L’Ecosse à l’attaque de l’Euro. | OneFootball

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·13 juin 2021

L’Ecosse à l’attaque de l’Euro.

Image de l'article :L’Ecosse à l’attaque de l’Euro.

Chaque grande nation peut compter sur un ou plusieurs attaquants de grande qualité. Il n’est point nécessaire d’en faire le listing, vous les avez tous en tête. Néanmoins, quand arrive le cas de l’Ecosse, un trou de mémoire vous envahit. Ne vous sentez pas honteux, c’est malheureusement normal. Au nord de l’Angleterre, il est difficile de briller quand on est à la pointe de l’attaque de la sélection. A moins que cet Euro soit le déclencheur d’une ère nouvelle.

Une histoire compliquée

Avant de s’attarder sur les joueurs qui auront la lourde tâche de pousser la balle au fond des filets lors de l’Euro, regardons dans le rétroviseur pour analyser le problème offensif Ecossais. Pour comprendre, penchons nous sur plus d’une décennie de football. Début de notre enquête le 26 mars 2008. Ce jour là, l’Ecosse reçoit la Croatie en amical pour un match nul 1-1. Le buteur, Kenny Miller.


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Nous avons choisi cette date car en vérité, nous souhaitions attaquer avec les éliminatoires de la CDM 2010, mais il n’aurait pas été équitable d’oublier les amicaux de 2008 & 2009. Entre donc cette première rencontre et la dernière jouée au moment où ces lignes sont écrites, 110 matchs se sont joués pour un total de 139 buts marqués. 1.26 but de moyenne, c’est très peu transcendant. Surtout quand on remarque que sur ces 139 réalisations, seules 65 proviennent d’attaquants.

47% des buts inscrits viennent donc des joueurs sélectionnés pour garnir le front de l’attaque de la sélection. Pour atteindre ce chiffre, il aura fallu 37 joueurs différents répartis sur donc 13 années. Avec pour certains, des passages éclairs.

20 d’entres eux ont 5 sélections ou moins avec l’Ecosse, soit près de 55% des joueurs convoqués pour garnir l’attaque du pays. A l’inverse, seuls 5 joueurs dépassent les 20 sélections : Steven Fletcher, Kenny Miller, James Forrest, Leigh Griffiths & Steven Naismith. Ils comptabilisent 37 buts soit 67% des réalisations inscrites par des attaquants en Ecosse depuis 2008.

Chiffre qui pourrait continuer de grandir puisqu’à l’Euro on retrouvera James Forrest qui évolue certes plus dans un rôle d’ailier mais qu’on a déjà vu dépanner dans l’axe de l’attaque Ecossaise. Son compère du Celtic, Leigh Griffiths, pourrait aussi revenir en sélection, mais il semble que son état de forme déclinant soit un facteur aggravant ses chances de revenir porter la tunique bleue.

En terme de ratio, le meilleur attaquant de cette période est Steven Fletcher pour ses 10 buts en 32 matchs, environ 1 but tous les 3 matchs. Bien évidemment, on ne compte que les joueurs qui ont eu un certain nombre de sélections.

Si on va dans le spectre inverse, on saluera la très belle performance d’Oli McBurnie, incapable d’inscrire le moindre but lors de ses 17 sélections. Ratio identique pour Callum Paterson qui a pour lui l’excuse d’avoir évolué attaquant mais aussi latéral droit. On lui pardonne donc plus facilement son manque d’efficacité offensive. Juste derrière on peut citer Matt Phillips et son ratio de 16/1 pas très beau.

De l’expérimentation aux choix forts

Nous voilà donc à l’aube de l’Euro avec aucune certitude. Il faut dire que même Steve Clarke s’est adonné aux expérimentations pour trouver son groupe d’attaquants pour cette grande compétition.

En 18 matchs, le sélectionneur de l’Ecosse a fait appel à 15 joueurs différents pour jouer en attaque pour un total de 12 buts inscrits sur les 27 au total sur la période Clarke. Il faut dire que le meilleur buteur est un milieu de terrain répondant au nom de John McGinn, qui sera d’ailleurs, au départ de l’Euro, le meilleur buteur de la sélection des 26.

Parmi les joueurs les plus utilisés on retrouve Ryan Christie et Lyndon Dykes, deux joueurs qui iront à l’Euro de par leurs performances en club, mais aussi en sélection. En 3e position, Oli McBurnie, sur le terrain à 9 reprises loupant l’Euro sur blessure. Néanmoins, tous les observateurs s’accordaient à dire que les performances plus que moyennes de McBurnie allaient lui coûter sa place au profit de deux petits nouveaux.

