Le Journal du Real
·2 novembre 2024
Le Journal du Real
·2 novembre 2024
Les chiffres tracent un tableau implacable : cette saison, le Real Madrid peine à imposer sa marque offensive. Avec une différence de buts de seulement +10, le club se situe loin derrière son éternel rival, le FC Barcelone, qui affiche un impressionnant +27. Cette disparité se retrouve dans le nombre de buts inscrits : 21 en 11 matchs pour le Real, alors qu’il en avait déjà 23 à ce stade l’an dernier. En termes de performances individuelles, l’écart se fait également sentir, avec Robert Lewandowski en tête du classement des buteurs de Liga avec 14 réalisations, tandis que Kylian Mbappé, « leader » offensif des Merengues, n’en compte que 6.
Ce recul dans les performances offensives résulte en partie d’une stratégie qui, tout en assurant solidité et rigueur défensive, limite la créativité en attaque. Ce déséquilibre statistique reflète une réalité que le Real peine à surmonter : l’équipe a perdu un peu de son souffle pour dominer le tableau d’affichage, une lacune qui laisse entrevoir le défi à relever pour atteindre les ambitions du club.
Les déboires offensifs du Real Madrid s’expliquent également par l’efficacité vacillante de ses hommes de pointe. Kylian Mbappé, malgré toute sa volonté, se heurte souvent à ses propres excès : des hors-jeu à répétition et des occasions gâchées qui ternissent son bilan. Vinicius, fidèle à ses standards, semble avoir ralenti le rythme par rapport à la saison dernière. Quant à Rodrygo, sa saison s’est vue freinée, d’abord par un temps de jeu réduit, puis par une blessure. Endrick, lui, peine encore à s’affirmer, manquant paradoxalement de minutes pour laisser son empreinte.
L’absence de Joselu (transféré à Al-Gharafa SC), ce renard de surface qui, la saison passée, débloquait les matchs les plus hermétiques grâce à son profil de pur numéro 9, laisse un vide dans l’attaque madrilène. Quant à Jude Bellingham (0 but cette saison), désormais repositionné plus bas, il a perdu ce rôle de soutien offensif qui lui souriait tant l’an dernier. Ainsi, les lacunes en efficacité de la ligne offensive plongent le Real dans une quête d’équilibre encore inachevée, freinant l’équipe dans sa conquête des filets adverses.
Au-delà des statistiques froides et des chiffres impitoyables se dessine un autre constat : celui d’une harmonie encore vacillante au sein de l’attaque madrilène. Depuis l’arrivée de Kylian Mbappé, supposée galvaniser la ligne offensive, l’équipe semble balbutier, encore en quête d’une mécanique collective véritablement huilée. Parfois, l’individualisme surgit là où devrait s’exprimer la symbiose : Mbappé ou Vinicius optent pour la frappe personnelle plutôt que pour la passe judicieuse, boudant ainsi la possibilité d’une action mieux construite. Cette dissonance freine la création d’occasions franches, limitant le Real à des éclairs individuels là où il lui faudrait une partition d’ensemble, un véritable ballet offensif.
Ce manque d’alchimie ne prend pas seulement racine dans la surface adverse, mais trouve également ses origines au cœur du milieu de terrain. Le duo Tchouaméni-Valverde, précieux pour sa robustesse et son abattage, manque cependant du doigté d’un Toni Kroos (retraité), ce virtuose de la passe millimétrée, capable d’ouvrir les défenses d’un simple coup d’œil. Privé d’un tel maître d’orchestre, le Real perd en fluidité, avec des ballons moins fréquents, moins tranchants, qui peinent à atteindre l’avant-garde.
La disposition tactique, enfin, pèse de tout son poids sur la performance d’ensemble. Dans une configuration en 4-4-2 en losange, les Merengues retrouvent une certaine densité au milieu, offrant des circuits de passes et des angles pour combiner. Mais en 4-3-3, le collectif se fragmente, dépendant d’exploits individuels dans un dispositif qui expose ses limites. La mécanique offensive du Real Madrid paraît ainsi engourdie, comme si le talent qui s’y niche attendait encore l’élément déclencheur, la clé pour s’exprimer pleinement.
À bien y regarder, le Real Madrid se trouve face à un défi de taille : retrouver la flamme offensive qui fait sa légende tout en préservant l’équilibre de son jeu. Pour renouer avec le réalisme des grands soirs, les Merengues devront affiner leurs automatismes et redonner à l’attaque le souffle qui leur échappe encore cette saison.
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