La chatte à Adi | OneFootball

« On est en Ligue des champions, On est en ligue des Champions… » Qui aurait cru que les supporters monégasques seraient euphoriques et pourraient entonner ce refrain sur l’air des lampions dès la pénultième journée du championnat de France ? Il y a quelques semaines, nos favoris perdaient à Brest et ne parvenaient pas à vaincre Strasbourg et Le Havre. L’avenir s’annonçait sombre. Samedi soir, une vague de résultats favorables a balayé les doutes des supporters du club de la principauté. C’est la magie du football !

AS Monaco – Olympique lyonnais : 2-0

AS Monaco : Minamino 62’, Zakaria 68’

L’AS Monaco va donc finir pour la trente-et-unième fois de son histoire sur le podium de la Ligue 1. Cette statistique illustre la régularité de notre club désormais centenaire. Les observateurs pourraient donc s’étonner de la joie exubérante exprimée par l’entraineur, les joueurs et ses supporters samedi soir. Tout autre résultat aurait effectivement été un désastre et aurait eu des répercussions considérables au sein du club. Mais ils se trompent : ce nouveau podium a davantage relevé du chemin de croix que de la marche triomphale de Beethoven. Ce fut réellement éprouvant et bien plus difficile que prévu. En quelques mois, les supporters monégasques auront connu toutes les émotions : euphoriques pendant l’été, désappointés en décembre, déprimés en janvier, dépressifs en mars, mais heureux et profondément soulagés en mai ! Et prêts à remettre ça dès le mois d’août prochain !

Un échec aurait été attribué à Adi Hütter et son avenir en principauté en aurait vraisemblablement été obscurci. Soyons justes : ce podium est donc aussi la validation de ses choix. Le jeu produit est loin d’être un enchantement pour les yeux des amateurs de football. Mais l’objectif est rempli. Samedi encore, l’équipe a été plus solide que brillante. Breel a fait du Embolo et Takumi Minamino a beaucoup couru, mais aussi beaucoup raté. Mais la lumière est venue du Japonais qui a marqué un magnifique but digne d’un bon attaquant. Soyons honnêtes : les faits ont donné raison à Adi Hütter. Il est toujours resté fidèle à sa philosophie de jeu en cherchant à faire de l’AS Monaco un club dominant. Quel que soit l’adversaire, son organisation est immuable : l’équipe cherche à imposer son jeu. A cet égard, le contraste avec l’Olympique Lyonnais a été saisissant samedi soir. Le club de la banlieue stéphanoise devait impérativement gagner. Il aurait pu, mais il n’a jamais semblé pouvoir forcer son destin en emballant le match. Paulo Fonseca a préféré garder ses joueurs les plus créatifs sur le banc et les a fait entrer en jeu alors que le destin de l’OL était déjà scellé. Notre coach, lui, a conservé son plan de jeu : l’équipe a imposé sa force physique en fin de match et a vaincu. Grâce en soit rendue à Adi Hütter.

Avant de promouvoir ses généraux, Napoléon leur demandait s’ils avaient de la chance. Par cette question apparemment simpliste, il cherchait à savoir si ces derniers seraient capables d’adopter des comportements propices à saisir les opportunités, assurant ainsi la victoire de l’armée impériale. La victoire de samedi soir et les défaites de Lille, Nice et Strasbourg ont consacré la stratégie d’Adi Hütter. Notre coach a une ligne directrice et… de la chance. C’est la combinaison gagnante pour un entraineur. Souhaitons-lui néanmoins d’améliorer la mise en pratique de ses idées la saison prochaine.

Le dernier match contre le RC Lens s’annonce donc moins stressant que prévu, mais n’est néanmoins pas dénué d’intérêt. Une victoire des Rouge et Blanc et un nul ou une défaite de l’Olympique de Marseille nous offriraient la deuxième place du classement. Cela permettrait de finir cette saison sur une note encore plus joyeuse et, aux supporters monégasques, de faire une fête bien méritée. Avec la chance d’Adi Hütter, c’est loin d’être impossible !

Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport