London is s’adapter | OneFootball

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Arsenal French Club

·18 septembre 2024

London is s’adapter

Image de l'article :London is s’adapter

Pour la 3ᵉ fois d’affilée, Mikel Arteta est parvenu à ramener 3 points d’une visite au Tottenham Hotspur Stadium. Grandement diminués, notamment au milieu de terrain, les Gunners ont réussi à se défaire de ce test chez nos voisins du nord de Londres pour sortir victorieux face aux hommes de Postecoglou. Si Londres est une nouvelle fois rouge depuis dimanche, c’est car l’équipe a su (dû) s’adapter pour parvenir à ses fins.

Revenons ensemble sur 5 points de ce match.


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  1. Arteta et son XI

“On ne change pas [tellement] une équipe qui gagne”. Telle pourrait être résumé la manière avec laquelle Arteta réfléchit pour inscrire sur son tableau blanc le nom des 11 titulaires chaque week-end (à une ou deux exceptions près).

Depuis son arrivée, le coach basque a su imposer une vision claire au niveau du jeu pratiqué et par conséquent au niveau du recrutement. Et malgré quelques concessions lors des premières saisons, faute des joueurs adéquats, le modèle de jeu prôné reste le même depuis.

Ceci s’accompagne d’une constance relative dans le 11 aligné, permettant de maximiser la connaissance entre joueurs et les automatismes pour favoriser les relations entre joueurs dans différents contextes. C’est principalement les blessures qui vont venir modifier le XI type dans la tête de notre coach.

Ainsi, depuis la saison 2023/2024, voici les pourcentages de titularisation en PL de certains de nos joueurs :

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À cela s’ajoute des joueurs comme Zinchenko et Jesus, dont le pourcentage de minutes jouées est forcément impacté par leurs blessures.

Malgré cela, sans doute aidé par son expérience des premières saisons chez nous, Arteta a su développer un certain pragmatisme afin d’élever la victoire comme objectif final, peu importe la manière. Du fait des circonstances de ce dimanche, il n’y avait d’autres choix que d’opérer à certains choix stratégiques, à cause des titulaires en présence, tranchant avec ce qui est fait habituellement.

  1. Le pressing

En l’absence du fer de lance de notre pressing Ødegaard, la manière avec laquelle presserait Arsenal posait question.

Face à nous, Tottenham et son 4-3-3 ont fait en sorte de relancer court en proposant de nombreuses solutions au porteur, dès les 6 mètres. Ainsi, un losange à la relance comportant Vicario, leur deux défenseurs centraux (Romero – Van de Ven) et Bentancur leur MDC leur permettait d’avoir un surnombre face à nos deux offensifs chargés de cadrer leurs DCs et pouvoir relancer proprement (88,7% de passes réussies à la construction).

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Ce 4 vs 2 se transformait plus haut en 3 vs 2, avec Havertz et Trossard qui, en alternance, cherchait à empêcher une transmission vers Bentancur placé plus haut.

Ce sous-nombre de notre côté ne nous a pas empêché d’adopter une attitude volontariste dans le pressing lorsque Tottenham était dans son camp. Il n’a pas été rare de voir un pressing effectué jusqu’à leur gardien, quitte à ce qu’un joueur parmi les autres soit trouvé libre.

Cet avantage numérique a été assez souvent exploité par les blanc et bleu, notamment en 1ʳᵉ MT. Pour autant, Arsenal a su par moment chercher une solution afin de limiter les possibilités de progression sur le terrain dès la 1ʳᵉ relance.

On a alors pu voir Saka venir presser van de Ven pendant que Trossard s’occupait de marquer Bentancur. Le point faible de cela étant l’espace vacant laissé libre par la montée de Saka pour Udige, qu’ont su exploiter les défenseurs centraux des Spurs par leur qualité de passe.

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En effet, si habituellement Arsenal a tendance à presser en 1 vs 1 sur tout le terrain, ici, on a pu voir l’approche plus prudente proposée par Arteta. Ni White, ni Partey ne venaient suivre régulièrement Saka dans son pressing et venir cadrer le latéral gauche adverse comme c’est le cas habituellement. De même concernant notre paire de défenseurs centraux, ceux-ci ont fonctionné comme un réel binôme lors de cette phase de jeu en restant plutôt en 2 vs 1 face à Solanke.

Ponctuellement, c’est le capitaine du jour, Jorginho, qui a été l’homme cherchant à réduire le surnombre adverse en montant sur Bentancur, notamment lors de passes vers Vicario.

Ce mouvement a su montrer davantage de réussite de notre côté pour venir gêner la première passe, l’homme libre laissé par la montée de l’Italien étant plus haut sur le terrain et pouvant être cadré par Gabriel, afin de rendre une passe plus difficile.

