But Football Club
·30 mai 2021
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·30 mai 2021
Repreneur déclaré des Girondins de Bordeaux, l'homme d'affaires Bruno Fievet a expliqué sa méthodologie en termes de recrutement et mis quelques tacles bien sentis.
Dans un long entretien accordé au site girondins4ever, Bruno Fievet a expliqué à quoi ressemblerait la cellule de recrutement s'il était désigné comme repreneur. C'est très intéressant, très argumenté mais, surtout, ça tacle dans tous les sens puisque même le FC Nantes a eu droit à une petite dédicace de la part de l'homme d'affaires !
"Au niveau de la cellule de recrutement, il y aura un directeur du recrutement, avec un coordinateur des scouts en-dessous qui sera Guillaume Duriatti. Il est lui-même scout, et travaille aujourd’hui pour moi, en visualisant des joueurs sur la partie Est de la France, la Suisse, la République Tchèque et l’Allemagne. Ce qui est intéressant aussi, c’est de sectoriser les scouts. Je peux vous donner un ou deux noms. Il y a notamment Mustapha Hadji, un ex-grand joueur, qui va travailler sur l’Afrique et notamment l’Afrique francophone. Je pense que pour des raisons d‘adaptation, c’est toujours mieux d’avoir des joueurs qui parlent la langue. L’Afrique a de nombreux pays francophones : le Maroc, l’Algérie, le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun… C’est sur ces pays qu’on doit aller chercher des joueurs qui pourront rejoindre les Girondins. On a aussi une cellule qui va s’occuper de toute l’Amérique du Sud avec deux personnes identifiées. On a aussi une personne, dont je ne peux pas dire le nom parce qu’elle est en poste, qui s’occupe de toute la partie Sud de la France, Italie, Espagne, Portugal… On est déjà très bien équipés, et il manque encore un ou deux noms dans la cellule parce qu’on aimerait être cinq ou six. "
"Mais ce qui est vraiment très important, et ce que je veux, c’est l’indépendance de la cellule de recrutement. C’est primordial dans le football actuel que la cellule de recrutement soit indépendante parce que si vous laissez le choix à votre entraineur des joueurs qu’il veut avoir, vous êtes sûrs de deux choses. Premièrement, que la durée du contrat du joueur soit supérieure à la durée du contrat de l’entraineur. La durée de vie d’un entraineur en Ligue 1 est aujourd’hui de 13 mois, même si Nantes favorise beaucoup la baisse de cette moyenne… Mais aujourd’hui, puisque c’est de 13 mois, et que les durées des contrats des joueurs sont de trois ou quatre ans, si l’entraineur choisit son joueur, vous êtes sûrs que pendant trois ans, vous aurez un joueur qui va faire la gueule : parce que l’entraineur pour lequel il est venu ne sera plus là."
"C’est exactement ce qui s’est passé avec Nicolas De Préville qui était l’homme de Jocelyn Gourvennec. Quand Jocelyn a été limogé, Nicolas De Préville, qui était venu pour lui, s’est retrouvé un peu orphelin et n’arrivait pas à montrer ses qualités. L’entraineur doit demander des profils à la cellule qui lui proposera des joueurs. La cellule lui donnera cinq profils qui correspondent à son vœu. Et derrière, on discute : le Président, le manager général, le directeur sportif s’il y en a un – on verra -, l’entraineur, et l’ensemble de la cellule de recrutement. Pas seulement le directeur de la cellule, mais aussi tous les scouts, qui doivent être impliqués. Ils doivent savoir pourquoi un joueur qui a été proposé n’a pas été retenu, dans le but de les garder motivés, en éveil sur ce qui se fait. Et là, collégialement on dit que le numéro 1 qu’on veut prendre c’est lui, le numéro 2, etc. Et ensuite on commence à discuter avec le joueur. Si le numéro 1 ne peut pas ou ne veut pas, on passe au numéro 2, etc. Cette stratégie du recrutement doit vous éviter tous les problèmes qu’on a connus dernièrement. Cela motive tous les acteurs. Aujourd’hui, des informations que j’ai sur le travail qui a été fait par Alain Roche, c’est que même nos recruteurs ne voient plus de matches. On fait de la vidéo. La vidéo, c’est très bien, il en faut, mais elle doit venir confirmer ou infirmer ce que le scout a dit. Ce n’est pas l’inverse. Le scout va le voir sur le terrain, dans plusieurs situations de jeu, à l’extérieur, à domicile, contre une équipe plus faible, plus forte, du même niveau. Un joueur doit être vu au moins six fois. S’il est vu six fois dans six situations différentes, on peut avoir un avis, on a les informations sur le joueur."
"Mais le travail du recrutement ne s’arrête pas là. Une fois que vous avez vu le joueur six fois, que vous avez identifié que c’était pour vous le bon joueur en tant que scout, c’est là où le directeur de la cellule de recrutement doit se déplacer, pour confirmer ce qui a été vu. La vidéo confirme elle aussi, comme ça on a trois avis sur un joueur. Et évidemment on continue à travailler parallèlement : on discute avec le joueur, on discute avec son entourage, on regarde s’il peut jouer à Bordeaux au niveau de la philosophie, de la mentalité, de façon de vivre… Tout ça est hyper important, on ne peut pas s’arrêter à dire ‘j’ai vu un joueur sur vidéo, oui il est bon, je le connais, on va le prendre’. On connait un joueur quand on a discuté avec tout son environnement et qu’on l’a vu jouer au moins six fois, tout en étant vu par plusieurs personnes. C’est une évidence. Et il faut être d’accord de dépenser de l’argent dans cette cellule pour ne pas que justement ça vous coûte sur des transferts trop onéreux que vous faites à la dernière minute parce que vous n’avez pas pris les bons renseignements. Là, vous vous retrouvez le 28 août en prenant Andreas Cornelius, avec un joueur qui vous plante trois buts pour un salaire de 150000€ par mois. Ça, ce n’est plus possible, on ne doit plus arriver à des choses comme ça."
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