Ozan Tufan, la rédemption par le jeu | OneFootball

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·8 octobre 2019

Ozan Tufan, la rédemption par le jeu

Image de l'article :Ozan Tufan, la rédemption par le jeu

Semaine internationale pour la Turquie qui jouera deux matchs importants pour sa qualification à l’Euro 2020. Face à l’Albanie d’abord puis la France, les Turcs pourront compter sur Ozan Tufan. Un joueur qui revient de loin et a beaucoup à prouver.

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Vendredi prochain, la Turquie affrontera à Istanbul l’Albanie dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2020. Avant de se déplacer au Stade de France pour la finale du Groupe H. Une bonne occasion pour les hommes de Şenol Güneş de viser la qualification pour une équipe en quête de rédemption. L’occasion également de voir le milieu à tout faire, Ozan Tufan, revenir au premier plan. Un homme qui est également en quête rachat et a faim de football.


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Une histoire sportive comme celle de tant d’autres

L’histoire d’Ozan Tufan, milieu de terrain de Fenerbahçe a failli être celle de tant d’autres joueurs passés par Istanbul. Perdus dans la nasse de la grandeur de la ville, énormément de talents se sont finalement éclipsés tels des étoiles filantes que l’on ne voit qu’une fois dans sa vie. Effectivement, un passage de l’« Anadolu » (Anatolie, terme désignant les clubs hors d’Istanbul, NDLR) à la Grande Métropole constituant toujours un saut vers le plaisir mais également l’inconnu.

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Dans ces conditions, Ozan Tufan, talentueux mais perfectible milieu de terrain a failli suivre tant d’autres. De ce fait, comprendre l’histoire d’Ozan en vient à se questionner sur les maux du football turc concernant ses plus grands espoirs. Si sur le papier, le milieu de 24 ans est professionnel depuis de nombreuses années, si sa formation a eu lieu dans un des clubs turcs les mieux outillés, Bursaspor, le football local a pourtant failli perdre Ozan Tufan. Définitivement et sans billet retour possible.

Une année noire à plus d’un titre

La saison 2018-2019 aura été catastrophique pour tout le club de Fenerbahçe. Après la prise de la présidence du club par l’homme d’affaires Ali Koç, rien ne se sera passé comme prévu. Des résultats médiocres et un entraîneur dépassé (le Néerlandais Philip Cocu qui sera remercié, NDLR). Un fond de jeu absent, une litanie de joueurs venus ou étant au club on ne sait comment. Sans compter une jeunesse perdue parmi ce magma de problèmes insolubles.

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Pour Ozan également et surtout, le couperet a failli passer tout prêt. En cause ? Un dilettantisme assumé, une hygiène de vie que l’on dirait déficiente, une capacité à ne pas se remettre en cause. Ou bien tout simplement, un jeune joueur perdu dans les méandres d’éléments qui le dépasse ? En réalité, cette mise en abîme profonde provient de bien plus loin et a comme cadre l’Euro 2016.

Euro 2016 donc compétition pour laquelle la Turquie avait réussi à obtenir son billet in-extremis. Sur fond de primes non-payées puis de journaliste agressé par le capitaine Arda Turan dans un avion, les hommes de Fatih Terim avaient vécu un calvaire. Cependant rien de pire que le match contre la Croatie pour le match d’ouverture. Un but inscrit par les Croates (1-0) et un Ozan Tufan fautif sur celui-ci en raison d’un… problème capillaire manifeste.

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Sergen Yalçın, le grand frère

De fil en aiguille, Ozan Tufan sera considéré dès lors comme un paria. Moqué, critiqué, ostracisé dans son propre club et mis au ban des accusés, le jeune homme n’aura eu que peu de planche de salut. Dans un football local prompt à détester ce qu’il a aimé hier, beaucoup auraient abandonnés depuis longtemps. Mais, dans la vie, il faut souvent savoir saisir sa chance au bon moment.

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La chance d’Ozan aura eu pour nom Sergen Yalçın à Alanyaspor. Considéré comme un des plus grands joueurs turcs de l’histoire du pays, idole de Beşiktaş mais ayant également joué à Galatasaray, Fenerbahçe et Trabzonspor. Un pied gauche d’exception et un meneur de jeu brillant notamment lors d’un match de Ligue des Champions des « Aigles » face à Chelsea en 2003 (0-2), Sergen aura su parler à Ozan.

« Nous connaissons tous la situation d’Ozan Tufan. Il n’a pas joué depuis maintenant plus d’un an et était mis à l’écart dans son club. Il a besoin de retrouvé son football et de s’adapter. Nous faisons donc en sorte qu’il retrouve du plaisir et prenne conscience que c’est un footballeur. Même si cela risque de prendre un peu de temps, nous ferons tout pour qu’il redevienne lui-même et nous prendrons le temps qu’il faut pour qu’il réussisse » Sergen Yalçın, l’homme qui a redonné ses lettres de noblesses à Ozan Tufan (Hürriyet)

Au sein d’Alanyaspor donc où durant un semestre sous ses ordres, l’entraîneur n’aura eu de cesse de remettre sur selle son « protégé ». En lui faisant comprendre où étaient ses erreurs et ce qu’il devait améliorer afin de faire taire les critiques. Mais surtout, pour lui permettre de jouer libéré et faire éclater au grand jour tout son talent. L’homme idéal donc pour la manœuvre sachant que Sergen était également passé par la même situation qu’Ozan à son époque.

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Changement d’attitude, pilier et avenir du foot turc?

Grâce à cet intermède de six mois où Ozan Tufan aura pu jouer et ne penser qu’au football, l’heure de la revanche a donc sonnée. À Fenerbahçe tout d’abord ou le numéro 7 fait désormais parti des cadres de l’entraîneur Ersun Yanal. Homme de base et gérant tout le côté droit de l’équipe allant même jusqu’à jouer… latéral droit. En sélection ensuite où le natif de Bursa fait également parti de la nouvelle génération, lui et ses 45 sélections.

En témoigne son but ô combien important à face à Andorre le 7 septembre dernier. Mal embarqués face aux modestes andorrans, les Turcs n’ont dû leur salut qu’à leur buteur du soir, un certain Tufan Ozan. Dès lors, avec ses performances en club comme en sélection, le pays semble enfin avoir fait la paix avec son milieu de terrain. Une bonne nouvelle pour toutes les parties et qui permet de voir qu’avec un peu de pédagogie, il est possible d’obtenir de grands résultats. À commencer par vendredi prochain contre l’Albanie à Istanbul où l’intensité montera d’un cran.

Avant de défier l’Équipe de France pour une finale avant l’heure et jouer la première place du groupe. Nul doute que lorsqu’il se penchera sur sa période 2016-2019, Ozan Tufan aura en tête que rien n’est impossible pour un joueur. Dans un sens ou dans un autre, tout va très vite et il faut profiter de chaque instant. Le travail, la rigueur et la volonté seront toujours plus forts et permettront d’aller de l’avant. Ozan comme le poète (la définition du prénom, NDLR) et Tufan comme la tempête (celle du nom, NDLR), un beau résumé du bonhomme finalement.

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