Portrait : Andrej Ilić, recrutement pivotal pour le LOSC | OneFootball

Officialisée le soir de la dernière journée du mercato hivernal, l’arrivée d’Andrej Ilic permet à Paulo Fonseca de bénéficier d’une option supplémentaire sur le front de l’attaque.

Il aura fallu attendre plusieurs longs mois avant de voir arriver une doublure pour Jonathan David. Depuis le 1er février au soir, le Canadien n’est plus le seul buteur de métier au sein de l’effectif lillois. Le voilà désormais rejoint par Andrej Ilic, fraîchement arrivé de Valerenga, tout juste relégué en deuxième division norvégienne. Le Petit Lillois vous propose d’en connaître un peu plus sur la troisième et dernière recrue du mercato du LOSC.

Une progression linéaire en club

Formé au Partizan Belgrade, Andrej Ilic (2000) n’a pu connaître les joies du football professionnel avec l’un des deux mastodontes du football serbe. Il a fallu s’exiler, d’abord, pour engranger du temps de jeu. En 2018, il prend la direction du FK Napredak Krusevac, au centre-est de la Serbie. Deux saisons suffisent au jeune attaquant pour grappiller ses premières minutes en Super liga… sans parvenir toutefois à s’y imposer durablement. Il faudra encore patienter pour le voir embrasser la place de titulaire à la pointe d’une attaque. Ce sera chose faite à Invajica, toujours en première division serbe. Andrej Ilic trouve enfin son rythme de croisière, malgré « un profil que l’on ne voit plus vraiment dans le football d’aujourd’hui » selon le média Serbian Football Scout. Ce « pur attaquant pivot » se démarque alors par sa capacité à « bien se positionner dans la surface adverse, (pour être) toujours présent pour reprendre un ballon qui traîne » ajoute-t-il. Ce n’est pas un hasard si plus de 40 % de ses buts sont inscrits de la tête. Il n’est pas forcément « le plus agile », mais une fois lancé, « il a une bonne touche de vitesse. »

33 matchs et 9 buts plus tard, le buteur serbe quitte son pays natal pour rallier la Lettonie et le RFS. Dans la « Suisse des pays baltes« , sa capacité à enfiler les buts comme des perles lui valent d’être appelé en sélection chez les catégories jeunes. En club, il participe pleinement au sacre de RFS en Coupe (2021) puis en Championnat (2021, 2023). Andrej Ilic confirme les espoirs placés en lui, si bien qu’à l’été 2023, il poursuit sa progression en signant à Valerenga. Sa découverte du championnat norvégien est idyllique : malgré les difficultés de son équipe, le jeune serbe assume à merveille son rôle de serial buteur. La presse norvégienne, dithyrambique à son égard, le décrit comme un joueur froid, qui ne prend même pas la peine de célébrer ses buts. Ce sang-froid, Andrej Ilic a su le développer, comme il le confiait à TV 2 en décembre dernier : « Je ne sais pas comment l’expliquer. Quand j’étais plus jeune, je pouvais surchauffer. Je pouvais être très nerveux avant les matchs et penser que je devais marquer, mais soudain, une lumière s’est allumée pour moi : ce n’est pas un gros stress si je ne marque pas. Ce n’est pas un gros stress si je marque. Rien ne va changer radicalement dans ma vie. C’est pourquoi j’essaie d’être aussi calme que possible. »

« But ! C’est ça qu’on demande d’un attaquant ! »

Interrogé sur son frère Romelu par la télévision belge après la Coupe du Monde 2018, Jordan Lukaku, par ces sages paroles, rappelait à son interlocuteur la mission première d’un buteur : scorer pour son équipe quitte à ne pas faire de gestes fantasques, et à se limiter à ce seul objectif qui demeure de donner l’avantage à son équipe. On serait tenté de lui donner raison, tout en rappelant que le football contemporain donne aussi la place belle à des numéros neufs plus complets. Andrej Ilic appartient davantage à cette catégorie d’attaquants de sang-froid, dont le seul but est d’en marquer. Toujours clinique devant le but, peu importe la forme. Un style qui manquait cruellement chez les Dogues.

L’attaquant serbe n’est pas fantasque, mais il a su faire parler la poudre partout où il est passé. En première division serbe, il colle 9 pions pour sa première saison pleine en professionnel, puis 42 buts entre 2021 et 2023 en Lettonie, à RFS. Enfin, en 16 matchs avec Valerenga, il propulse le cuir au fond des filets à 11 reprises. Sur les deux dernières années civiles, Andrej Ilic pèse plus de 49 buts toutes compétitions confondues. En 2023, il était l’un des attaquants les plus décisifs en Europe.

Les compilations de ses éclats en Eliteserien (D1 norvégienne) permettent d’apercevoir un échantillon de ce qu’il sait faire. Pas de gri-gri, de roulette ou de gestes superflus. « Avec son dernier club, il réussissait 5 passes par match, il ne faut pas attendre beaucoup de lui dans ce domaine. » ajoute Serbian Football Scout. En revanche, des buts à la pelle, de la tête, du pied ou du genou. Reste à savoir s’il s’adaptera à la Ligue 1, la jurisprudence Hakon Haraldsson, lui aussi transfuge des pays nordiques, poussant à rester mesurer sur son apport sportif dans l’immédiat. « Jusqu’à présent, il s’est adapté partout où il est passé. La Ligue 1 est d’un autre niveau, certes, mais il a su montrer par le passé sa capacité à s’adapter. »

L’aspect physique de la Ligue 1 ne devrait toutefois pas poser problème, d’autant plus lorsque l’on sait que plusieurs clubs de Championship, comme Cardiff et Southampton, s’étaient positionnés sur le joueur ces dernières semaines. Valenciennes avait gardé un œil sur sa situation à RFS l’été dernier. Toulouse et Montpellier étaient aussi restés attentifs. Mais c’est bien le LOSC qui a raflé la mise en l’enrôlant pour les trois prochaines saisons lors du dernier jour du mercato. Il est vrai que les jeunes buteurs débarqués de championnats mineurs n’ont pas toujours connu la réussite chez les Dogues. Les spectres de Michael Frey, Emil Lyng ou encore Souleymane Youla planent encore au-dessus des têtes de certains supporters. Suivi par la cellule de recrutement depuis de longs mois, pas vraiment de Paulo Fonseca, le scoreur serbe aura très certainement à cœur de terroriser les défenses de Ligue 1 et de s’imposer parmi les réussites du mercato lillois.