En premier lieu, Ché Adams. Le joueur de Southampton a accepté l’appel de Steve Clarke pour porter la tunique bleue de l’Ecosse, lui qui est à la base de nationalité Anglaise. S’il a refusé l’appel de l’Alba en 2017, il s’est finalement rallié à la cause de l’Ecosse grâce à une grand-mère maternelle lui octroyant le droit d’être appelé. Une annonce qui a charmé une majorité des supporters Ecossais, ravis d’avoir peut être enfin l’attaquant qu’il manque à cette équipe. Il a d’ailleurs inscrit son 1e but en sélection le 31 mars dernier contre les Iles Féroé, faisant mieux que 16 joueurs passés avant lui en sélection et n’ayant pas inscrit la moindre réalisation.

A coté de lui se trouvera Lyndon Dykes, un autre joueur ayant choisi l’Ecosse alors qu’une autre nation était disponible pour l’accueillir. Dans ce cas ci, c’était l’Australie qui aurait pu être choisie par Dykes. Mais l’ancien attaquant de Queen Of The South aujourd’hui à QPR en a décidé autrement :

« I wanted to give something back to Scotland. I feel like I’m at home. My little boy was born in Scotland.”

Depuis son arrivée dans l’équipe, Dykes s’est montré indispensable par son jeu dos au but essentiel. Il permet d’attirer les défenseurs et de pouvoir libérer Ché Adams, Ryan Christie ou encore Ryan Fraser quand ils sont titulaires. Mais il apporte également une présence bienvenue dans la surface adverse. Que ça soit par son jeu de tête ou son sens du placement, il est une vraie menace pour les adversaires. Et s’il n’a marqué que 2 buts en 10 sélections, nul doute que d’autres vont venir garnir sa collection.

Il reste un nom à évoquer : Kevin Nisbet. En juin 2020, bien malin était celui qui aurait pu envisager la présence de l’attaquant dans le groupe pour l’Euro. Un an plus tard, le miracle s’est produit. Il faut dire que Nisbet connait une ascension fulgurante depuis son loupé à Partick Thistle. Après avoir enchainé les prêts peu concluants, l’attaquant s’est relancé à Raith Rovers en League One (D3). 35 buts toutes compétitions confondues et une signature à Dunfermline l’année suivante. 23 buts en 32 matchs TCC et le voici convoité de partout.

C’est son premier club chez les jeunes qui réussit à l’attirer : Hibernian.

18 buts pour sa première saison chez les Hibees et déjà des convoitises venues d’Angleterre. A tel point qu’il a voulu forcer son départ vers Birmingham City lors de l’hiver 2021. Nisbet est resté dans la capitale Ecossaise et ses performances en fin de saison lui ont permis de récupérer la dernière place pour laquelle il était en concurrence avec un certain Lawrence Shankland.

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Shankland, attaquant de Dundee United, a connu un destin similaire à Nisbet. Grosses promesses, débuts ratés, renaissance en Lower League puis arrivée en Premiership fort d’une nouvelle réputation solide. Près de deux ans d’écart en terme d’âge, mais ces deux joueurs représentent un possible futur brillant pour la sélection. Concernant la place à l’Euro, tout s’est joué le 8 mai dernier à Hampden Park.

Le Dundee United de Shankland est opposé au Hibernian de Nisbet pour une place en finale de Scottish Cup. Résultat final ? 2-0 pour les Hibees avec un but de Nisbet, étincelant ce jour là. De son coté, Shankland est resté muet et très peu actif, comme un reflet de sa fin de saison, compliquée. Le choix de Steve Clarke de prendre Nisbet semble donc logique, mais pour le moment, le jeune attaquant ne compte qu’une seule sélection.

Difficile de voir à quel point il pourra apporter, mais ses prestations avec Hibs laissent imaginer du positif. Autour de Dykes, il pourra prendre la profondeur ou bien être présent dans la surface à la réception des centres de Tierney/O’Donnell. Nisbet est un excellent joueur de surface capable de couper les centres au sol avec facilité. De plus, il peut apporter du danger de son pied gauche comme de son pied droit. Un plus non négligeable.

Après des années de disette et d’expérimentation, il semble que l’Ecosse se soit enfin trouvé son vivier de talent pour vivre au haut niveau international. Et s’il on peut contester le fait que les deux principaux artisans sont des pièces rapportées d’autres pays, il ne fait aucun doute que ces deux joueurs donneront tout pour faire briller le maillot bleu de l’Alba. Et si par chance, ils arrivent à faire gagner leur nation contre l’Angleterre, tout leur passé et tous les choix seront oubliés à jamais. Le miracle du football.

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