Walfoot.be
·25 novembre 2022
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Il fait partie de ces binationaux qui s'apprêtent à défier la Belgique avec le Maroc.
Selim Amallah, Bilal El Khannouss, Anass Zaroury : ces derniers jours, les récits de ces joueurs qui ont grandi en Belgique et qui portent aujourd'hui les couleurs de l'équipe nationale marocaines se relatent un peu partout. L'actualité footballistique des deux pays a toujours réservé une place importante aux joueurs binationaux et ce n'est pas le match de ce dimanche qui va inverser la tendance.
Pourtant, parmi ces joueurs à la double nationalité, il en est un dont la Belgique du football parle un peu moins. Et il ne s'agit pas du moins doué. Ilias Chair est né en 1997 à Anvers. Passé par le centre de formation du Club de Bruges et par l'académie de Jean-Marc Guillou comme Jason Denayer, Faysel Kasmi ou Ahmed El Messaoudi (qui a également joué pour le Maroc), Ilias n'est pas resté suffisamment longtemps dans le giron du football belge pour véritablement marquer les esprits.
Pas retenu par le Lierse
A moins que ce soit le football belge qui n'ait pas été assez patient avec lui. Deux petits matchs en début de saison 2015/2016 avec le Lierse dans une D1B encore nommée Challenger Pro League. C'est tout ce que nos pelouses auront vu de ce milieu offensif hyper à l'aise pour casser des lignes balle au pied.
Dans une interview accordée à Talksport, ce petit format (1m72) est revenu quelques années plus tard sur les difficultés rencontrées au moment de percer Chaussée du Lisp : "À 18 ans, j'ai demandé au club quel était mon avenir et ils m'ont fait comprendre que je pouvais partir si je le voulais car je n'étais pas un élément nécessaire, qu'ils recherchaient d'autres types de joueurs. Le problème était que j'étais très petit de taille. Chaque année, je devais leur prouver le contraire".
Lassé de ce manque de confiance en lui, Ilias Chair quitte le Lierse et son instabilité chronique en janvier 2017. Direction les Queens Park Rangers, en deuxième division anglaise qui lui accorde un contrat après trois jours de test. Dans un club qui a relancé la carrière d'Adel Taarabt, ce n'est pas la confiance en les artistes aux épaules moins larges qui manque.
Un exil qui change tout
D'abord incorporé aux équipes de jeunes, l'Anversois s'affirme progressivement et, après être passé par l'inévitable prêt dans une division inférieure (Stevenage, en League Two), il intègre définitivement le noyau A de QPR. Depuis la saison 2019/2020, il est une certitude et la caution technique de l'équipe. L'époque du Lierse est désormais bien loin : le voici désormais qui renseigne 25 buts et 23 assists en 154 rencontres de Championship, championnat pourtant guère réputé pour laisser du champ aux techniciens.
C'est donc tout naturellement que la sélection marocaine a toqué à sa porte il y a un peu plus d'an par l'entremise de Vahid Halilhodzic. Né d'un père marocain et d'une mère polonaise, il avait honoré quelques matchs avec les équipes U23 et U20 lorsqu'il végétait sur le banc du Lierse. Très vite installé comme titulaire, il dispute ainsi la Coupe d'Afrique des Nations en 2021.
Un peu présent sur le terrain depuis l'arrivée de Walid Regragui, il fait malgré tout partie de la délégation qui s'est envolée au Qatar (sur le banc pendant 90 minutes face à la Croatie). S'il pourrait à nouveau rester sur le banc face aux Diables, son histoire montre que rien n'est perdu, même pour un réserviste du Lierse. Et qu'il faut parfois se montrer patient avec ceux qui prennent plus de temps à se développer physiquement.
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