Lensois.com
·3 février 2025
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·3 février 2025
Si vous avez grandi avec le RC Lens des années 1990, il y a fort à parier que vous ayez pour référence la défense de l’époque, composée des tauliers Sikora, Wallemme, Magnier, Adjovi-Boco ou encore Lachor et le polyvalent Déhu. Des noms que l’on aime encore évoquer comme des points de repère historiques aujourd’hui. Pour une plus jeune génération, il est évident que le trio Jonathan Gradit-Kevin Danso-Facundo Medina, auquel on ne manquera pas d’associer Przemysław Frankowski, Deiver Machado ou pourquoi pas le soldat Massadio Haïdara, restera tout autant dans les mémoires, comme de la nôtre. Et pour cause, ce trio aura dégoûté un nombre incalculable d’attaquants pendant plus de 3 ans, servant également de base à la qualification en Ligue des champions en 2023 au prix d’une saison historique. Gradit, Danso et Medina n’ont pas été champions de France contrairement à certains de leurs aînés cités plus haut, mais ils ont contribué à un record de points qui ne sera sûrement pas battu de sitôt (84).
Le départ de Kevin Danso vient sonner pour de bon la fin d’une ère que beaucoup voudront chérir pendant longtemps, et on les comprend. La fin d’une ère déjà amorcée par le départ de Franck Haise, l’architecte de ce trident défensif d’enfer, que ce soit pour protéger les buts de Jean-Louis Leca ou de Brice Samba, par la montée en puissance d’Abdukodir Khusanov plus tôt dans la saison et par les choix de Will Still, qui a parfois préféré une défense centrale à deux. Les performances individuelles pendant 3 saisons de ces 3 compagnons de route auront souvent été énormes. Le fruit surtout d’une complicité technique sans pareille en Ligue 1.
Un trio défensif qui fera date.
Maintenant, il faut avancer. Il est toujours difficile de voir un élément majeur comme Kevin Danso partir en fin de saison, mais sans doute arrivait-on aussi à la fin d’un cycle. On n’avait pas spécialement envie que ça se termine, mais lui sans doute un peu plus que nous, et il en avait le droit. C’est aussi un peu la règle dans le football moderne, et difficile de ne pas comprendre l’envie de Danso de relever un nouveau challenge, lui qui a toujours rêvé de Premier League. On est assez soulagé de le voir quitter le projet lensois pour un club du standing de Tottenham, même si le club londonien vit une saison décevante (14e avec tout de même 10 points d’avance sur la zone rouge) plutôt que d’aller à Wolverhampton ou Rennes… Quand il s’agit d’un joueur qui laisse tant de bons souvenirs, on peut difficilement se contenter de regarder l’argent qu’il rapporte et celui qu’il va gagner. De grands et beaux derbys londoniens l’attendent, sans doute aussi des joutes européennes dans les prochaines années.
Une défense se reconstruit, mais elle ne part pas de zéro. Pour l’instant, Gradit et Medina sont toujours là, et on croise les doigts pour la fin du mercato… Mais il y a aussi Malang Sarr, qui monte en puissance au meilleur des moments, et la jeune garde, incarnée par Juma Bah, qu’on espère voir plus de 6 mois à Lens si les accords entre le Racing et Manchester City le permettent, voire Nidal Celik, jeune joueur bosnien de 18 ans annoncé très prometteur et décrit comme très mature, qui doit arriver du FK Sarajevo. On n’oublie pas non plus les Made in Gaillette, comme Ismaëlo Ganiou ou Kyllian Antonio, qui ont encore le temps d’apprendre. Le RC Lens vient de faire deux clean sheets et de reprendre la tête du classement des défenses. Sans Samba, sans Khusanov, sans Danso. L’occasion de rappeler que la défense, socle indispensable pour obtenir les résultats, est avant tout une question de principes de jeu collectifs. Et il y a bien des raisons de croire que, même sans son pilier autrichien, la maison restera solide.