunes de la région parisienne. Donc quand tu arrives là-bas, tu n’es pas dépaysé, car tu es avec des jeunes qui viennent du même environnement que toi. Là-bas, j’ai fait mes preuves, je ne voulais pas perdre de temps. Grâce à mon travail, j’ai rapidement atteint le groupe pro.
Comment se sont passés tes débuts avec le groupe pro ?
Quand je monte avec l’équipe première, le club descend en National. Mais j’ai quand même pu signer mon premier contrat professionnel. Et j’ai fait mes débuts en National avant de signer à Lyon six mois plus tard.
Comment est le niveau National ?
Il ressemble un peu à la Ligue 2. Il n’y a pas une grande différence. Moi, j’aspirais à jouer au haut niveau, je savais que c’était une étape. Ce passage aura été un palier dans la construction de ma carrière.
Comment as-tu été recruté par Lyon ?
On était tous surpris déjà ! J’étais à Laval, je voulais juste jouer en équipe première et faire mes preuves. Et au bout de six mois, l’OL me sollicite, c’est dingue (il coupe). J’allais oublier, durant les six mois, j’ai également participé à la Coupe du Monde U17 avec l’équipe de France, en Inde. J’ai pu me montrer et performer là-bas. À mon retour du Mondial, en décembre, Lyon se positionne. Et je n’ai pas hésité.
Passer du National à Lyon, ça ne t’a pas fait peur ?
Moi, je ne pensais pas vraiment à tout ça. Je voulais juste jouer au football. Lyon est un top club français, donc je ne pouvais pas hésiter. Je connaissais mes qualités, je me sentais capable, et puis, mes coéquipiers lyonnais de la sélection me disaient de venir. Donc je me disais : je vais à Lyon, je montre mes qualités, ça va marcher.
Lorsque tu signes à Lyon, ta vie change.
Oui, beaucoup de choses changent. J’ai passé six paliers d’un coup. Il a fallu que je me réadapte. Les joueurs changent, la qualité des joueurs change, ton salaire change, les entraînements changent, le coach change, le niveau… tout était nouveau pour moi. C’était un grand changement, mais je n’avais pas peur de tout ça.
Tu aurais pu perdre la tête…
Oui, mais quand tu regardes autour de toi, que tu vois les autres joueurs au-dessus de toi, ça te remet les idées en place. Ça te montre que tu n’es pas arrivé. Tu vois les autres qui ont déjà de belles carrières, et toi, tu es personne. Tu dois donc te mettre au boulot. Quand j’arrive à Lyon, je me dis juste que je suis un petit en devenir, je reste à ma place car je n’ai pas le même standing que les autres.
Tu avais une étiquette de grand espoir, finalement, ça n’a pas marché. Pourquoi ?
Je n'ai pas toutes les raisons parce que je ne contrôle pas tous les paramètres. Moi, je suis arrivé à Lyon dans l'optique de progresser. Passer de Laval à Lyon, c’était un grand saut pour moi. À Lyon, il y avait de la concurrence, je ne pouvais pas arriver et jouer directement. Je pense quand même qu'il y avait largement moyen pour moi de me faire une place à Lyon Ce sont les aléas de la vie, ça fait partie d’une carrière de footballeur. Le plus important, c'est ce qui est devant nous.
Comment expliques-tu le fait que tu ne te sois pas imposé ?
Je n'ai pas vraiment d'explication. Je trouve que j'avais largement le potentiel et les qualités pour jouer. Beaucoup de gens le savent. Mais ça fait partie du football. Ce n’était, peut-être, pas le bon moment pour moi. Ce n’était, peut-être, pas le bon moment pour le club de me lancer. Le coach ne me sentait, peut-être, pas assez fiable. Après, je peux comprendre certaines choses, d’autres non. Moi, je suis un joueur, pas un coach. Ce n'est pas moi qui décide. Comme je sortais de National, il n’avait, peut-être, pas totalement confiance. Ce n’est pas évident non plus.
Avais-tu des explications ?
On ne m'a pas vraiment donné d’explication. J'étais le plus jeune de l'équipe. Quand tu as 18 ans, le coach n’a pas d’explication à te donner. S'il n’a pas envie de te faire jouer, il te fait pas jouer. Tu restes sur le côté et tu travailles, tu essaies de continuer à progresser.
Tu as joué quelques matchs, qu’en retiens-tu ?
Que du positif ! Quand j’ai joué, je trouve que j’ai été bon, je n’ai pas été mauvais. Quand tu joues défenseur central, pour t'imposer, tu as besoin de temps de jeu et d’enchaîner. Quand tu enchaînes, tu prends confiance et tu te montres de plus en plus. L’entraînement de matchs est obligatoire pour l’évolution et la progression. Si tu me fais confiance et me laisses enchaîner les matchs, je sais que je suis un joueur fiable. Mais ça, ce n’est pas entre mes mains, ce sont les coachs qui décident.
