Lucarne Opposée
·8 novembre 2023
Lucarne Opposée
·8 novembre 2023
Si la demi-finale retour d’African Football League contre le Wydad Casablanca, n’a pas permis à l’Espérance de Tunis de décrocher une nouvelle finale, elle fut l’acte 350 sur le continent. Retour en chiffres sur une épopée démarrée en 1971.
L’Espérance de Tunis a été le premier représentant de la Tunisie en Coupe d’Afrique des Clubs Champions en 1971. Une double confrontation remportée contre les Libyens d’Al Ahly Benghazi (1-0, 0-0) avant de déclarer forfait. Aucune autre rencontre n’est ensuite disputée par un club tunisien sur la scène continentale jusqu’aux premières participations du CS Sfaxien et de l’Étoile du Sahel (respectivement en Coupe des Clubs Champions et en Coupe des Vainqueurs de Coupe) en 1984. L’EST décroche la première finale africaine tous clubs confondus en Coupe des Vainqueurs de Coupes 1987, une finale perdue face à Gor Mahia (1-1, 2-2)
Entre l’année 1994 (date de leur premier sacre en Coupe des Clubs Champions) et la saison 2023-2024, les Sang et Or ont disputé vingt-neuf campagnes de Coupe d’Afrique, avec une seule absence en 2009. Trois décennies prolifiques et un palmarès fourni : huit finales de C1 dont quatre remportées, une C2, une C3, et une Supercoupe d’Afrique. De longues campagnes qui les ont donc menés, entre 1971 et le 1er novembre dernier, à disputer trois cent cinquante matchs1 et inscrire cinq cent cinquante-et-un buts2 par l’intermédiaire de cent quarante-six joueurs différents (sans compter les csc). Nous avons réussi, en croisant les archives de sites web, avec l’aide de journalistes/communicants spécialisés et supporters de l’Espérance et en retrouvant des ouvrages retraçant l’histoire des clubs tunisiens dans les années quatre-vingt-dix en édition limitée, à collecter et classer les données des auteurs de ces cinq cent cinquante-et-unes réalisations.
Au sommet du classement des buteurs espérantistes en Afrique, trône un leader incontestable : l’ancien attaquant international Ali Zitouni, qui a fait trembler les filets à vingt-cinq reprises en compétitions continentales à la frontière entre le XXe et le XXIe siècle. Loin derrière lui, un trio se partage la seconde place avec quinze réalisations : le supersub Heythem Jouini, qui dans la deuxième partie des années 2010 a tiré le maximum du temps de jeu qu’on lui donnait ; Zied Tlemçani, dont le parcours est raconté dans le LO Mag n°17 et qui présente la particularité d’une belle longévité dans ses contributions continentales au Parc B, ayant scoré avant son départ au Portugal en 1990 et après son retour du Japon en 1997 ; Sami Laaroussi, l’attaquant qui a surfé sur sa saison référence, celle du doublé espérantiste en 1996/97 (meilleur buteur du championnat et unique buteur de la finale de Coupe de Tunisie) pour soigner ses statistiques en compétitions africaines (il a inscrit six buts à deux reprises, en Coupe des Coupes 1998 et en Champions League 2002).
Dans le top 20, on retrouve des joueurs dont il est évident qu’une ou deux saisons supplémentaires à l’EST, avant leur départ en Europe et dans le Golfe, les placerait bien plus haut dans ce classement, où ils auraient pu briller encore plus sur la durée dans d’autres circonstances : on pense bien sûr aux deux meneurs de jeu Youssef Msakni et Oussama Darragi, aux deux prolifiques attaquants que sont le Camerounais Yannick Ndjeng et le Nigérian Michael Eneramo. Mais aussi à Anice Badri, qui sur la lancée de ses quatorze buts (seul troisième de ce classement) aurait pu potentiellement dépasser le trio ci-dessus avec une saison de plus avant de partir en Arabie saoudite.
Parmi les joueurs ayant atteint ou dépassé les dix buts, deux défenseurs ont vu leur régularité et une longévité dans le onze de départ en Coupe d’Afrique récompensée : Radhi Jaidi et Mouine Chaabani, qui ont depuis entamé une seconde carrière d’entraîneurs.
Pour qu’un nouveau venu s’approche des cimes de ce classement, il faudra qu’un talent offensif brille dans quatre longues campagnes continentales consécutives minimum en Champions League ou fasse le plein à la moindre opportunité si le format à vingt-quatre de l’African Football League venait à être installé sur la durée.
1 : Ce total de rencontres prend en compte les matchs de l’EST comptabilisés bien qu’ils n’aient pas été joués (victoire par forfait contre l’Armée Patriotique Rwandaise en Champions League en 2000) ou qu’ils aient été arrêtés avant leur terme et entériné ainsi (la finale retour de Champions League 2018/19 contre le Wydad Casablanca).
2 : Le total de buts et les buteurs prend en compte le but inscrit par Youssef Belaïli contre le Wydad en finale 2018/19 (le résultat ayant été entériné ainsi à 1-0) mais ne prend pas en compte les buts inscrits contre l’Étoile du Sahel en phase de groupes de la Champions League 2012 (du fait de la disqualification de l’ESS, les résultats ne sont plus comptabilisés, comme l’avaient été les matchs d’Ismaily après sa disqualification de la C1 en 2019).