Le Petit Lillois
·26 décembre 2024
Le Petit Lillois
·26 décembre 2024
Ancien de la formation lilloise, Farès Bahlouli garde de mauvais souvenirs du mandat de Christophe Galtier, avec lequel il n’était pas loin de partir en dépression.
Au cours de l’hiver 2017, le LOSC enregistrait de nombreuses arrivées parmi lesquelles des éléments tels que Ricardo Kishna, Anwar El Ghazi, Junior Alonso, Xeka ou encore Farès Bahlouli. Il évoluait d’abord sous les ordres de Franck Passi, puis sous la houlette de Marcelo Bielsa avant que Christophe Galtier ne prenne la suite. L’objectif était alors clair : le maintien. L’ambiance n’était néanmoins pas idéale pour arracher un dénouement positif alors que le bateau tanguait sérieusement. L’ancien prodige de l’Olympique Lyonnais revient sur l’envers du décor dans un entretien accordé à So Foot.
« Franchement… Pourtant, premier entretien avec (Christophe) Galtier. Il me dit : « Farès, je dois m’excuser, on m’avait dit que tu étais une personne compliquée, une tête forte, un comportement… Je te connais depuis dix jours et tu es adorable, avec l’état d’esprit. » Quand il arrive, on est pratiquement derniers ! Mission sauvetage sur le terrain, mais dans le vestiaire, c’est la guerre ! Les joueurs de Bielsa, les Brésiliens, les Français… De là à en arriver presque aux mains, confie Farès Bahlouli. Et Galtier n’a pas les épaules pour tenir ce vestiaire. Du coup, il se sert de (Yassine) Benzia et moi. Il nous convoque. Il joue la carte de la sensibilité, des anciens Lyonnais. On m’avait prévenu de comment il est. Je lui laisse le bénéfice du doute, pour me faire ma propre opinion. On discute. Il est charmant, super sympa : « J’ai besoin de vous, il faut que vous m’aidiez à tenir le vestiaire. » On fait ce qu’il faut. Mike Maignan a aussi un gros rôle. On essaie de l’aider au maximum pour gérer les problèmes. On se maintient. Et là, le gars change du tout au tout », conclut-il, teasant une suite haletante avant de s’expliquer.
« On revient de vacances, le mec fait son mercato. Il nous vire tous !, s’exclame-t-il. Il ne veut plus nous parler, ni nous recevoir. Un matin, on me convoque pour me dire que Galtier ne me veut plus. On me bloque l’accès aux vestiaires. J’essaie d’avoir un entretien avec lui, il ne veut pas. Rien du tout ! On me prend mes affaires et on les jette dans le vestiaire de la réserve. Puis on m’interdit d’accéder au centre d’entraînement, je dois me garer à l’extérieur ! Je ne vais pas rentrer là-dedans, mais quand tu vois, quelque temps après, de quoi il a été accusé (de harcèlement moral et discrimination, Galtier a été relaxé l’an dernier, ndlr), je ne suis pas étonné. Je ne suis pas là pour faire du buzz. Mais tu sens qu’il y a un problème. Ce n’est pas normal. Tu ne me parles plus, tu nous vires un à un comme des chiens, tu m’interdis l’accès à la cantine, aux vestiaires, au parking… », cite Farès Bahlouli.
« J’ai pensé plusieurs fois à arrêter le football »
La saison 2018-2019 a ainsi tourné au cauchemar : « Ils me font la misère. Il y a un mec là tous les jours à l’entraînement, qui se cache, et qui note à quelle heure j’arrive. Ils font exprès de me convoquer l’après-midi. Ils me prennent un rendez-vous avec une diététicienne. Je dois signer à chaque fois. Si je ne viens pas à la pesée, il y a un signalement. Ils m’espionnent dans le vestiaire pour savoir ce que je dis. Ils veulent me pousser à la faute. […] Jusqu’à casser mon contrat, car j’aurais « insulté » un préparateur physique. Derrière, je les attaque. Conciliation. On ne se met pas d’accord. Et le fait que j’ai insulté n’apparaît nulle part sur les papiers. Ils voulaient se débarrasser de moi, il fallait bien qu’ils trouvent quelque chose… Ils ont été condamnés pour harcèlement moral. (En juin 2023, le LOSC a été condamné à lui verser 510 000 euros, ndlr.) »
S’il était ensuite parvenu à rebondir, à Lyon, il n’était pas loin de tomber en dépression : « Heureusement qu’on est croyant, que j’ai une ossature, ma femme et mes enfants qui m’aident beaucoup. Je pense plusieurs fois à arrêter le foot. Le pourquoi je fais du foot, je ne le retrouve plus : l’insouciance, le plaisir, le spectacle. Il n’y a plus rien. Que du business, des sales coups. Je suis écœuré », conclut ainsi Farès Bahlouli, aujourd’hui sans club depuis son départ d’Ukraine.