Qu’as-tu appris de ce passage ?
J'ai beaucoup appris. Quand tu vois la qualité des joueurs, tu es obligé de te surpasser pour essayer d’atteindre leur niveau. Ça m'a donné une meilleure vision des choses. J’ai aussi pu me jauger. Quand tu défends au quotidien sur Nabil Fekir, Bertrand Traoré, Memphis Depay et j’en passe, c’est costaud. J’ai bien progressé avec eux. Ça m’a fait du bien de me retrouver avec eux tous les jours. J’ai pu évaluer mon niveau et me projeter.
Tu as connu une grave blessure durant ton passage à Lyon, avec une rupture des ligaments croisés, comment as-tu vécu cette période ?
J'arrivais sur ma troisième année, j’étais patient, j’attendais mon heure. Et voilà, ça arrive souvent aux jeunes joueurs lorsqu’ils sont déçus et frustrés. Ça arrive à un mauvais moment pour moi (il coupe). Et puis, peut-être, que c’était un mal pour un bien. Car à mon retour de blessure, j’ai directement signé à Salzbourg. Je trouve que l’OL aurait pu mieux gérer mon cas. À cette époque, les dirigeants auraient pu mieux gérer le cas de plusieurs jeunes. Je sais que ce n’est pas facile. De manière générale, dans tous les clubs, il faudrait mieux gérer les jeunes joueurs qui arrivent de l’extérieur. À Lyon, j’aurais aimé me sentir plus aimé, sentir une volonté de me faire jouer, progresser et devenir un joueur de l’’équipe première. Le manque de temps de jeu, la frustration, la perte de confiance, ce mélange a amené la blessure. C’est dur de gérer la frustration, surtout quand tu sais qu’il y a la place pour jouer. Mais tu apprends toujours d’une grosse blessure. Donc je ne suis pas négatif. Avant la blessure, je n’étais pas dans une optique de départ, mais je me posais des questions.
Intérieurement, comment gérais-tu le manque de temps de jeu ?
C'était très difficile. Un an, ça va, deux ans, c’est supportable, mais quand tu entres dans la troisième année, et que tu vois que ça tourne en rond, ça commence à devenir pesant. Les émotions se font ressentir, et c’est difficile. J’aurais aimé que mes coachs à Lyon me poussent vers le haut, malgré le faible temps de jeu. Au moins, qu’ils arrivent à me garder concerné et concentré. J’aurais aimé qu’on me montre que j’avais un avenir au club. C’est ce qui m’a manqué.
Suis-tu l’actualité de l’OL ?
Oui, je suis un peu. Je sais qu'ils sont très mal classés. Et j'espère qu'ils vont remonter la pompe. J’ai quand même passé de belles années au club, même si je n’ai pas joué. J'ai rencontré de bonnes personnes. Et j'ai toujours des proches qui jouent à Lyon. J'espère qu'ils vont se maintenir parce qu'ils méritent leur place en Ligue 1.
Pourquoi rejoindre l’Autriche après l’OL ?
Je ne vais pas juste en Autriche, je signe au Red Bull Salzbourg. Ce club fait rêver plein de jeunes joueurs. Quand tu es en France, tu peux avoir des a priori sur Salzbourg, mais aujourd’hui, je joue avec des joueurs qui viennent de Slovénie, de Pologne, de partout, et ils rêvent tous de jouer à Salzbourg depuis leur enfance. Je sais pourquoi j’ai signé là-bas. Salzbourg m’a donné tout ce que Lyon ne m’a jamais donné.
Salzbourg a payé un transfert important pour toi alors que tu n’avais quasiment pas joué en professionnel. Tu en dis quoi ?
C'est très valorisant. Mais tu sais, je n’ai jamais douté de moi, j’ai toujours su que j’étais un bon joueur, que j’avais des qualités. J’étais en équipe de France à ce moment-là. J’étais juste un joueur attendu. Salzbourg a décidé de miser sur moi, malgré ma grave blessure, ça prouve que les dirigeants avaient une grande confiance en mes qualités. Moi, je voulais leur rendre sur le terrain et leur montrer qu’ils avaient fait le bon choix.
Tu découvres la Ligue des Champions à Salzbourg, c’est comment ?
C’est spécial de jouer la Ligue des Champions. C’est la preuve formelle qu’on atteint un certain niveau. Mais là, j’ai un doute sur mon premier match, je joue cette compétition depuis trois ans, donc, j’ai un petit trou (sourire). Laisse-moi le temps de me souvenir. Je suis quasiment sûr que c’était face à Séville, à l’extérieur. On avait fait 1-1, alors qu’on aurait pu gagner facilement 3-1. Je garde un bon souvenir de ce match. Cette saison-là, on a atteint les huitièmes de finale de la compétition. C’était une première pour Salzbourg. On avait affronté le Bayern Munich.
