La parole aux supporters après LOSC – Stade de Reims : « Quand est-ce que pleure un homme ? Pour sa passion » | OneFootball

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Le Petit Lillois

·21 mai 2025

La parole aux supporters après LOSC – Stade de Reims : « Quand est-ce que pleure un homme ? Pour sa passion »

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Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois-ci, suite à la victoire empochée face au Stade de Reims (2-1), les supporters lillois n’ont pu cacher une certaine émotion.

La rencontre opposant le LOSC au Stade de Reims a été marquée par une sublime inspiration de Rémy Cabella, lui qui foulait pour la toute dernière fois la pelouse de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy avec le maillot lillois. Après une frappe lointaine de Thomas Meunier, qui était contrée et freinée par des Rémois, le Corse surgissait et, dos au but, faisait trembler les filets d’une sublime aile de pigeon (37′). Cette réalisation lançait les Dogues, eux qui peinaient jusqu’ici, malgré une maîtrise certaine, à briser le verrou rémois. Inoffensif, le Stade de Reims n’a eu besoin que d’une seule et unique situation pour faire mouche. À la retombée d’un deuxième ballon, suite à un corner, Akieme arrachait l’égalisation (60′). C’était la douche froide dans les rangs lillois, momentanément relégués à la sixième place.


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Ce sont finalement les entrants qui ont fait la différence. Les vagues se multipliaient et les visiteurs finissaient par craquer en offrant une munition à Chuba Akpom. Ce dernier provoquait et transformait lui-même le penalty (86′) de la victoire (2-1). C’est ainsi, suite à ce scénario et à la fête qui a suivi, que les Dogues, joueurs et supporters, ont pu clore un nouveau chapitre commun. La saison 2024-2025 est désormais révolue. Cette soirée a marqué les supporters lillois, dont une toute petite partie, trois d’entre eux, s’est replongée dans cette ultime partie. Place à Tom, Laura et Patrick.

Une question de ressenti

La 34e et dernière journée de Ligue 1 voyait s’opposer le LOSC au Stade de Reims dans l’enceinte comble, plus de 45 000 spectateurs étaient présents dans les tribunes, de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy. Cette rencontre, la dernière de la saison, était particulière pour tous : « C’est assez marrant, mais je n’appréhendais pas ce match comme les autres, confiait Tom, qui souhaitait prendre rapidement la parole. Tout ce que je voulais, c’est que l’issue du match soit positive pour, ensuite, pouvoir profiter pleinement de la fête. C’est tout ce que je voulais, que l’on finisse sur une bonne note. C’est ce que l’on a fait, non sans peine, mais j’ai ressenti un grand soulagement après le but de Chuba Akpom (86’). Là, je me suis dit ça y est, c’est terminé. On pouvait tranquillement faire la fête », se satisfaisait-il pleinement, fêtard dans l’âme.

« Le but de Rémy Cabella, c’est une folie »

« Je pense qu’on est nombreux à avoir vécu cette rencontre de cette façon, confirmait Laura. Dire au revoir à certains joueurs sur une défaite aurait laissé à tous un goût d’inachevé. J’en suis sûre. Par contre, nos Dogues nous auront mené la vie dure jusqu’au bout. Encore là, à domicile, contre un club qui ne propose pas grand-chose depuis des semaines, on a eu peur de ne pas faire mieux qu’un nul. Sincèrement, il fallait que la saison se termine, et ça, pour tout le monde », lâchait-elle en riant, avouant avoir été stressée de bout en bout. « Je suis assez raccord avec tout ça, à l’exception près que je veux parler de joie, poursuivait Patrick.

Le but de Rémy Cabella (désolé pour toutes les personnes qui ne l’ont pas vu en direct), mais c’est une folie. Je me souviendrai toute ma vie de ce but. Et puis, ces ovations… C’était juste beau de voir que l’on était à l’unisson pour remercier des joueurs qui nous ont fait vibrer pendant tant d’années. Le peuple lillois arrive parfois à faire de grandes choses, c’était superbe samedi. J’ai pris beaucoup de plaisir, même si l’égalisation a provoqué quelques montées de stress. Je ne vous cache pas que l’on zieutait régulièrement sur les résultats du multiplex », s’exclamait-il avec une émotion certaine. Patrick se remémorait de récents, mais très bons souvenirs. Ce dernier, de façons conjointes avec Tom et Laura, applaudissaient également une superbe ambiance lors de cette partie. « On n’avait pas ressenti ça depuis longtemps », avouait même Tom.

