UltimoDiez
·16 mai 2019
UltimoDiez
·16 mai 2019
Wanda Metropolitano, 3 mai 2018, 6ème minute de jeu, le capitaine d’Arsenal, Laurent Koscielny s’effondre seul sur le terrain. Diego Costa, ancien antagoniste des joutes mémorables opposant Chelsea et Arsenal, comprend rapidement la gravité de la chose, et interpelle les acteurs de ce match pour envoyer le ballon en dehors du terrain. Le résultat est sans appel : rupture du tendon d’Achille. Robokos ne sera pas du voyage en Russie, et regardera depuis son salon ses coéquipiers ramener la coupe à la maison. Ce soir-là, Laurent Koscielny voyait s’envoler une chance de remporter un titre européen avec les Gunners, et surtout une dernière chance de représenter fièrement son pays, dans une compétition internationale. Mais un an plus tard, la personnalité numéro 1 de Tulle est en passe de prendre quelque peu sa revanche.
Cette blessure n’en demeurera pas moins une cicatrice, une plaie toujours bien ouverte, toujours bien visible pour l’ancien Lorientais. A l’instar de Dimitri Payet, présent également le 15 juillet 2018 pour célébrer une seconde étoile avec les Bleus, cette Coupe du monde 2018 sera continuellement associée, étroitement liée, à une profonde amertume pour deux des protagonistes de l’Euro 2016. Une déception qu’il avait du mal à digérer post Coupe du Monde, véhiculant un ressenti partagé entre fierté et joie pour les siens, regret, tristesse, et chagrin concernant son cas personnel. Un sentiment que lui seul peut avoir, et qui est parfaitement compréhensible. A 33 ans, Laurent Koscielny ne connaîtra vraisemblablement plus les joies de participer à une Coupe du Monde, ou un Euro avec l’équipe de France. Une épreuve ô combien compliquée, pendant laquelle Laurent Koscielny a dû faire le dos rond, patienter, assister au triomphe des siens en France, loin de l’euphorie en Russie. Une épreuve pendant laquelle il a pu faire le ménage parmi ses connaissances, en ayant semble-t-il mûri.
En début de saison, à Londres, Arsenal entamait une série folle de matchs sans défaite. Malgré cette prouesse sportive, la défense des Gunners était une nouvelle fois aux abois, en l’absence du leader de l’arrière garde londonienne. Le taulier d’Arsenal retrouvait les terrains en Europa League face à Qarabag début décembre. L’occasion pour lui de refouler quelques minutes les pelouses, et de retrouver quelques sensations avant le Boxing Day. De manière assez paradoxale, son retour dans le 11 face à Southampton coïncida avec la fin de la belle série d’Arsenal, et une défaite 3-2. Pas programmé pour reprendre aussi vite, il dut reprendre précipitamment pour pallier les nombreuses absences dans le secteur défensif. De manière irrémédiable, sa prestation fut décriée, et nettement en deçà de son niveau. Jusqu’à mi-janvier, ses performances laissèrent à désirer, souvent en demi-teinte. Des performances tout à fait logiques après une telle blessure. Pour la réception de Chelsea, le 19 janvier, le capitaine des Gunners marqua les esprits, et confirma son retour au plus haut niveau. Auteur d’un match de haute volée, il marqua également un but, et vint confirmer qu’il était loin d’être fini. Un but qui survint après une frappe de son compère dans l’axe, Sokratis. Une association qui ne cesse de surprendre, semaine après semaine. Ces deux joueurs sont très complémentaires, et sont les hommes forts de cette fin de saison à Arsenal. Une force de caractère admirable et un match rondement mené qui vinrent saluer pléthores d’efforts pour retrouver la compétition après sept mois d’arrêt.
Un retour à la compétition qui lui fit le plus grand bien, et qui lui permit de tourner la page Coupe du monde.
« Je n’ai plus de rancœur, c’était plus une thérapie de pouvoir dire ce que je pensais, de me libérer de ça également » Laurent Koscielny, RMC Sport
Revenu sur le devant de la scène, Koscielny livra de nouvelles masterclass face à Manchester United en championnat et face à Naples, permettant à Arsenal d’enregistrer des clean sheets précieux. Souvent délaissé derrière, Koscielny annihile une ribambelle d’actions et contribue grandement à sécuriser une défense rarement sereine. Laurent dispose de plus d’une corde à son arc. Ses qualités, on les connait, et elles ne font plus l’ombre d’un doute outre-manche. Considéré à raison comme un des meilleurs défenseurs centraux depuis son arrivée en 2010, Koscielny est très complet, rarement décevant. Doté de qualités physiques et athlétiques de qualité, en témoigne sa vitesse, il est également très adroit avec ses pieds, et peut s’avérer être un très bon relanceur. Couplé à cela, il dispose d’un jeu aérien de haut niveau, tant sur le plan défensif que sur le plan offensif. Mais le domaine où Robokos excelle est l’art de bien se positionner. Très bon dans son placement, il est capable de combler les manques de toute une défense, et ainsi sauver les apparences. Par le passé, de nombreux observateurs du ballon rond lui ont reproché ses penaltys à répétition, et son manque de caractère. Deux données visiblement balayées par le principal intéressé, qui colmate de nombreuses brèches dans la défense apathique d’Arsenal. Un défenseur qui a tenu la dragée haute à de nombreux 9 redoutables du championnat anglais.
Dans cette même lignée, il fut à créditer de deux bonnes prestations face à Valence et disputera la finale d’Europa League le 29 mai prochain face au rival londonien, Chelsea.
Une belle récompense pour celui qui avait perdu gros à la même époque l’an dernier. Une chance de remporter un premier trophée européen avec Arsenal, afin de retrouver la plus prestigieuse des compétitions l’an prochain. Après avoir essuyé une terrible désillusion le 3 mai 2018, Laurent Koscielny ne cesse d’enchanter les fans d’Arsenal, avant peut-être d’aller chercher le graal dans quelques jours. Un trophée qui viendrait récompenser un joueur historique du club, un homme exemplaire, qui a su rebondir dans l’adversité et prouver qu’il était un des meilleurs défenseurs du Royaume depuis près de 9 ans.
Crédits photos : Jose Breton/NurPhoto