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L’équipe a donc essayé autant que possible d’aller provoquer une erreur adverse (17 pertes dans leur moitié de terrain), tout en acceptant le fait d’être un de moins et s’exposer à un joueur libre pouvant être trouvé. Ceci montre la volonté de ne pas se renier totalement dans l’approche proactive du jeu d’Arteta.

Provoquer une erreur et capitaliser là-dessus, tout en faisant confiance aux joueurs des lignes arrières pour gérer un sous-nombre, tel était une des idées du match.

  1. Le bloc bas

Lorsqu’on additionne les idées de jeu de Postecoglou, la volonté d’emballer ce derby à domicile et les absents côtés Arsenal, il ne faisait aucun doute que les Spurs chercheraient à mettre une pression constante et à dominer les débats.

En ce sens, leur plan a réussi avec plus de 63% de possession de balle, une ligne défensive à 46,6m de son propre but et un PPDA de 5,3. Tottenham a cherché à mettre Arsenal sous pression en cherchant l’espace libre à la relance, à s’installer dans le camp adverse et à presser à la perte de balle.

Avec tout cela, Arsenal n’a eu d’autres choix que d’accepter ce rapport de force et de se rétracter dans son camp une grande partie du match (ligne défensive à 41,6m de notre but, dans le top 10 des plus basses sur les 3 dernières saisons), sans pour autant ne montrer aucune envie d’aller chercher haut et pousser à la faute les Spurs (comme décrit plus haut).

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La présence notamment d’un double pivot Jorginho-Partey, compte tenu de leur faiblesse en transition avec une vitesse disons “limitée”, a sans doute été un élément décisif dans le choix d’un bloc équipe plutôt bas afin de limiter les transitions offensives-défensives.

Tottenham aura ainsi été maintenu à un nombre de 0,65 npXG (2ᵉ pire total depuis l’arrivée de Postecoglou), montrant la solidité défensive de notre côté.

Toujours est-il qu’Arteta et son staff, anticipant un tel déroulé de match avec une armada adversaire voulant profiter des absences et du manque d’expérience sur le banc, ont su montrer à quel point cette équipe est versatile en pouvant changer certains grands principes de jeu dans l’idée de gagner.

Avec près de 32 dégagements et 21 tacles (dont 14 dans le premier tiers), notre match aura permis de mettre à jour une nouvelle fois la solidité défensive de cette équipe. Ceci permettant de poursuivre nos excellents résultats à l’extérieur depuis 2024 (10 victoire, 1 nul, 9 clean sheets et 0 minute passé derrière au score).

Ce pragmatisme est une réelle force dans notre quête du titre, encore plus évidemment quand le résultat est au bout. Les jours précédents de match auront posé tellement de questions dans la tête de tous les fans concernant aussi bien le XI que le plan de jeu. Le résultat est une victoire à l’extérieur chez l’ennemi, avec une prestation solide, montrant que cette équipe sait faire face aux difficultés (et bien d’autres sont à venir…).

  1. Le pivot Havertz

Comme à chacun de ses matchs en pointe, l’allemand offre une alternative à la relance via les airs. Avec le pressing intense des Spurs et l’absence d’Odegaard, souvent trouvé par notre ligne défensive par ses décrochages bas, nos Gunners usaient souvent du jeu long vers l’allemand (22 passes longues de Raya lors de la partie).

Statistiquement, cela se traduit par 13 duels aériens joués pour 8 de remportés (soit autant que le reste de l’équipe) et une capacité à faire remonter le bloc équipe ou à trouver un coéquipier par une déviation.

Dans de tels matchs qui dès l’avant-match s’annoncent difficiles, son profil est plus qu’utile et nous donne une option bien plus directe à exploiter.

  1. Le jeu en profondeur

Dernier point sur lequel insister : le jeu dans le dos de l’adversaire.

Forcément, la volonté d’un bloc haut de Tottenham, cherchant à nous enfermer dans notre camp, mais aussi à nous gêner même avec le ballon dans une zone plus proche de leur but, a pour inconvénient de laisser d’importants espaces dans le dos de leur défense. Ces espaces sont alors dangereux lorsque l’adversaire récupère le ballon et parvient à se dégager du temps et de l’espace pour y trouver quelqu’un.

L’équipe a pu profiter de récupérations hautes, mais aussi de contres comme sur l’occasion de Martinelli en 1ʳᵉ MT pour exploiter cela. Elle s’est également appuyée sur les nombreux jeux au pied long de Raya (51,4m de distance moyenne de passe) pour une déviation d’Havertz permettant de trouver un de nos ailiers dans la course (notamment Martinelli).

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Le résultat et surtout la prestation auront fait du bien aux esprits après une semaine compliquée. Nombreuses étaient les questions et autant auront été les réponses apportées par nos joueurs ce dimanche.

La route vers le titre est encore longue mais sera comme toujours semée d’embûches. Après le match face à Villa, celui-ci représentait un 2ᵉ test, sans doute encore plus compliqué du fait des manques de joueurs cadres. Celui-ci a été réussi, à voir les prochains.

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