La parole aux supporters après LOSC – RC Strasbourg : « On est Lille, pas Guingamp, évidemment que l’on est inquiet » | OneFootball

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Le Petit Lillois

·24 septembre 2024

La parole aux supporters après LOSC – RC Strasbourg : « On est Lille, pas Guingamp, évidemment que l’on est inquiet »

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Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois-ci, c’est avec une certaine inquiétude que certains d’entre eux ont commenté le nul concédé face au RC Strasbourg (3-3) et la série actuelle.

De retour à la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy ce samedi, le LOSC était disposé pour la première fois de la saison dans un 4-2-3-1 qu’une frange des supporters réclamait. Ce nouveau dispositif n’a néanmoins pas permis aux Dogues de se rassurer, bien plus séduisants offensivement, mais empêtrés dans de sérieuses difficultés à l’arrière. Ce double visage s’est illustré par deux réalisations d’Edon Zhegrova en début de match (15′ et 27′) avant que le scénario ne devienne irrationnel. Pris à défaut, Benjamin André forçait d’abord Lucas Chevalier à la parade avant d’offrir deux cartouches aux visiteurs. La défense, passive, ne soutenait pas son portier qui réalisait deux arrêts réflexes, mais encaissait un premier pion (30′). Une dizaine de minutes plus tard (42′), Emanuel Emegha inscrivait le but de l’égalisation en chaussons, laissé seul en plein cœur de la surface. Le naufrage s’est poursuivi pendant de longues minutes, presque tout au long du second acte au cours duquel le LOSC encaissait un troisième but (66′). Heureusement, Lucas Chevalier réalisait deux arrêts mémorables (75′ et 77′) pour relancer les siens, qui arrachaient le nul en fin de match (3-3) grâce à Tiago Santos et Jonathan David (sp. 84′).


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Cette rencontre a été commentée par Dimitri, Pierrick et Esteban, trois supporters interrogés à froid, quelques jours après le coup de sifflet final. Leurs propos sont l’occasion de revenir une nouvelle fois sur la partie récemment disputée, mais d’un angle de vue distinct à ce que l’on peut voir traditionnellement dans la presse.

Une question de ressenti

Neutralisé par le RC Strasbourg, le LOSC n’a pas fait rêver ses supporters malgré une pluie de buts (3-3). Au coup de sifflet final, c’est la déception qui primait dans les cœurs lillois : « Je suis évidemment plutôt déçu d’avoir fait match nul quand on connaît le score après 25 minutes de jeu, mais content quand on le connaît à la 70e. Il y a eu une réaction à souligner, ce qui laisse penser que les joueurs sont impliqués et derrière leur coach. Il ne faut pas oublier que Strasbourg est une équipe qui fera mal à plus d’un adversaire cette saison », débutait doucement Pierrick, dont la volonté d’être rassurant n’a pas suffi à convaincre Esteban : « Je ne peux pas être autre chose que déçu, ce n’est pas la première fois qu’un tel scénario se produit. […] On menait 2-0 au bout de 30 minutes, les joueurs dominaient et le plan de jeu était efficace. Se faire égaliser puis prendre un troisième but, à domicile, contre une équipe si jeune et si peu expérimentée, c’est problématique. On en est au 5e match sans victoire, on sort de quatre défaites consécutives, c’est difficile de déceler du positif », analysait-il.

De son côté, Dimitri est un peu plus nuancé. Avant de voir émerger une certaine forme de frustration au vu du scénario de la rencontre, il appréciait les velléités offensives lilloises : « On a quand même vu des choses très intéressantes sur le plan offensif, tempère-t-il. Je ne suis pas certain que le problème du LOSC soit le dispositif. Je pense que c’est l’implication et le mental qui pêchent. Cette fois-ci, j’ai vu des choses plus cohérentes et plus en adéquation avec les valeurs d’un Dogue. Ce sont des choses que l’on avait perdues ces dernières semaines et ça a donné trente minutes très intéressantes. Ensuite, ce qui m’inquiète, c’est notre défense », conclut-il, dans une simple introduction.

SOS Défense

Désormais lancé, il n’est plus possible de reculer. Il faut se retrousser les manches et attaquer le sujet qui fâche : la défense. Sur ce plan, il n’était plus possible de stopper Dimitri dans son décryptage : « Quand tu analyses froidement la situation, tu te dis que l’année dernière était un véritable exploit. On était parvenu à faire une charnière solide avec trois joueurs (gardien compris) de moins de 23 ans. Normalement, ça, au haut niveau, ce n’est pas possible, juge-t-il en premier lieu. Il y a cette histoire d’âge, mais également de niveau. Intrinsèquement, je trouve que le niveau individuel de nos joueurs défensifs n’est pas dingue. Je trouvais cela fou de lutter pour le podium avec une défense pareille. Je me dis simplement qu’aujourd’hui, on voit le réel niveau de nos défenseurs. Est-ce que Fonseca parvenait à les faire surperformer ? Je ne sais pas, mais en tout cas leur vrai niveau fait flipper pour les grandes échéances », lance-t-il ainsi, rapidement rejoint par Esteban : « Je pense surtout que la défense manque de qualité, certains joueurs n’ont pas ou n’ont plus le niveau requis pour jouer au LOSC », lançait-il froidement, de but en blanc.

