Au Stade
·18 août 2019
Au Stade
·18 août 2019
Après un premier match entre le Dinamo Moscou – Zenit Saint-Pétersbourg , direction la RZD Arena du Lokomotiv. Le calendrier nous a effectivement donné la chance d’avoir 3 matchs moscovites sur des horaires différents dans le week-end. Mais tout d’abord, parlons de Moscou.
On est arrivé à Moscou avec le sentiment que la ville serait moins intéressante que Saint-Pétersbourg. On avait un programme bien moins chargé malgré nos 3 jours et demi sur place (contre 2 pour Saint-Pétersbourg). Un sentiment sans doute renforcé par la triste météo du samedi qui nous oblige dès notre arrivée à nous cacher du ciel pluvieux. Dans ce cas, Moscou regorge cependant de quelques bonnes idées : on a visité le Goum, un centre commercial huppé de Moscou. Les touristes y affluent surtout pour son architecture et ses magnifiques décorations. Mais si on observe de plus près les magasins, les gens ne semblent pas s’y arrêter pour acheter. Et pour cause, ce sont principalement des boutiques pour des marques de luxe. Comme vous pouvez le voir sur la première photo, il y’a un détecteur de métaux à l’entrée. Vous retrouvez ce système absolument partout dans Moscou : à chaque métro, chaque entrée dans un lieu public, à la gare, au stade, etc.
L’autre façon populaire et originale pour passer du temps dans Moscou par mauvais temps, ce sont les métros. Ça parait difficile à croire quand pour nous le métro est plutôt synonyme d’un moyen de transport dont les couloirs mornes et bondés sentent la pisse, mais la Russie n’est pas Paris. Nombreux métros sont ici des œuvres d’arts et des symboles « propagandistes » du pouvoir soviétique. C’est un moyen économique (55 roubles le ticket de métro) de retracer une partie de l’Histoire de l’URSS et de la Russie.
Ci-dessous, la station Plochtchad Revolioutsii et ses 80 statues de bronze dont celle avec le museau du chien qui porte chance :
La station Kievskaya :
Malgré l’attractivité touristique que suscite le métro moscovite (qui doit quand même agacer les locaux à force d’en voir), on ne se bouscule jamais. Les couloirs sont extrêmement larges et personne ne semblent se presser dans les escalators interminables. En effet, on s’enfonce dans une profondeur d’environ 100m puisque le métro sert d’abri anti-atomique. Il y’en a pour 3 minutes d’escalator dans les stations les plus profondes. C’est impressionnant.
Évidemment, pour un touriste Moscou c’est principalement la Place Rouge, le Kremlin et le Théatre Bolchoï. Ces lieux sont trop touristiques et finalement de mon avis personnel assez peu intéressants puisqu’on perd l’âme originel des lieux. On a bien fait la visite du Kremlin (ses cathédrales, ses églises, etc) mais on commençait à se désintéresser des visites. Puis bon, à part se rappeler que c’est une place importante du pouvoir, c’est assez chiant. On s’est dispensé de la visite du Palais des Armures car c’était encore quelque chose à payer en plus et la queue pour la billetterie est effroyable à chaque moment de la journée.
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Il y’a des endroits moins prisés des touristes, et pourtant plus importants et/ou plus agréables. Le monument « Les enfants sont les victimes des vices des adultes » en est un extrêmement fort. Chacune des 13 sculptures représente un vice. Le sculpteur Mikhaïl Chemiakine décrit son oeuvre ainsi (source Wikipédia) :
« J’ai conçu et réalisé cette composition comme un symbole et un appel à se battre pour le salut des générations présentes et futures… En tant qu’artiste, ces sculptures doivent amener tout un chacun à rester vigilant, voir et écouter ce qui l’entoure. Et tant qu’il n’est pas encore trop tard, faire que les gens sensés et honnêtes veillent. »
Pour passer un bon moment de détente, le Parc Gorki est immanquable. Il y’a là-aussi de nombreuses sculptures en plein air et on peut se rapprocher de l’énorme monument représentant Pierre le Grand (pour rappel, on le citait dans notre 1ère partie : il a « construit » Saint-Pétersbourg).
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Voilà pour une première partie de mes petits plaisirs moscovites. On en garde un peu sous le coude pour notre troisième partie avec le match du CSKA Moscou. Mais maintenant, attaquons le match du Lokomotiv Moscou !
Ce n’est pas dans mon habitude mais exceptionnellement je n’avais prévu que de passer une mi-temps au match du Lokomotiv. Le match est prévu à 16h30 et le CSKA débute lui à 18h30. Il est sans doute possible d’aller de l’un à l’autre en taxi sans rien rater des deux matchs mais je voulais faire au plus économique : en métro. Pour seulement 14€ (1000 roubles) le match, je peux bien me le permettre. Je ne reviendrais probablement pas de ci-tôt à Moscou donc autant voir un bout de match.
Le stade est à l’Est de Moscou, non loin du quartier de l’Izmaylovo Kremlin (le petit Kremlin). La RZD Arena a été construite en 2002 mais son apparence aurait pu laisser penser à plus vieux. De l’extérieur il fait assez massif alors qu’il n’atteint même pas les 30 000 places à l’intérieur. Les coursives et escaliers prennent en réalité beaucoup de places.
J’ai adoré mon arrivée au stade, il y’a autour de ce stade la volonté d’avoir une véritable fan zone pour donner envie aux fans de venir en avance. De son nom « Lokomotiv » qu’il garde des syndicats des chemins de fer, le club en fait une communication très intelligente. On retrouve des employés en tenue ancienne, une locomotive sur le parvis du stade, une autre miniature qui promène les enfants et plein de jouets pour les plus jeunes encore. L’ambiance est très familiale. C’est très bien pensé pour que ces jeunes s’attachent à cet environnement et soient dans le futur les prochains fans du Lokomotiv.
Ça ne s’arrête pas là avec une scène où se produit quelques artistes, on y fête aussi des anniversaires de fans ou des naissances au même endroit. Et pour chaque match, le club rend hommage à un fan qui a la chance de lancer les sifflets de la locomotive en guise de coup d’envoi. Bref, on pense énormément aux fans.
L’ambiance était pourtant bien morte jusqu’au coup d’envoi avec aucun bruit des ultras. Pourtant après celui-ci ils se sont enfin mis en route pour chanter en continu. Le virage est loin d’être rempli et c’est même étrange de ne pas exiger un gros bloc central. L’ambiance générale ressemblait à celle d’un match de pré-saison avec l’absence de réaction sur les fans en latérale.
Je ne reste qu’une mi-temps mais je vais avoir le temps de voir deux buts : les deux pour le Lokomotiv. Cette domination avec un Krychowiak au dessus du lot (cf. son but en seconde mi-temps) réchauffe un peu l’ambiance. A chaque but, un bruit de locomotive intervient avant l’annonce du buteur.
Globalement, pour ne juger que sur la première mi-temps que j’ai vu, du côté des fans c’était pas la folie. Mais les efforts du club pour créé une atmosphère spéciale autour d’un match et ce stade relativement correct sont des raisons suffisantes pour venir y faire un tour. C’est d’autant plus vrai si vous passez par Moscou avec de la famille et/ou des enfants désintéressés par le football. Ils pourraient être agréablement surpris par l’atmosphère joviale de l’avant-match.