Tu dois attendre avec impatience les matchs de Ligue des Champions pour te montrer, non ?
Oui, je suis très motivé pour jouer ces matchs-là. C'est vrai que le championnat autrichien ne fait pas partie des meilleurs. Mais je sens une belle progression depuis mon arrivée. Les équipes deviennent de plus en plus fortes. Mais c’est vrai que la Ligue des Champions prime pour nous. On était tous motivés lors des matchs de Ligue des Champions.
As-tu galéré face à des attaquants ?
J’ai pu jouer de très bons joueurs et de très bonnes équipes. Au Bayern, face à Lewandowski ou Coman. Le match était difficile, mais on s’était bien battus. On n’a pas peur, on joue notre football. On arrive même à surprendre nos adversaires. Mais si je devais te sortir le nom d’un joueur, je dirais Coman. Même s’il n’était pas vraiment dans ma zone, lorsque tu le rencontres, tu sens qu’il va te mettre le feu.
Tu évolues au club depuis trois ans, tu ne penses pas avoir fait le tour ?
J’ai plusieurs matchs de Ligue des Champions dans les jambes. Je joue, je répète les matchs. Je fais mes 30-35 matchs chaque année. J’avais besoin de ça. C’est important pour un jeune joueur. J’ai de grandes ambitions. J'espère jouer dans les meilleurs clubs au monde. Mais pour l'instant, je suis à Salzbourg, on attend que les choses se fassent. On verra comment le futur se dessine.
Après Salzbourg, la prochaine étape est un grand club européen.
J’espère. Dieu va décider de tout ça.
Qui est Oumar Solet ?
Oumar est un jeune garçon qui vient de la région parisienne, il est juste déterminé et concentré sur ce qu'il veut faire de sa vie. Il est généreux, il a le sens du partage. Je suis quelqu'un de souriant, je suis attachant. J'aime faire du bien et rendre les gens meilleurs. Voilà comment je me définis.
Tu te définis encore comme un jeune joueur ?
(Direct) Oui. J’ai 23 ans, c’est très jeune. Mais il est vrai qu’à Salzbourg, je fais partie des plus âgés, car on a une équipe très jeune.
Comment organises-tu ton quotidien ?
C'est la routine. Un peu comme tous les footballeurs: entraînement, repos, maison, récupération. Je vis tout seul. Je ne m’ennuie pas trop. Je suis quelqu'un qui aime bien rester tranquille, se reposer, récupérer, faire ses entraînements. Je fais ce que j'ai à faire, je m’entraîne à fond. Je prends soin de mon corps…
Tu cuisines seul ?
Parfois, je fais à manger tout seul. Ça peut m'arriver. Mais à Salzbourg, ils font vraiment attention à ça. Ils nous donnent souvent des repas à emporter à la maison. J’ai aussi un cuisinier que j’appelle de temps en temps. J'ai tout autour de moi pour réussir.
Qu’aimes-tu faire en dehors du foot ?
Je regarde beaucoup de séries. Si je dois te citer une série : Power. J’aime le personnage de Ghost. Il cherche constamment à devenir quelqu’un de grand. Je me retrouve en lui car je veux devenir aussi quelqu’un de grand.
Tu as des passions ?
Le basket. Je ne regarde pas le basket, mais j'aime jouer au basket. Je connais les anciens joueurs, mais pas la nouvelle génération. Je n'aime pas trop regarder les matchs, sauf si on m’invite à un match (sourire). Mais j’aime jouer dehors, je suis un bon joueur. J’ai un super ami qui joue vraiment bien au basket. Il a arrêté, mais moi, je le voyais devenir professionnel. Du coup, on sortait ensemble pour jouer sur des city de basket. Maintenant, j’ai arrêté car je suis tout seul. En dehors du foot, je regarde des séries et je suis sur mon téléphone.
Tu lis ce qui peut se dire sur toi ?
Oui, je suis l’actualité. C’est bien de savoir ce qui se raconte sur toi. Mais attention, je n’y porte pas une grande importance. Je navigue sur Instagram, Twitter, Tik Tok, je traine sur les réseaux quoi.
Comment ta famille vit l'évolution de ta carrière ?
Ma famille vit bien ma carrière. Tout le monde est à fond dans le foot. Même mon grand-père, aujourd’hui décédé, paix à son âme, était très foot. Je suis d’origine centrafricaine et ivoirienne. Mon grand-père est connu en Centrafrique grâce au football justement. C’est pour ça que toute la famille est passionnée par le football. Mais encore une fois, personne n’a jamais cru que j’allais réussir dans le foot, on ne pouvait pas l’imaginer. Mes parents n’avaient aucune arrière pensée, ils voulaient juste que je m’amuse. Ils s’en foutaient que je sois en équipe A, B, C ou D. Ça ne leur faisait ni chaud, ni froid. On en parle souvent d’ailleurs de cette époque avec ma famille. Tout s’est fait naturellement en fait.
Ton père exerce toujours le métier d'avocat ?
Oui, il exerce toujours le métier d'avocat. En même temps, il est aussi derrière moi, il suit ma carrière. Tout le monde vit bien mon évolution, ils me poussent et me supportent au quotidien. Mon grand-père m’a vu jouer, c’était spécial pour lui. Quand on lui a dit que j’étais footballeur, il n’y croyait pas au départ. Quand il m’a vu sur le terrain, il a compris que c’était du sérieux (rires). Il est venu me voir lors d’un match avec Lyon, face à Amiens. Il a vu tout le monde dans le stade, ça lui a fait plaisir. Il aimait bien m’appeler pour me donner des conseils.
Peux-tu définir ton style de jeu ?
Je suis un joueur de ballon. Mais je suis aussi un joueur qui est bon dans les duels, dans les un contre un. J'aime vraiment le foot, j'ai envie d’être bon dans tous les aspects qu’un joueur peut avoir : technique, rapidité, vision du jeu, jeu défensif, duel… J’ai grandi comme ça. J’ai grandi en dribblant. Avant, j’étais un offensif. Je ne sais pas pourquoi on m’a reculé. Mais c’est vrai que je me voyais bien faire carrière au milieu de terrain. J’aurais pu faire une belle carrière à ce poste. Je suis convaincu que, même aujourd’hui, je pourrais être bon au milieu. Souvent, je me dis : « J’aimerais avoir Guardiola comme coach ». Car quand je vois qu’il met Stones ou Akanji au milieu de terrain, je trouve ça incroyable. Je me dis que je pourrais faire la même chose.
Tu pourrais être un bon dribbleur ?
Je pourrais être un bon passeur, un bon dribbleur. J'aime casser les lignes, monter et percuter. Voilà tout ce que je peux avoir dans mon bagage.
Quelle est ta plus grosse qualité ?
C’est difficile de répondre à cette question. J’ai envie d’être bon sur tous les aspects. Je veux juste être le meilleur partout. Par contre, j’aimerais améliorer mon jeu de tête, je veux marquer plus de buts.
Qu’est-ce qu’un grand défenseur ?
C'est un défenseur dur dans les duels, agressif et intelligent. J'admire les défenseurs qui jouent sans pression, qui jouent avec leur tête. Ça me fascine vraiment. Jouer avec sa tête, c’est très important. Il faut avoir confiance en soi sur le terrain. Si tu es bien dans ta tête, tu ne ressens pas la pression, tu ne te laisses pas perturber, j’aime montrer que je suis à l’aise. J’aime qu’on sente que je suis confiant et conscient de ce que je fais, des risques que je prends. Et que je les prends à bon escient.
Qui sont les défenseurs que tu aimes regarder?
Le défenseur que j’ai toujours aimé c’est Ramos. J’aime aussi Thiago Silva. Je voudrais être un mélange de Ramos et Thiago Silva. Il faut s’inspirer de ces deux joueurs. Thiago Silva, je le trouve trop intelligent. C’est un exemple à suivre. Ramos a ce côté agressif et sur dans les duels. Il a du répondant sur le terrain, voilà pourquoi tout le monde le voit comme un patron.
Quels sont tes rêves ?
Devenir un très grand défenseur et un exemple à suivre.
Si tu n'avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?
Je ne sais pas, j’aurais poursuivi mes études, et j’aurais laissé le temps me guider.
Si tu pouvais bénéficier d'un super pouvoir, lequel choisirais-tu ?
Celui d’être indestructible. Comme ça, tu es une machine qui ne se casse pas, tu marches sur une durée indéterminée.
Si tu étais journaliste, tu poserais quelle question à Oumar Solet ?
Je lui demanderais : « Où est-ce que tu voudrais jouer un jour ? ». Et je répondrais : « J’ai toujours été un fan du Real Madrid depuis que je suis tout petit, mais la Premier League m’attire énormément aussi ».
Si tu devais terminer l’interview par une phrase qui te représente ?
Mon père me répète toujours : « Sois fort, sois un guerrier », donc quand j’entre sur le terrain, je me mets en mode guerrier.
Comment tu te notes pour cette interview ?
(Direct) 10 sur 10 (rires).
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