Une pièce était alors remise dans la machine nommée Dimitri : « J’ai du mal à penser que cela va suffire. Je suis inquiet pour la suite à ce niveau-là et c’est pour ça que je ne pense pas que l’idée d’une défense à trois était une mauvaise chose. Et puis, les recrues qui sont arrivées derrière ne sont pas des cadors. Aïssa Mandi sortait déjà d’une saison très compliquée. Là, j’ai l’impression qu’il n’y a que des Milous dans notre défense et qu’il manque un Tintin », concluait-il ainsi avec une comparaison digne des plus grands ouvrages. Pour détailler le schéma de pensées, Tintin est censé être le défenseur mêlant expérience et qualité, élément sur lequel les Milous, de jeunes joueurs en pleine évolution, peuvent « se reposer » en cas de coup de mou.

L’inquiétude gagne alors Pierrick. Incapable de contredire ses deux collègues, il pointe du doigt le travail réalisé sur ce plan au sein du club : « Je pense que le système à 3 derrière a été efficace au mois d’août, mais a bousculé certains repères. Les joueurs manquent aussi de confiance depuis quelques matchs. Si cela continue, il faudra réellement remettre en question l’implication défensive du staff et peut-être le réajuster ou changer certaines séances », estime-t-il, pour clore le débat.

Une crise, un gros mot ?

Avant de concéder ce match nul à domicile, le LOSC restait sur quatre défaites consécutives. Si l’hémorragie a été stoppée, comme l’a répété à plusieurs reprises Lucas Chevalier, la dynamique lilloise n’est pas pour autant plus réjouissante avec cinq matchs sans victoire. Cette série n’avait plus été vécue par le LOSC depuis cinq ans et… un autre anniversaire des Dogues Virage Est. Il s’agit là d’une coïncidence calendaire que l’on aurait aimé épargner à la section qui fête ses 35 ans cette année. Mais alors, cette mauvaise dynamique justifie-t-elle l’emploi du terme suivant, celui de crise ?

« Non, c’est trop tôt, martèle Pierrick, soucieux de prendre le sujet à bras-le-corps. Sur les quatre défaites subies, il y en a une qui est réellement difficile à avaler, celle contre Saint-Etienne », débute-t-il, suivi dans l’instant par Esteban : « Inquiet est un grand mot, je pense qu’il est tôt pour s’inquiéter ou tirer des conclusions hâtives », confirme-t-il. D’ici un mois, si la situation ne change pas ou empire, il va évidemment falloir que les dirigeants agissent, mais je fais confiance au club pour remonter la pente, c’est une mauvaise passe, il y a eu des changements au LOSC cet été et je pense qu’il faut un temps d’adaptation, en espérant qu’il ne dure pas trop longtemps. »

« J’ai l’impression qu’il y a quelque chose de cassé »

« C’est sûr qu’on est dans une période qui fait redescendre sur terre », concluait Pierrick de son côté, à demi-mot, laissant ensuite Dimitri s’exprimer : « Franchement, oui. On est le LOSC, pas Guingamp. C’est ce que l’on disait à l’époque où Jocelyn Gourvennec était l’entraîneur et avec cinq matchs sans victoire, cela commence à être compliqué », juge-t-il, prenant le cap contraire de celui choisi par ses deux compères. Il faut bien évidemment ne pas oublier le contexte. Il y a quand même de nombreux blessés et le fait que l’on ait déjà joué beaucoup de matchs cet été. Mais ce qui est sûr, c’est que ça fait peur. Si tu ne gagnes pas au Havre, après tu joues le Real Madrid et c’est difficile d’imaginer une victoire. À mes yeux, le LOSC traverse une crise. Est-ce que Genesio va trouver les leviers rapidement ? Je ne sais pas et ne sais pas vraiment si c’est lui le problème d’ailleurs. Je trouve que l’on jouait vraiment très bien au début de saison, donc je ne pense pas. Je nous trouvais imprévisibles et je n’ai pas envie de tout jeter à la poubelle. J’ai l’impression qu’il y a eu une cassure depuis le match face au Paris Saint-Germain. A-t-il perdu les joueurs avec les sanctions (Thomas Meunier, Jonathan David et Rémy Cabella avaient été écartés du onze de départ, ndlr) ? Je ne sais pas, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de cassé. »

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