Un peu de comptabilité

La saison 2024-2025 a pris fin samedi, lors d’un ultime multiplex au dénouement haletant. Le LOSC, cinquième avant sa victoire contre Reims, restait à la même position au coup de sifflet final. Ses hommes, auteurs d’une campagne marquante en Ligue des Champions, se contenteront cette fois-ci de la Ligue Europa. Nos trois interrogés ont donné l’impression de s’en satisfaire : « On a vite compris que la quatrième place allait être inaccessible, souriait Laura, quelque peu désabusée par… On avait tous mis les notifications pour avoir tous les buts en direct, donc on a rapidement remarqué que les Brestois étaient venus en chemise hawaïenne sur la Côte d’Azur (défaits, 6-0). On se contente bien de cette cinquième place, qui permettra tout de même de vivre une belle épopée européenne, mais c’est frustrant de voir que toutes les équipes ne jouent pas le jeu jusqu’au bout », lâchait-elle, avec un petit sentiment d’amertume qui persiste.

« J’étais persuadé que l’on allait être européen, cela me suffisait »

Tom, qui avait également un regard attentif sur le classement au cours de cette partie récemment disputée, scrutait plutôt ce qu’il se passait dans son rétroviseur : « Dans mon cas, c’est un peu le contraire. Oui, il fallait regarder Nice, mais il fallait surtout scruter les résultats de Strasbourg et de Lyon, estimait-il. On était à l’abri de rien avec la fatigue accumulée et puis, l’égalisation rémoise… Bon, finalement, même Le Havre avait fait le travail. Mais bon, ce que je voulais dire, c’est qu’il ne fallait surtout pas perdre cette cinquième place durement acquise, confiait-il. Le podium, à un point près, c’est quand même hyper frustrant. »

De son côté, Patrick est à la cool. Plus expérimenté des trois interrogés, il a avoué qu’il ne ressentait pas la moindre once de stress : « Je dois l’avouer, je n’ai regardé le classement qu’au coup de sifflet final, déclarait-il, comme s’il avouait quelque chose de mal après avoir écouté ses deux compères. Je ne voulais pas que ça me gâche le plaisir du match. J’étais persuadé que l’on allait être européen, quatrième ou cinquième, c’est chose faite. C’était franchement le principal, pour vibrer de nouveau. Le reste, peu importe », lançait-il ainsi, clôturant toute histoire de comptabilité. Cinquième avec 60 points, le LOSC comptabilise autant de points que l’OGC Nice (4e), un de moins que l’AS Monaco (3e).

Une soirée hommage

Le coup de sifflet final, au contraire des seize premiers matchs disputés à domicile, ne symbolisait pas la fin des festivités samedi. Tout ne faisait en réalité que débuter. La soirée a notamment été marquée par l’hommage rendu aux sept partants : Jonathan David, Angel Gomes, Rémy Cabella, Chuba Akpom, Samuel Umtiti, Mitchel Bakker et Vito Mannone. Cet instant de communion a été unanimement apprécié.

« J’ai été surpris par la démarche, agréablement surpris, enchaînait Patrick, lui qui avait conservé le bâton de parole. Je trouve que c’était vraiment une bonne idée de faire cette démarche avec tout le monde. Je pense (il attend de voir si quelqu’un le coupe) que ça a touché tout le monde, joueurs et public. En vrai, j’ai pris mon pied. Je suis juste heureux d’avoir pu tous les saluer. On tenait à eux quand même », lâchait-il avec un petit sourire. « Je pense que l’on partage tous le même sentiment, acquiesçait Laura. C’était vraiment émouvant. Quand je voyais (Jonathan) David, saleté de poussière dans l’œil… j’espère que ça deviendra une habitude répétée chaque année ! Il faut dire quand c’est bien. »

Le mot de la fin était pour Tom : « On l’a tous dit à la question précédente, on avait peur que les adieux soient gâchés par une défaite, alors pouvoir les saluer comme ça un à un, c’était génial. Tous à leur échelle, même Samuel Umtiti parce qu’on voit les gens qui crachent tout le temps sur les joueurs, méritaient d’être remercié comme il se doit. Je suis presque soulagé d’avoir pu le faire. Par contre, c’était dur. Quand est-ce que pleure un homme ? Pour sa passion du football (quand il faut dire au revoir, ndlr). Je n’en dirai pas plus », finissait par conclure le plus jeune des interrogés, un grand sourire aux lèvres.

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