La Qatar Stars League, chroniques d’un championnat pour le moins atypique | OneFootball

La Qatar Stars League fait partie de ces championnats exotiques plein de surprises. Que ce soit dans de petits détails cocasses ou des histoires douteuses, le championnat qatari ne cesse de nous étonner par de petits récits qui en font un championnat si spécial. Petite chronique des spécificités qui font de ce championnat un championnat si particulier.

Les GCC Football Cakes, ou comment célébrer dignement un évènement !

De tous temps, que ce soit pour célébrer un record, un titre ou un pot de départ, les clubs essaient toujours de mettre en place quelque chose, pour marquer le coup. Pour les accomplissements sportifs comme un record atteint ou un titre décroché, il n’est pas rare de voir un tifo dans les tribunes, ainsi qu’une communion avec le public à l’issue du match par exemple. Au Qatar, et dans les pays du Golfe Persique en général, il n’est pas rare de célébrer ce genre d’accomplissements de manière plutôt différente… avec un gâteau. Mais pas un gâteau anodin ! En effet, la particularité de ce que les observateurs appellent un GCC Football Cake est la présence d’un glaçage personnalisé, représentant l’évènement célébré. Par exemple, à la suite du titre de champion de QSL 2021 remporté avec brio par Al Sadd, qui a terminé la saison sans s’incliner, la fédération saoudienne a offert au staff et aux joueurs, lors de leur déplacement en Arabie Saoudite pour disputer les phases de poules de Ligue des Champions, un gâteau en l’honneur de ce succès. De même, plusieurs gâteaux ont été fait pour fêter le titre du Qatar en Coupe d’Asie 2019.

Mais ces « petites » attentions ne sont pas réservées à la célébration de succès, mais aussi pour accueillir un joueur dans son nouveau club, comme ce fut le cas lors de l’arrivée de Sneijder à Al Gharafa en 2018. Comme dit un peu plus tôt, les GCC Football Cakes, comme leur nom l’indique, sont imprégnés dans la culture foot des pays du Golfe, et il n’est pas rare d’en voir dans des clubs saoudiens ou émiratis. Un florilège de ces gâteaux tous plus fous les uns que les autres, est recensé par le compte @GCCFootyCakes sur Twitter.

Gâteau en l’honneur de l’équipe nationale qatarie, après son titre en Coupe d’Asie, en février 2019

Seulement, il n’y a pas que ça d’étonnant dans le championnat qatari, bien au contraire…

Le marché des transferts en QSL, entre arrangements douteux et aberrations

Au Qatar, que ce soit dans l’univers footballistique ou dans la société en elle-même, la recherche de la notoriété a une place prépondérante. De fait, la volonté d’attirer quelques grands noms dans son club pousse de nombreux recruteurs à faire des transferts assez douteux, pour ne pas dire incompréhensibles. On ne parle pas simplement de transferts ratés, mais plutôt de projets sportifs peu convaincants, comme celui d’Umm Salal par exemple. Au cours de l’été 2020, le club d’Umm Salal, petit club situé à la périphérie de la capitale, a réalisé un grand nombre de transferts, ou plutôt de non-transferts. En effet, au cours du mercato estival 2020, le club d’Umm Salal a annulé près d’une dizaine de contrats, sans même que les joueurs aient eu le temps d’être présentés officiellement. L’exemple le plus marquant, est celui d’Aymen Abdennour, qui a signé un contrat avec le club qatari au début du mois de septembre 2020 ; une photo de présentation a d’ailleurs été prise, et publiée sur le compte Instagram d’un insider du club. Au bout de quelques jours, alors que l’annonce officielle du transfert n’arrive toujours pas, on apprend que son contrat a été résilié, quelques jours à peine après sa signature… La raison évoquée, est la découverte d’une blessure, mais les raisons sont tout de même floues.

De même, au cours du même été, le feuilleton Yannick Sagbo était…rocambolesque. Au club depuis près de 5 ans, il a annoncé son départ du club au début de l’année 2020 pour rejoindre le club d’Al Shamal en 2ème division. En septembre, il rejoint à nouveau son club de toujours au Qatar ; Umm Salal. Annonce vibrante, poignante, il témoigne son affection pour le club et exprime sa satisfaction de retourner à Umm Salal. Seulement, son séjour au club n’a duré que… 2 semaines. Son contrat a été résilié le 16 septembre, après un retour acté le 2 septembre, sans qu’aucune raison « valable » n’ait été donnée par aucun des deux camps. Aussi, lors de cette même période de transferts, Umm Salal a fait jouer des joueurs en championnat, sans jamais annoncer leur arrivée au club, sans même qu’aucune photo de présentation ne circule sur le net. Ce fut le cas de Belhocini cet été. Une gestion d’effectif pour le moins… étrange.

Photo de présentation d’Aymen Abdennour avec le maillot d’Umm Salal, partagée par un insider du club. Cette photo n’a jamais été publiée sur le compte officiel du club, et le contrat d’Abdennour a été résilié quelques jours plus tard

Mais rassurez-vous, ils sont loins d’être les seuls à réaliser des transferts douteux ; l’exemple le plus récent est celui d’Al Duhail, multiple champion de QSL sur la décennie 2010. En janvier 2019, le japonais Shoya Nakajima arrive en provenance de Portimonense pour la coquette somme de 35 millions d’euros, et les observateurs croient, comme déjà mentionné dans un article précédent, déceler un lien entre Al Duhail et le PSG. Seulement, le transfert s’est avéré n’être que très temporaire puisque le japonais n’est resté que moins de 6 mois au Qatar, et est reparti en Liga NOS, au FC Porto. L’indemnité de transfert s’élevait à 12 millions d’euros, pour 50% des droits du joueur… ce qui pose question étant donné l’interdiction de la tierce propriété.

En conclusion, le championnat qatari est plein de petits surprises plus ou moins belles, ne finissant jamais de surprendre. C’est ce qui fait son charme après tout, et bien que la QSL ne rivalise pas avec un championnat européen majeur en termes de visibilité et de compétitivité , elle est sûrement tout aussi intéressante sur bien des aspects !

Crédits photos : Twitter : @GCCFootyCakes / @QFootLive